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l'ayatollah du rock
30 juin 2022

[Vintage Crop/Basic Shapes] everyday heroes

Date : jeudi 30 juin 2022

 

En dépit d'une météo un poil tristounette, l'International va se remplir tranquillement mais sûrement en ce jeudi soir, avec un bel échantillon de t^tes connues, autant dire que l'affiche a rameuté les belles troupes, pour ce dernier concert du mois.

 

Cela commence avec un quintet que l'on avait raté il y a quelques années, c'est donc plus ou mois un rattrapage, mais il ne faut pas longtemps pour comprendre que c'est un rattrapage dont je me serais bien passé : 11ème étage, composé de 3 guitares (dont un Paul que l'on n'avait pas vu depuis bien longtemps), une basse et une batterie, est censé "déployer une intensité stoogienne en concert tout en gardant l'approche funambulesque et joyeuse de ses débuts post-punk tordus", mais je dois bien avouer ne rien retrouver de tout cela dans ce qui nous est proposé. En effet, j'y entends plus du psychédélisme du début des 70s, en mode "on est en répet', donc ça n'est pas grave si en fait on joue faux, et tant qu'on y est ça n'est pas grave si en plus on chante faux"... Les sonorités sont particulièrement aiguës et aigrelettes, les musiciens semblent à peine jouer ensemble, et si on ne peut nier une très singulière étrangeté, ces 35 minutes ne sont clairement pas faites pour moi, alors je remonte de la cave pour conserver un peu d'acuité auditive avant la suite...


Car c'est le quatuor montreuillois Basic Shapes qui remet le couvert ici (l'endroit où on l'avait découvert en live), et on ne se plaindra pour le coup d'aucune approximation : tout au long des 3/4 d'heure de set, le groupe (guitare/nasse/batterie, ce soir le chanteur se contentera du micro, sans empoigner la moindre six-cordes) va s'appuyer sur ses deux mini albums pour nous faire une démonstration de post-punk carré, à grands coups de basse lourde, de batterie claquante et de guitare acéré et variant régulièrement les plaisirs acoustiques. Comme à chaque fois, on a l'impression que le chanteur est un électron libre, mais il ne faut pas s'y fier, le groupe est une unité d'élite, chacun s'appuie sur les autres, et ce que l'on connaissait du groupe, c'est-à-dire de l'inventivité et de la variation (au niveau des sons et des rythmiques), continue à exister et va sans doute perdurer, puisque les titres encore inédits joués ce soir continuent à suivre ce chemin pavé d'excellentes intentions. Le public ne s'y trompe d'ailleurs pas, qui apprécie largement ce qui lui est proposé, même si c'est sans doute de manière un peu trop calme pour les musiciens, qui sortiront de scène avec des interrogations voire des inquiétudes - rapidement levées, bien sûr. Ces nouveaux titres (" on avait dit qu'on n'annonce plus les nouveaux titres" s'intègrent à merveille dans la set-list, et si pour certains la première partie du set est un peu en dedans par rapport à sa fin, cela n'est vraiment pas dérangeant selon moi (je n'avais même pas fait la distinction), c'est au contraire la preuve que le groupe sait monter en puissance au fil des minutes. Et s'il est vrai que les tentatives du groupe pour créer un peu d'échanges avec les spectateurs tombent un peu à plat (pour faire deviner ou reconnaître la reprise du geoffrey ingram des TV Personalities, par exemple), cela n'affecte en rien l'avis général extrêmement positif à la fin de la prestation - et quand je dis général, cela inclut également les Australiens de la tête d'affiche, qui en causeront un peu pendant leur set. Encore un show réussi des Basic Shapes, dont on sent que la multiplication des concerts depuis quelques mois leur permet d'être définitivement à l'aise sur scène, et on en est ravi !

Set-list :

  1. night train
  2. wolf in sheep's clothing
  3. mechanical parts
  4. violent times
  5. cavalcade
  6. big deal
  7. spit
  8. homeless walk
  9. geoffrey ingram
  10. ape man
  11. suburban blues
  12. burning flats
  13. flat city
  14. no creep
  15. credo

 

C'est donc encore un groupe australien qui va terminer la soirée, à croire qu'ils viennent tous passer leur hiver (donc notre été) dans l'hémisphère Nord, et ce soir ce sont les Vintage Crop qui sont dans la place, un quatuor en mode presque classique (deux guitares, basse, batterie, même si l'un des guitaristes tapotera occasionnellement sur son Bontempi rebaptisé Yamaha, voire se contentera du chant par moments) qui confirme l'excellente santé du rock australien, dans ses versions alternatives punk/post-punk... Le groupe vient de sortir son 4e album en 10 ans d’existence (c'est difficile à imaginer en voyant les visages quasi poupins des musiciens), mais ne se contente pas d'extraits de ce "kibitzer", il sait qu'il peut partir dans toutes les directions sans que cela ne froisse son public, littéralement déchaîné devant la scène (mes vêtements ont mis longtemps à sécher après les inondations à la bière), et dont on jurerait qu'une partie est constituée de compatriotes des musiciens... Si lundi soir les Chats nous avaient déroulé un set d'une efficacité rare mais se reposant sur une formule assez simpliste réutilisée à chaque titre, ce soir on n'est pas dans le même credo : les rythmes des morceaux sont très variables, les sonorités également, et on ne niera pas que le chant est très variable entre les deux guitaristes (le bassiste n'aura qu'une seule occasion de mettre son timbre en avant). Si l'un officie dans un registre très rentre-dedans, limite punk, l'autre (celui qui ne jouera pas trop de clavier - et c'est tant mieux !) propose un aspect bien plus calme, j'irai jusqu'à pop, qui me rappellera pas moments ce dont est capable un Eddie Argos (Art Brut) en termes de phrasé ironique, par exemple. Le jeu de scène n'est pas l'aspect le plus marquant du groupe (remarquez, quand vous connaissez l'International, vous comprenez qu'on ne peut pas faire grand chose qui sorte de l'ordinaire sur la minuscule scène), c’est bien musicalement que le groupe nous bluffe, en variant donc les styles, mais aussi en réussissant mine de rien à nous asséner quelques bonnes claques sonores, et si je dois avoir découvert le groupe sur le tard, avec l'album précédent "serve to serve again", on peut remarquer qu'il ne s'agit toujours pas de s'assagir ; en revanche, je trouve assez incompréhensible de ne pas réussir à voir ce groupe dans une salle digne de ce nom, sauf à croire que ce genre de mini-clubs lui convient, ou qu'une malédiction l'empêche de rejoindre ses comparses australiens qui ont franchi le cap des grosses salles et affiches (se dire que le seul moyen de voir Amyl and the Sniffers en France cette année, c'est dans les festivals ou en première première partie de Green Day, c'est désolant) : finalement on va profiter de pouvoir approcher les musiciens d'aussi près, ces 45 minutes auront donné une envie d'y retourner lors de leur prochaine venue, mais nul doute qu'on risquera d'être à l'étroit à l'International, et qu'il faudra pousser les murs pour tous rentrer... Efficace, sympa, et pas encore connu, c'est une recette que l'on aura apprécié chez les Vintage Crop ce soir !

 

La suite, ce sera probablement mercredi prochain, au Supersonic avec les Clinic Rodeo, avant le retour de la Ferme Électrique.

 
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