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l'ayatollah du rock
21 juillet 2022

[Blood Red Shoes] not boring at all

Date : jeudi 21 juillet 2022

 

C'est jeudi, on est de retour à Paris, et à peine descendus du train (j'exagère un peu...) on se précipite à la Maroquinerie pour le dernier spectacle du lieu avant les vacances. Il y a du monde, beaucoup de monde, c'est même annoncé complet, et le public est déjà très nombreux lorsque la première partie va démarrer, autant dire qu'on va se tenir chaud, si par hasard certains en avaient besoin...

 

C'est un guitariste seul en scène qui démarre la soirée : GLU est le tout nouveau projet solo de Michael Shuman, musicien chez les Queens of the Stone Age, et ceux qui s'attendent à avoir un peu de gros son vont en être pour leurs frais. En effet, le bonhomme va s'appuyer sur des bandes contenant à la fois les rythmiques, les basses et les chœurs, autant dire que cela laisse peu de place à l'improvisation scénique, et nous propose des morceaux avec un chant pseudo hip-hop sur des musiques aux sonorités putassières, qu'il agrémente de temps à autres de riffs de guitare de type hard rock merdique. Et quand il se met à vraiment chanter, c'est douloureux pour les esgourdes, visiblement il s'agit de faire de la musique très grand public pour ramener de la thune, mais comme de mon côté cela ne colle pas, je n'assiste pas jusqu'au bout à cette prestation dont je me demande bien quel peut en être l'intérêt...

 

Mais on se remet assez vite de cette daube, puisque c'est uniquement pour le retour de France des Blood Red Shoes qu'on fait partie des 500 spectateurs survoltés qui ont bravé la moiteur étouffante qui règne dans la salle. Le duo anglais, qu'on n'avait pas revu depuis fin 2019 ici même, entame son set  comme il y a trois ans, en formule à quatre, puisqu'aux habituels batteur (Steven) et guitariste (Laura-Mary) se joignent un bassiste (guitariste à l'occasion) et un percussionniste préposé aux machines. Cela commence donc avec une série de 4 titres tirés des parutions les plus récentes du groupe, de l'album "get tragic" (2019) à "ghosts on tape" (2022), avec une présence de l'électronique qui paradoxalement me gêne bien moins que lors de la dernière tournée : soit je me suis habitué, soit les musiciens ont trouvé de quoi rendre leurs prestations plus agréables, dans tous les cas de elijah à howl tout se passe bien, le public est déjà bien présent dans la fosse et danse sans arrêt, mais ce n'est qu'un début. En effet, une fois cette longue introduction (un bon quart d'heure) terminée, les deux musiciens additionnels retournent en coulisses, et le duo de base se retrouve dans la configuration que l'on préfère, soit un duo guitare-batterie qui va droit au but, est d'une efficacité toujours aussi impressionnante même 15 ans après, et on va donc passer en revue tous les moments de bravoure du groupe, à commencer par un it's getting boring by the sea qui met la barre extrêmement haut, histoire de montrer aux spectateurs qu'ils ont bien fait de se déplacer... C'est aussi l'occasion d'échanger un brin avec les spectateurs, Laura-Mary s'y essaie assez peu, et évite le français, tandis que Steven est toujours aussi à l'aise et n'hésite pas à se lancer dans la langue de Jul, toujours de manière bienveillante et enthousiaste - le public français a toujours soutenu le duo de Brighton, qui le lui rend bien. Pendant 35 minutes, les tueries succèdent aux tueries, de cold à black distractions, et on sent que le groupe n'est pas en mode tranquille, il n'est pas question de rater ce retour, alors on s'applique, même si ici ou là une note ou deux de guitare sautent, ce n'est pas grave, c'est aussi la preuve qu'on n'est pas en play-back et que le live est aussi une façon de se mettre en danger ! Il est difficile de mettre en avant un titre plutôt qu'un autre, il y a évidemment je me perds qui est toujours aussi drôle à entendre pour un francophone puisque rien n'est en français - mais reste hyper rapide et irrésistible, ou encore an animal, mais demain le choix pourrait encore différer tant tout est bon dans cette séquence, la notion de best of prend tout son sens avec ces 11 titres auxquels on aurait pu ajouter heartsink, par exemple, mais ce serait de la gourmandise...

Une fois accompli ce retour vers le passé, les deux musiciens additionnels reviennent pour une vingtaine de minutes de titres plus récents, qui je dois l'avouer me semblent moins pertinents que la première partie, mais restent tout de même largement audibles (l'inaugural murder me vaut le coup d'oreille, avouons-le), et ce ne sont pas les danseurs et slammeurs (pour ces derniers, on ne comprendra sans doute jamais pourquoi l'un des cerbères viendra extraire de la fosse l'un des slammeurs, cela se passait vraiment tranquillement et sans agressivité) qui diront le contraire, puisqu'il n'y a aucune faiblesse rythmique ou acoustique qui ralentirait les volontés de trémoussages intensifs qui parcourent l'ensemble du public. On a sans doute fait remonter les températures à des niveaux caniculaires lorsque les 4 musiciens quittent la scène, et chacun sait que la soirée n'est pas encore terminée, et qu'on va avoir encore quelques minutes de plaisir intense...

Et le duo Steven/Laura-Mary revient donc rapidement sur scène, avec un i wish i was someone better qui décoiffe les plus chevelus (je ne risque pas grand chose), avant d'en terminer pour ce soir avec un habituel colours fade, en mode quatuor, dont les 8 minutes nous accompagneront longtemps après le rallumage des lumières. Alors que dire de plus après cette nouvelle prestation ? Eh bien, simplement que le groupe réussit de plus en plus à faire passer ses titres teintés d'électronique, et c'est plutôt une bonne nouvelle, cela signifie que l'on continuera à venir les voir quand ils reviendront par chez nous dans les années à venir...

 

Set-list :

  1. elijah
  2. bangsar
  3. morbid fascination
  4. howl
  5. it's getting boring by the sea
  6. cold
  7. don't ask
  8. light it up
  9. this is not for you
  10. red river
  11. je me perds
  12. an animal
  13. black distractions
  14. murder me
  15. eye to eye
  16. sucker
  17. god complex
  18. i am not you
  19. Rappel : i wish i was someone better
  20. colours fade

 

La suite, ce sera dès ce samedi soir, à la Belle Maison à Bagnolet avec les Whodunit.

 
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