[Washington Dead Cats] i need a place to sing

24 juin 2022

[Washington Dead Cats] i need a place to sing

Date : vendredi 24 juin 2022

C'est vendredi, la semaine de taf est à peine terminée qu'on se précipite chez Gibert Music, non pour remplir son panier (je repartirai même sans avoir dépensé le moindre centime), mais pour assister à un showcase. Comme l'expliquera Mathias, "un showcase, c'est comme un concert, mais avec un public très sage et limité en nombre, et des lights faméliques...".

Car ce sont les Washington Dead Cats qui sont l'objet de cette sortie inhabituelle, et qui démarrent pile à l'heure annoncée (18h00), j'ai à peine le temps de me caser devant un éventaire à CD que les premières notes de juju sortent des petites enceintes (installées de façon artisanale, elles ne resteront pas longtemps en place), et que Mathias, pieds nus à son habitude, démarre son show. Habituellement, le chanteur cherche depuis la scène à faire chanter le public, ce soir il va également le tenter (cela ne fonctionnera que partiellement), mais il va surtout s'en prendre (sans agressivité, bien entendu) à tout ce qui est à portée de main, qu'il s'agisse des spectateurs, des clients qui passent, des disques placés à proximité (on est dans le rayon "chanson française", alors on va parler Serge Lama, Sardou, Clara Luciani, entre autres horreurs...), des affiches, il est déchaîné, ce qui déclenche l'hilarité de ses musiciens, au complet dans ce petit espace, et évidemment également du public. La set-list est un condensé de celle du concert de la Maro il y a un peu plus d'un mois, avec ses classiques (pizza attack, crazy voodoo woman), des titres plus récents mais devenus incontournables (under the creole moon, i'm a dead cat), et pour sa deuxième partie pas mal de morceaux du dernier album "monkey brain", qui démontrent une fois de plus que la recette n'est ni perdue ni éventée. Dans ces conditions particulières, on note, encore plus que d'habitude, à quel point le travail des cuivres (trompette et sax) est crucial sur bon nombre de titres, et à quel point le guitariste et le bassiste ont posé leur patte sur ce que le groupe exécute en live. Cerise sur le gâteau, on peut enfin voir Yo de très près derrière ses fûts (à la stabilité limitée, c'est du carrelage par terre...), et son travail d’habitude un peu noyé derrière celui de ses camarades est aujourd'hui bien mis en valeur, puisqu'il doit limiter ses frappes et fait montre d'un toucher plutôt bluffant - même si on ne doutait pas de ses capacités techniques, bien sûr. Le public est un mélange d'habitués et d'amateurs plus récents, et si chacun apprécie intégralement le show, on doute que tous aient compris la référence lorsque Mathias indique que désormais le groupe ne jouera plus devant des spectateurs en t-shirt (cf. la polémique relative au technicien du Hellfest qui arborait des t-shirts antisémites lors de leur prestation)... Lorsque le groupe joue le jeu de la promotion en interprétant de nouveaux titres, l’énergie reste la même, même mata hari perd un brin de son air crooner, et les plus pêchus man made monster ou monkey brain font totalement le job, et si oumamamama est (comme toujours) l'occasion pour Mathias de se retrouver en caleçon (qu'en a pensé sa fille ?), on ne lui en tiendra évidemment pas rigueur, cela aura peut-être permis à certains de sourire alors qu'ils tentaient juste d'échapper aux griffes du chanteur lors de leurs allers et retours vers d'autres rayons... Au bout de la cinquantaine de minutes, on a même droit à un rappel (prévu, mais on ne sait jamais), et c'est too drunk to fuck (Dead Kennedys) qui clôt la prestation, juste le temps derrière de remballer le matériel, de vendre quelques disques et de dédicacer les albums : comme début de week-end on a connu pire !