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l'ayatollah du rock
29 avril 2022

[Kidnap/The Not Amused/Ekymose] be with us

Date : vendredi 29 avril 2022

 

Ça y est, les élections sont passées, on peut revenir aux choses sérieuses, par exemple profiter de ce vendredi soir pour aller au Cirque Électrique, et même se jeter sr les frites maison (et la bière pas trop chère et plutôt correcte, gustativement parlant) avant que les concerts ne démarrent, du côté de l'Anti-Club...

 

On a pris notre habituelle demi-heure de retard lorsque le quatuor chaumontais Ekymose grimpe sur scène, et s'il était déjà présent lors de notre dernière venue ici, fin novembre, les choses ont pas mal changé par rapport à ce qui va nous être proposé. En effet, le trio original (guitare-basse-chant, accompagnés de boîtes à rythmes lancées depuis un laptop) a adopté un deuxième guitariste, ce qui permet de densifier un poil les morceaux. De plus, si la dernière fois le son général était déplorable, et consistait essentiellement en une alternance de basse hypersaturée et de larsens, ce qui empêchait d'entendre et donc d'apprécier ce qui nous était offert. Aujourd'hui, pas de saturation, pas ou peu de larsens, en revanche c'est ce soir la voix qui pâtit grandement de l'équilibre, puisque la chanteuse est souvent quasi inaudible, on n'a donc que très peu l'occasion d'apprécier son timbre particulier, quais métallique, et encore moins de comprendre et s’approprier les paroles de chansons qui sont plus ou moins connues : le groupe, après son 5 titres paru en 2021, vient de faire un mini-album, que certains semblent déjà maîtriser dans la salle. S'il faut être franc, on ajoutera que la basse et la boîte à rythmes sont également sous-mixés, ce qui fait que les morceaux reposent beaucoup, voire essentiellement sur les guitares, et que l'impression d'avoir un groupe très influencé par les Bérus s'estompe un peu, parfois ce sont les Ludwig qui s'invitent dans les références, et le "Oi punk" annoncé est globalement de (très) bon aloi. Les nouveaux titres semblent bien carrés (ekymose, les jours meilleurs "qui n'est pas une reprise d'Orelsan"), et le quatuor semble soudé comme jamais - on n'a pas l'impression que le second guitariste n'est là que depuis quelques petits mois... Si le groupe compose l'essentiel de ses titres, il se permet tout de même quelques reprises, d'abord avec émeute (8°6 Crew, dont le chanteur présent dans la salle s'empare du micro), là on n'est pas trop surpris, en revanche Orelsan est bien repris lui aussi, avec tout va bien en fin de set, et ne connaissant pas l'original je ne l'aurais pas deviné... Mais comme les musicien ne sont pas venus de Haute Patate pour nous abandonner avec Orelsan, ils nous offrent un petit rappel en forme de carte postale de leur ville d'origine, avec un lose crew city qui ne sera probablement pas employé par l'office du tourisme, mais qui clôt parfaitement ces presque trois quarts d'heure. C'était mieux qu'en novembre, mais on attend encore la vraie performance lors de laquelle on pourra entendre à la fois les instruments et la voix : la prochaine fois ?

 

