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l'ayatollah du rock
27 juin 2022

[The Chats] temperature

Date : lundi 27 juin 2022

 

D'habitude, le lundi n'est pas le meilleur jour pour remplir les salles de concert. Cependant, aujourd'hui la Maroquinerie affiche complet, probablement parce que le concert a été reporté plusieurs fois, et aussi parce que des Australiens à paris, ce n'est pas si courant...

 

La soirée commence avec un quatuor francilien nommé Cheap Teen, qui prétend jouer du "Punk Garage-Noise aux influences Déjà-vu", et si cette formulation à rallonge peut laisser perplexe, elle s'avère finalement assez rapidement plutôt proche de la vérité, puisque cela part tout de suite dans beaucoup de directions diverses, qui peuvent être intéressantes (on entend un titre qui a des faux airs de Dead Kennedys, par exemple) mais assez vite laissent le regret de ne finalement pas un peu plus se focaliser sur un ou deux styles précis. Par ailleurs, la sonorité générale des morceaux sonne désagréablement à mes oreilles, tout au long de la petite demi-heure de set, sans que j'arrive jamais à définir si cela provient de la batterie, des guitares ou du mélange de tout cela... Pour être franc, souvent les morceaux initiés à la basse seule partent bien, mais cela ne dure guère, et si on ne peut reprocher aux musiciens de manquer d'énergie, ce qui se remarque par les mouvements existant dans la fosse déjà bien remplie, je ne peux m'empêcher d'attendre la suite avec un poil d'impatience, pas totalement convaincu par ce qui nous a été proposé. À voir les t-shirts du groupe sur les épaules de spectateurs dans la suite de la soirée, certains ont dû mordre à l'hameçon, je ne suis pas là pour leur faire le moindre reproche...

 

Le temps pour chacun d'aller se rafraîchir, et c'est sur ça plane pour moi (on a les tubes qu'on mérite, d'ailleurs le public reprend en chœur le morceau...) que le trio australien The Chats arrive sur scène, la salle est blindée, le public est sur des charbons ardents, et la température augmente encore de quelques degrés lorsque le bassiste-chanteur fait preuve de beaux efforts puisqu'il annonce en français "c'est parti mon kiki !", avant d'entamer pied au plancher un nambored qui nous amène directement là où on s'y attend, c'est-à-dire du côté d'un punk crétin d'une efficacité totale, où les morceaux rapides et concis (entre 1 et 3 minutes max) s'enchaînent très vite, sauf quand ils sont présentés rapidement, ce qui ne laisse que quelques secondes aux musiciens pour reprendre leur souffle. Ceux qui ont cru à l'appellation "Pub-Punk" trouvée ici ou là ont dû rapidement déchanter, puisque le côté pub n'existe vraiment pas, en revanche on n'est pas vraiment dans la lignée des groupes australiens récents (Amyl & the Sniffers, Ausmuteants par exemple), le son et le tempo des morceaux écrits et exécutés par les Chats sonnent furieusement anglais, et je ne dis pas cela uniquement à cause du chant qui marche régulièrement sur les plate-bandes d'Olga (Toy Dolls). On pense beaucoup à la vague punk 78-79, du genre Peter and the Test Tube Babies, mais pas en mode revival pathétique, puisque l'aspect "1-2-3-4" évoque également les Ramones, et qu'on a tout de même la certitude d'une nouvelle jeunesse, avec un accent australien lui aussi typique. Si le guitariste a de faux airs de John Belushi, cela ne l'en rend pas moins sympathique, et avec son comparse batteur ils ne font pas de la figuration, là encore l'énergie est omniprésente, ce qui se traduit pas la multiplication des pogos et des slams, en mode je-m'en-foutiste qui fait qu'on ne se formalise pas lorsqu'on se jette sans vérifier s'il y a du monde pour t'accueillir et qu'on s'éclate la gueule par terre... Le groupe passe en revue une grosse partie de sa discographie, de son album à ses nombreux EP et singles, et il n'y a pas la moindre faiblesse dans ce qui nous est proposé, on sent que les spectateurs sont souvent des fans absolus, qui connaissent par cœur les textes (on ira jusqu'à supputer une présence importante de la communauté parisienne en provenance des antipodes), et réagissent à la moindre phrase du chanteur ou de son guitariste. Ne cherchez pas à reprendre votre souffle, il sera le temps de le faire après le concert, les 25 morceaux ne vous laissent que le temps d'encaisser les uppercuts les uns après les autres, y compris une reprise de Kiss (rock and roll all nite), qui fait elle aussi le job, avant de terminer sur un pub feed qui est l'occasion pour l'ensemble des spectateurs de jeter leurs dernières forces et capacités vocales avant la fin. Car une fois ces 47 minutes terminées, pas la peine d'espérer le moindre rappel, avec The Chats on donne tout très vite, jusqu'à épuisement, et il ne serait pas raisonnable de vouloir un rappel là-dessus... Donc c'est sans regret que les lumières se rallument, c'était court mais pour le moins intense et totalement réussi, et s'il est un regret qu'on peut avoir, c'est en regardant les tarifs au merch' : 30 € le t-shirt (le double des t-shirts des Cheap Teen !), 25€ les albums vinyl, ce n'est pas ce soir qu'on va rentrer rhabillé de frais et qu'on va creuser son déficit à la banque. Mais c'est bien la seule chose que l'on peut reprocher au groupe, on l'oubliera donc très rapidement en se remémorant un concert assez mémorable !

 

Set-list :
  1. nambored
  2. billy backwash’s day
  3. stinker
  4. drunk n disorderly
  5. bus money
  6. the kids need guns
  7. mum stole my darts
  8. cctv
  9. jet lighter
  10. casualty
  11. nazi march
  12. dine n dash
  13. heatstroke
  14. 4573
  15. 6l gtr
  16. ross river
  17. struck by lightning
  18. identity theft
  19. smoko
  20. ac/dc cd
  21. temperature
  22. better than you
  23. paid late
  24. rock and roll all nite
  25. pub feed


La suite, c'est dès ce mardi soir, en retournant au QG Oberkampf avec les 3 Gnomes.

 
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