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l'ayatollah du rock
18 septembre 2021

[Born Bad Records 15 Ans]

Date : samedi 18 septembre 2021

 

C'est une drôle d'idée d'organiser un concert, fût-ce pour l'anniversaire du label Born Bad, au Parc Floral, un samedi soir en septembre : il y a le risque qu'il pleuve ou fasse froid (écueils évités, l'un comme l'autre), les places sont chères (plus de 26€ !), cela se passe sous un chapiteau avec des sièges partout, ce qui ne laisse qu'une fosse ridiculement petite devant la scène, bref si le lieu est propice au jazz ou au classique, il l'est bien moins pour le rock. Si vous ajoutez à cela que les billets doivent être récupérés sur une application mobile à télécharger (on peut s'en passer, en expliquant qu'on n'a pas internet sur son téléphone, mais ça ne semble pas "moderne"...), on est presque surpris que l'entrée se passe aussi rapidement, et on sent que les organisateurs maîtrisent ce genre de festivités : il y a du monde pour servir les boissons (7,50€ la pinte de bière, ça ajoute au coût de la soirée, mais au moins elle est fraîche !), histoire de ne pas décourager les vaches à lait spectateurs devant un temps d'attente trop long...

 

On arrive tranquillement, donc on rate le début du set d'Arthur Satan, mais n'étant pas fan de JC Satan, le groupe dont le chanteur du soir est le leader, je me doutais que cela ne me manquerait pas forcément. Et effectivement, cela se confirme : si le groupe semble composé de musiciens très capables, ce qui sort des enceintes me semble un genre de soupe des 70's, qui évoque ici Led Zep, là Pink Floyd, bref une grande partie de ce que je rejette dans le rock. Cependant, il faut noter que le dernier titre est quasiment soul, et qu'il relève allègrement le niveau d'un set qui ne me donnera toujours pas envie de me réconcilier avec JC Satan...

 

Je n'avais pas d'avis à propos de Cannibale, le deuxième groupe à l'affiche, dont je n'avais rien écouté jusqu'à ce jour, mais très vite je constate que l'extase auditive n'est pas encore pour tout de suite. Je ne dis pas que ce qui mixe samba, pop, pop-rock à l'occasion est totalement irritant, mais je reste relativement froid devant ce qui est souvent porté par un orgue/synthé très mis en avant (ça m'est parfois douloureux), avec des sortes d'harmonies vocales gentillettes, et plus fait pour faire danser langoureusement que pour pogoter. Même la présence de Fabrice (Frustration) sur un titre ne relève que très partiellement le niveau général, qui permet au moins de profiter des lieux pour aller s'asseoir sur un banc et deviner le paysage du Parc Floral en pleine nuit : une petite pause calme avant la tempête !

 

Car on se doute que Frustration n'est pas sur scène ce soir pour faire dans le soft, les cinq musiciens ont composé une setlist très rentre-dedans et efficace, et dès around la mini-fosse très dense évoquée plus tôt entre en fusion, il est bien difficile de conserver sa place au premier rang sans se voir éjecter d'un côté ou de l'autre, et seuls quelques rares moments de calme relatifs seront notés au fil des minutes. Le groupe, qui craignait d'être un peu rouillé et de multiplier les pains, s'avère en pleine forme, et les titres peuvent s'enchaîner très rapidement, quitte à épuiser un Mark qui demeurera imperturbable derrière ses fûts. C'est dans ce genre d'ambiance électrique que les titres du dernier album en date "so cold streams" se révèlent brutaux à souhait (pepper spray, when does a banknote start to burn), et les morceaux en français (brume, le grand soir) extrêmement addictifs. Acoustiquement parlant, et que ce soit dans la fosse ou un peu plus loin à l’abri des slammeurs intempestifs et relous (non, la fosse n'est pas réservée aux bourrins !), il n'y a pas grand chose à redire, et si on n'entend qu'assez peu les claviers de Junior en début de set, tout rentre vite dans l'ordre, et il n'y a donc pas de récriminations à porter à ce sujet. Le groupe n'a prévu de jouer que 55 minutes, cela ne l'empêche pas de nous offrir un tout nouveau titre (dont le nom m'est encore inconnu), dont l'intro rappelle furieusement assassination et even with the pills, ce morceau est donc lui aussi féroce et sauvage, nul doute qu'il fera partie des moments de folie des futurs concerts... Juste après le rapide even with the pills, justement, c'est le moment où Junior se jette sur la fosse, accompagné ce soir d'une jeune fille qui n'hésite pas une seconde à l'accompagner, et c'est cet ancien too many questions qui rappelle que le groupe va bientôt fêter ses 20 ans d'existence, sans perdre vous l'aurez compris sa volonté de positionner son post-punk à proximité de l'énergie et de la rage du punk direct et brutal. Après assassination, qui nous éloigne des sonorités électroniques et revient sur des terres plus électrique, la fin du set est presque classique avec blind, et les musiciens quittent la scène sans donner l'impression qu'ils vont (pouvoir) nous offrir un rappel pourtant espéré autant qu'attendu. Heureusement, il s'agit de boucler l'heure de prestation, alors c'est avec une reprise, celle du fields de Death In June (déjà joué en mars 2020 au Trianon, date du dernier concert précédent du groupe à Paris); que le quintet clôt les hostilités, et si on a plutôt l'habitude de voir les groupe proposer deux ou trois titres en rappel, on ne se plaindra pas, car les craintes du groupe étaient largement infondées, cette prestation aura été du niveau des meilleures que je l'ai vu offrir, et les musiciens auront su s’affranchir des conditions particulières dans lesquelles se tenait la soirée. Et comme les premières gouttes de pluie finissent pas tomber juste au moment où on quitte les lieux, on peut se dire qu'on s'en est bien sorti, et qu'on pourra donc conserver un excellent souvenir de cette soirée !


Setlist approximative :

  1. around
  2. midlife crisis
  3. it's gonna be the same
  4. dreams laws rights and duties
  5. pepper spray
  6. brume
  7. when does a banknote starts to burn
  8. excess
  9. le grand soir
  10. the drawback
  11. mother earth in rags
  12. (nouvelle chanson)
  13. even with the pills
  14. too many questions
  15. assassination
  16. blind
  17. Rappel : fields

 

La suite, ce sera probablement vendredi prochain, avec Paddock & Breakfast à la Pointe Lafayette, puis samedi à l'Ess'Pace avec Zone Infinie.

 
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