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l'ayatollah du rock
26 novembre 2021

[Ekymose/Cran/Collision] bouillie sonore

Date : vendredi 26 novembre 2021

 

En ce vendredi soir bien frigorifiant, c'est vers le Cirque Électrique qu'on se dirige (on suppose que les punks et skins parisiens se sont partagés entre le Cirque et l'Espace B, où Barren? effectue la release party de son album), avec un rendez-vous dans l'Anti-Club, puisque la salle principale (le Nouveau Tigre) est consacrée aux clowns en ce moment... Résultat : puisqu'il faut éviter d'aller au bar principal, le bar de la petite salle sera ouvert (ce n'est pas le cas à chaque concert), ce qui évitera aux spectateurs de devoir s'éloigner de la scène pour s'abreuver - gageons que la quantité de bière éclusée ce soir aura permis au Cirque Électrique de se faire un bon chiffre d'affaires...

 

Le concert aura pris le temps de démarrer, puisque c'est seulement vers 21h que le trio chaumontais Ekymose grimpe sur scène, et comme on a bien apprécié leur premier 5 titres paru en mars, on se dit que la soirée va bien commencer. Et finalement, il ne faut que quelques secondes pour déchanter. En effet, si le guitariste démarre bien, après une intro sur bande peut-être un poil longuette, on entend également bien la boîte à rythmes, et... lorsque la basse rentre dans la danse, c'est la douche froide : si généralement on aime bien sentir la basse dans la poitrine, ce n'est pas pour avoir le sentiment d'un immense acouphène, qui couvre quasiment tout autre son dans la salle, y compris la guitare et le chant, et si cela ne va pas s'avérer permanent, on n'en est pas loin, ce qui va donc clairement gâcher l'intégralité du set. Et dans les moments où la basse se fait presque douce, ce sont des larsens qui s'invitent à la fête, autant dire qu'on a du mal à retrouver le plaisir qui peut exister à l'écoute des versions studio des morceaux... Pourtant, quand tout se passe presque normalement, la chanteuse (qui réussit à conserver un chewing-gum tout le set, ce qui doit être un exploit) confirme qu'elle utilise sa voix de manière très improbable (et donc assez fascinante), puisque son timbre est presque à mi-chemin entre voix masculine et métallique, le résultat est vraiment surprenant, mais on n'en profite malheureusement que très peu. Par ailleurs, ce qu'on réussit à entendre des morceaux sonne sur scène de manière très bérurière (noire), je ne l'avais pas remarqué sur le EP, autant dire qu'au bout de la demi-heure de prestation c'est une impression pour le moins mitigée qui apparaît sur la plupart des visages, et les musiciens eux-mêmes doivent être pour le moins désappointés de n'avoir pu présenter leur musique dans des conditions acoustiques convenables...

 

Et si la première partie a très largement subi les désagréments d'un son innommable (généralement, cela reste très audible quand des concerts punks sont organisés ici), le second groupe ne va pas lui non plus échapper à des désagréments acoustiques... On avoue que si la situation n'est pas aussi désastreuse qu'avec Ekymose, le quatuor parisien Cran (guitare, basse, batterie, chant) va lui aussi en pâtir, même si c'est à un niveau un poil moindre. Cela ne va pas empêcher le public (surtout sa frange à cheveux très courts) de se déchaîner dans la fosse devant la scène (moins haute que depuis ma dernière venue ici), même si la basse va demeurer un peu trop saturée et être victime de multiples larsens et que les chœurs vont être quasi inaudibles, ce qui est un peu dommage dans le genre street punk auquel on peut probablement raccrocher la musique du groupe... Pourtant, on aurait aimé pouvoir profiter à plein de cette prestation, car le chant d'Ed est très bien assumé, sans pour autant être trop en avant, et les musiques et rythmes arrivent à offrir des variations très appréciables, le jeu de batterie étant notable par son énergie qui évite le bourrinage systématique. Les quelques problèmes techniques (de jack et de pédales pour le guitariste, par exemple) qui s'ajoutent aux difficultés déjà décrites donnent donc simplement envie de reprendre rendez-vous avec le groupe pour une autre audition dans des conditions décentes, histoire aussi de confirmer que je ne suis pas le seul à apprécier le chant (majoritairement en français, et très compréhensible) que certains spectateurs jugent monocorde ou répétitif (ce n'est pas un point qui m'a déplu ni ennuyé ce soir). Ce soir, cette session n'aura donc pas permis de mieux profiter des morceaux du quatuor qu'en juin dernier, malheureusement...

 

Pour terminer la soirée, c'est un autre quatuor, nantais celui-là, qui grimpe sur scène, chaque musicien arborant un masque blanc de type théâtral (le chanteur guitariste a droit à un demi-masque, histoire de mieux se faire entendre vocalement parlant) : Collision, qui n'a pu effectuer aucune balance, bloqué qu'il était dans les bouchons en arrivant sur Paris, va pourtant bénéficier du meilleur son de la soirée, ce qui donne d'autant plus de regrets pour les deux premiers groupes. Une fois mis en place, les musiciens nous proposent un punk ("post oï", qu'ils appellent cela) très orienté vers le passé et les années 80, j'y entends régulièrement des sonorités évoquant les mythiques compilations Chaos en France (le groupe effectuera d'ailleurs une reprise de Camera Silens), et tout cela se révèle extrêmement bien fait. Trop, peut-être même, car on a très vite le sentiment que c'est excessivement propre, qu'il n'y a rien qui dépasse, et si les skinheads dans la fosse sont toujours à la fête (sauf peut-être ceux qui ont trop abusé et sont contraints de vomir sur les pieds de leurs comparses de pogo), ceux qui sont un peu plus loin dans la salle cherchent à analyser pourquoi ils ne sont pas emportés par l'enthousiasme qui a saisi les premiers rangs... Si le fait de ne presque rien comprendre aux paroles est une piste, on peut également envisager que la déception du début de soirée aura rendu les moins acharnés plus réticents à rejoindre la fièvre du vendredi soir, qui aboutira à des jets de bière (on vous l'a dit, le bar dans la salle incite à consommer beaucoup, voire à faire voler les verres) jusque sur la scène, ce qui pourra effrayer les musiciens, surtout lorsque les pédales boards sembleront nager dans la bière, risquant de faire succomber le groupe au syndrome de Cloclo... Bref, tout cela n'était pas forcément désagréable, mais il faudra sans doute préalablement se pencher sur les versions studio pour tenter d'apprécier la prochaine prestation scénique du groupe !

 

La suite, cela sera au moins jeudi prochain au Petit Bain avec We Hate You Please Die, et peut-être dès ce soir à l'International avec Paddock & Breakfast, si la flemme ne me conserve pas au chaud...

 
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