On a également déjà eu le plaisir d'assister à un concert des Berlinois de The Not Amused, ici même mais côté "Nouveau Tigre", et s'il y a quatre ans le groupe était un quatuor, ce soir c'est en formule trio (guitare-basse-batterie) que les Teutons vont nous occuper pendant près de 50 minutes, rappel compris. Visuellement, le guitariste et le bassiste sont en devant de scène, en costards cravates et tirés à quatre épingles, pendant que la batteuse en fond de scène est plus à l'aise, et si l'allure générale évoque largement les Jam dans l'aspect mod de la chose, musicalement on pense plus souvent aux Stiff Little Fingers ou aux Skids, tant l'énergie qui se dégage de chaque morceau est impressionnante et l'efficacité omniprésente. Le groupe est habitué des tournées en France, il se permet donc quelques mots en français, mais pas question de perdre du temps, les enchaînements sont très rapides, et si le guitariste assure l'essentiel du chant, la batteuse est elle aussi mise à contribution, ce qui permet d'éviter un chant trop monocorde. On reconnaît certains "tubes" du groupe (generation automation, spy on the telephone), et si l'efficacité du groupe ne s'accompagne pas vraiment de changements de styles, cela ne nuit en rien au set, qui nous propose un exploited barmy army que l'on ne reconnaît pas comme une reprise d'Exploited - la blague doit tenir à cette non-reprise... Il est quasiment impossible de résister à ces morceaux trépidants, qui  dépassent rarement les deux minutes, et qui permettent de nous couper du monde l'espace d'un instant, c'est fun, c'est sympa, c'est très bien fait, et ça donne juste envie d'en reprendre un dernier morceau après le dernier morceau après le dernier morceau... Le groupe n'est gère prolifique depuis 5 ans, espérons que sa transformation va lui permettre de retrouver une certaine productivité, histoire qu'il revienne rapidement nous présenter ses nouveaux morceaux !

 

La soirée se termine avec le retour sur scène d'un groupe ancien de la scène punk française, puisque les Kidnap se sont formés du côté de Blois à la fin des années 70, et ont fait partie du contingent des "groupes Chaos", avec la particularité de ne pas avoir laissé de doutes sur leurs convictions avec des titres tels que fils de pétain ou no ss, ce qui n'était pas forcément bien vu dans une scène où les nazillons fleurissaient comme le chiendent. Le quintet a donc de la bouteille, mais s'ils ne sont plus des jeunots, les musiciens (deux guitares, basse, batterie, chant) savent y faire, au fil des années leurs sets sont devenus plutôt carrés, et ce soir tout s'enchaîne parfaitement, le son est bon, et même l'extinction électrique à la moitié du concert ne ruine pas les efforts du groupe pour emmener un public qui a fini par se densifier et dont une petite frange passera tout le set à pogoter et à slammer, avec plus ou moins de bonheur (au bout de 25 slams en 10 minutes, on ne trouve plus grand monde pour supporter le grand crêteux barbu...). Sans être un fan acharné du groupe, on peut aisément reconnaître ici un another world (oui, le groupe alternait l'anglais et le français, ce qui n'était pas non plus fortement répandu), là un 1984, plus loin un charlie va tuer, et en allant piocher dans les vieilleries on retrouve ici thatcher dracula ("toi, tu ne l'as pas connue" est asséné à l'un des jeunes crêteux) ou là armée nationale. Évidemment cela ne révolutionne rien au punk '77, mais le public apprécie le set, et on le comprend, car c'est rythmé, les pains sont rares, et l'ambiance excellente. Le groupe fait mine de quitter la scène après no ss et on veut (toujours) de la bière, mais vu que les horaires sont déjà largement dépassés, et qu'il reste encore un peu d'électricité dans la salle, c'est l'occasion de nous offrir un rappel avec une reprise, qui n'est pas celle de fuck the mods d'Exploited (il ne s'agit pas de sa fâcher avec The Not Amused !) mais un morceau que Wunderbach a également l'habitude de reprendre (i wanna be free de The Rings), et la salle commence donc ensuite à se vider. Mais ce sont les musiciens qui conservent le plus d'énergie, alors ils remontent une dernière fois sur scène, pour exécuter le inside out de 999, et là on peut s'en aller avec la certitude que c'en est bel et bien fini, après près d'une heure et quart d'un punk-rock efficace, et qui ne mise pas tout sur la nostalgie. Cela valait donc bien le coup de se déplacer, on en a eu pour son argent, et les oreilles ont été bien remplies !

 

La suite, ce sera mercredi soir, à la Boule Noire avec Therapy?, puis le lendemain à l’Élysée avec les Viagra Boys, et enfin le samedi avec Steel Pulse. Oui, un peu de reggae dans ce monde de brutes, ça ne peut pas faire de mal !

 
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