Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
24 septembre 2021

[Paddock & Breakfast/AVC/Smetti Subito] dura lex, urbex

Date : vendredi 24 septembre 2021

 

Cela faisait plus de quatre ans que je n'avais pas mis les pieds à la Pointe Lafayette, et en ce vendredi soir bien doux (l'été semble se décaler vers l'automne) il y a du monde sur la terrasse du troquet situé à deux pas du Point FMR, à tel point qu'on se demande comment tout ce beau monde va réussir à rentrer dans ce qui est dans mon souvenir une salle d'une taille extrêmement réduite...

 

Il est quasiment 22h lorsque la cave commence à résonner, on se dirige donc rapidement vers celle-ci (n remarquant que la configuration des lieux a été inversée, avec la scène à gauche et plus à droite en entrant), car c'est le signe que le premier groupe a entamé son set. Ce quatuor nommé Smetti Subito (ne me demandez pas ce que cela signifie réellement, mais cela ressemble foutrement à une injonction de cesser immédiatement nos activités) me dit visuellement et soniquement quelque chose, c'est normal, puisqu'il s'agit d'une nouvelle formation née sur les cendres de Coke Asian, groupe hardcore bruitiste (on appelle ça "garage lo-fi", paraît-il) international qui ne m'avait pas laissé indifférent lorsque je l'avais vu à l'Espace B il y a deux ans, même si je l'avais trouvé un poil trop bordélique pour moi. Ce soir, si j'ai bien compris la distinction entre les deux groupes est due à la présence d'une bassiste pour le moins concentrée sur ses parties, pour le reste on retrouve un chanteur-guitariste un poil moins maquillé mais qui n'a perdu ni son énergie, ni son chant un poil étrange (sans oublier sa voix très Révérend Beat-Man quand il se contente de parler), un batteur rappelant furieusement Jaz Coleman, et un deuxième guitariste très sobre lui aussi mais qui permet aux titres de maintenir une cohérence certaine. Car si la salle quasi-bondée à l'heure où l'on y pénètre est déjà surexcitée, cela ne tient pas uniquement au niveau sonore propre à filer des acouphènes au premier passant venu, ni au rythme hyper rapide qui constitue la base des premiers titres, mais bien à l'ensemble du set à venir, puisque parfois le tempo se ralentit un brin, et dans ces conditions le propos s'affine, cela devient plutôt intéressant, même si la saturation et les larsens ne quittent pas les lieux pour autant. L'espace de 25 minutes, ce déluge sonore montre que si l'on ne s'arrête pas à la première impression (qui peut être douloureuse), il y a de très bonnes choses à piocher dans ce set, et l'on comprend désormais mieux pourquoi Coke Asian avait sa petite réputation sur Paris. On ne peut qu'espérer pour Smetti Subito que son public s'agrandisse encore, même si on reste probablement sur une niche assez limitée, même pour Paris...

 

D'ailleurs, le quatuor qui suit affiche la même appellation ("garage lo-fi"), pour un résultat un poil différent du premier groupe, mais le public reste aussi dense (même si un peu plus sage), preuve qu'on ne s'éloigne pas trop du genre. J'avais déjà vu (et apprécié) AVC au Picolo il y a deux ans, et ce soir le quatuor (guitare/basse/batterie/chant) ne va pas remettre en question cet a priori positif, car les 25 minutes du set (à cette vitesse, on ne peut pas en attendre plus long !) ne vont pas consister en un long pensum bruitiste, mais à une succession de titres qui montrent une variété de styles très intéressante, avec une base grunge qu'on ne peut nier mais qui n'hésite jamais à dévier, en ralentissant ou accélérant, en revenant du côté punk de la force ou en s'alourdissant juste comme il faut, en trouvant des sonorités inattendues voire improbables, et surtout en s'appuyant sur un chant pour le moins étonnant. On l'avait déjà noté, le chanteur peut crier, en évitant la version crust, mais il ne s'en contente pas, parfois il semble prêt à partir dans des vocalises rapidement avortées, mais même si on n'ira pas jusqu'à dire qu'on comprend les paroles (ce n'est pas un reproche, et ce sera pareil pour les trois groupes), cela permet de créer un quatrième instrument, et le résultat est presque bluffant ! Là non plus, ce n'est pas destiné aux oreilles sensibles (ou plutôt aux tympans sensibles...), mais on ne se plaint décidément pas d'être là ce soir, un peu de violence auditive qui ne fait pas de mal !

 

Résultat de tout cela, lorsque le dernier groupe à l'affiche démarre son set (à 23h50 !), il semble presque doux, vu ce qu'on vient de s'enfiler précédemment. Pourtant, le duo Paddock & Breakfast (une guitariste-chanteuse, un batteur-choriste) est loin de faire dans la pop sucrée, on est plus dans un rock-punk de bon aloi, mais il est vrai que les deux premiers titres le montrent encore en train de s'échauffer, avec quelques pains à l'appui, et le sentiment que ces titres ne sont pas encore achevés, et qu'ils commencent à prendre de l'ampleur au moment où ils s'interrompent... La salle s'est à moitié vidée, ne restent quasiment que les fans du groupe (et le chanteur de Smetti Subito, qui semblera largement apprécier la prestation, il faut le noter), mais le groupe finit par rentrer dans son set (et le public avec), et nous présente des titres qui pour le coup ont une belle énergie, et ne nous laissent plus sur notre faim. Bien sûr, parfois on a l'impression que le chant est plus subi ou retenu, mais c'est de plus en plus rare au fil des minutes, et si le public finit par redescendre devant la scène ce n'est pas par politesse mais bien parce qu'il s'y passe quelque chose d'intéressant. Pour l'anecdote, on notera que le titre money semble s'appuyer sur un riff très thugsien, mais ce qui n'est pas douteux c'est que la reprise des Pandoras n'est pas anémique, loin de là, et on peut penser que si le public demande un rappel en fin de set, ce n'est pas par gentillesse. Résultat, on atteint les 40 minutes, avec un plaisir non dissimulé, et si on avait bien aimé le premier 45T du groupe, on attend désormais le second avec impatience. Pour les revoir sur scène, il faudra sans doute un peu de patience, sauf à aller au fond des Yvelines la semaine prochaine (pour moi, c'est totalement improbable), dans tous les cas cette prestation aura laissé un sacré goût de reviens-y !

 

La suite, c'est du côté de l'Ess'Pace dès ce samedi soir, avec les Zone Infinie qui viennent nous rendre une petite visite...

 
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 252
Publicité