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l'ayatollah du rock
20 octobre 2021

[Last Night/Curare/Règlement] le mieux, pas le pire

Date : mercredi 20 octobre 2021

 

On est un peu déçu de ne pas voir plus de monde en ce mercredi soir à l'International, alors que les dernières fois où on s'y était pointé cela était proche du remplissage total, mais on va supposer que le concert en milieu de semaine n'incite pas forcément à sortir, c'est tout de même dommage pour les groupes et les organisateurs qui tentent de nous faire revivre une vie la plus normale possible...

 

Après avoir longtemps attendu (que le public arrive ?), on peut enfin descendre devant la scène sur les coups de 21h, avec un duo - incluant Pat (Cavaliers, Frustration, Last Night) - qui va s'occuper de faire monter la température. Règlement se présente donc avec 2 chanteurs qui posent leurs textes sur des musiques électro pré-digérées par le clavier, avec une tonne de réverb dans les voix qui globalement empêchent de comprendre les paroles (hormis pour les spectateurs qui les scandent en même temps que le groupe, bien sûr). Et c'est le principal reproche et le principal défaut de cette prestation, vu que musicalement cela reste assez basique il faudrait pouvoir profiter à plein des textes (très travaillés, en sus, à l'instar de N16, Pont ou Pire). Le phrasé hip-hop n'est donc même pas ce qui me dérange le plus, ces vingt minutes sont plus frustrantes qu'autre chose car elles ne mettent pas en valeur les morceaux qui composent le premier album du duo. Une première ratée, à mon sens, même si on n'hésitera pas à redonner une chance à l'occasion au groupe...

 

Le temps d'un changement de scène, et c'est un quintet qui s'insère sur la petite scène, autant dire que chacun des musiciens ne sortira guère de son espace attitré, et qu'il faudra se contenter de la partie musicale de ce que nous offre Curare, sansle moindre effet visuel. Mais on se rend compte immédiatement que cela ne manquera pas vraiment, tant le groupe réussit à captiver son auditoire avec son rock/post-punk annoncé que je requalifierai rapidement de deathrock : derrière une chanteuse aux capacités vocales suffisamment impressionnantes pour ne nécessiter aucun chœur additionnel, les quatre musiciens (deux guitares, basse, batterie) forment un écrin posé sur une basse omniprésente, une batterie métronomique et des guitares aux stridences bienvenues. Le groupe présente ses propres compositions, est très en place, et fascine suffisamment le public pour comprendre que je ne suis pas le seul à apprécier (ô combien !) ce qui se passe sur scène. Même référencés, les morceaux sont variés, et intrinsèquement efficaces, ce qui évite aux musiciens de chercher à en rajouter : la grosse demi-heure passe extrêmement vite, sans jamais qu'on se lasse de ce qui sort des enceintes, et on apprécie d'autant plus de voir un groupe (de) jeune(s) se lancer dans un style plutôt rare sur (nos) scène(s). Autant dire que si on réussit à les faire venir à Konstroy, on ne s'en plaindra pas le moins du monde...

 

La soirée était organisée autour de la release party du dernier 7 titres de Last Night, qui servira de fil conducteur à la soirée mais n'empêchera pas le quatuor d'aller piocher dans les albums précédents. Depuis presque 2 ans qu'on n'avait pas vu le groupe sur scène, des petites choses ont changé : un nouveau bassiste, pour qui c'est ce soir le baptême du feu, et l'absence totale de clavier, ce dont je ne me plains évidemment pas mais qui indique qu'on va faire dans le dur ! La particularité du dernier enregistrement "Dernière nuit", c'est qu'il est très punk et direct, et que tous ses textes sont en français, ce qui permet de bien les repérer dans la set-list, à commencer par l'inaugural échec, qui sera représentatif de ce qui va suivre : le chant est assuré par Pat, rejoint sur les refrains par son guitariste et son batteur, le tout sur un ton hyper agressif qui convient parfaitement à la musique. On remonte le temps, avec par exemple people's lies, et le propos tend un poil plus vers le garage, mais dans tous les cas le groupe ne perd pas de temps, les morceaux s'enchaînent et ne laissent personne souffler, il s'agit de profiter de la moindre seconde de la petite quarantaine de minutes que durera le concert... On aura juste une petite remarque (piquante ?) adressée à l'ancien bassiste, mais c'est bien le seul moment où la musique n'est pas au centre des débats; puisqu'on retrouve immédiatement après l'énergie communicative qui habite des titres tels que magnétique ou l'horizon des évènements. Et que dire de la dernière nuit, en dehors du fait que c'est un titre à reprendre par le public, à scander par tous les temps, et à écouter jusqu'au bout de la nuit. Si certains reprochent au groupe d'être une sorte de baromètre des tendances musicales (du garage au post-punk, puis désormais au punk), on ne niera pas que c'est hyper efficace, très bien fait, et qu'on ne peut pas reprocher à un groupe d'évoluer (à part les Ramones, qui ont magnifiquement fait 13 albums studio sur le même schéma). Alors, une fois que les lumières se rallument après le final opposition, on ne crache pas sur le plaisir qu'on a pu prendre ce soir, et on attend la prochaine performance du groupe avec impatience, tant cette nouvelle configuration peut offrir de belles promesses musicales. Et on abandonne les lieux sans s'éterniser, même si le DJ-set s'annonçait intéressant (Fab Frustration était aux platines...).

 

La suite, ce sera dès ce vendredi soir, au Zorba, avec le retour de Badaboum.

 
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