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l'ayatollah du rock
3 février 2020

[Dick Annegarn] pas si loin

Date : lundi 3 février 2020

 

C'est la première fois que je mets les pieds au Pan Piper, en ce lundi soir je découvre ce lieu qui n'existait pas quand j'habitais à 30 mètres de là, c'est une belle salle de concert, avec un bar sur le côté, une capacité de 500 places debout, et c'est dans cette configuration que le concert du soir va se dérouler, et si la salle n'est pas totalement remplie, on n'en sera pas loin, ce qui est plutôt pas mal pour un début de semaine...

 

Il y a un an, la prestation de Dick Annegarn à la Marbrerie de Montreuil ressemblait plus à une conférence qu'à un concert, et si ce soir la prestation est dénommée "concert rock", on a un léger doute sur le deuxième vocable... Il n'empêche que quand le chanteur batave arrive sur scène, ses comparses sont déjà en place, nous avons un batteur, un bassiste/trompettiste/corniste, un claviériste/mélodiciste/bassiste, chacun d'eux prendra sa part de chœurs, et le grand Dick arrive avec sa guitare sous le bras, et cela démarre avec un morceau pas trop ancien (il a plus de dix ans, tout de même !), d'abord un verre est une introduction tranquille , et le roule ma poule qui suit est du même tonneau, tiré du dernier album en date et qui tire plus vers le jazz que le rock. Cela importe peu, d'ailleurs, puisque la partie la plus importante dans les chansons consiste en des textes ciselés, et que leur enrobage n'est pas accessoire mais participe de leur embellissement. Pour être franc, on est encore un peu en attente après ces deux premiers titres, mais dès est-ce que c'est loin, dis ?, tiré de "ullegarra" qui m'est très cher (même si j'attendrai en vain agostinho), on entre enfin dans l'univers de celui qui se refuse à être un gourou ("je ne suis pas bernard lavilliers", glissera-t-il malicieusement un peu plus tard), et les échanges amicaux avec les spectateurs n'entameront jamais la dynamique d'un concert qui glissera de temps en temps vers l'intime en réduisant le nombre d'intervenants. Le chanteur va piocher dans ses albums, nombreux et qui s'étalent sur plus de quarante ans de carrière, et si bruxelles fait figure de classique, il a droit à un petit dépoussiérage bien sympathique qui permet d'utiliser deux acceptions différentes du mot 'live'. On se balade ainsi entre les époques, avec de temps à autres des explications/envolées verbales du chanteur, mais qui n'empiète pas trop sur le temps musical, on le sait bavard mais il n'en abuse pas ce soir, même si certaines de ses interventions feront mouche ("je suis un chanteur engagé... quand les gens le veulent bien !" ou plus tard "quel est le plus grand port du monde ? C'est moi !"). La poésie de celui qui parcourt le monde depuis 1974 (même si une bonne partie de sa trajectoire est française) fonctionne à plein, et on (re-)découvre certains morceaux, tels lancelot ou désolé, preuve qu'on est encore loin de maîtriser la discographie du bonhomme, qui ne se contente pas de jouer ses morceaux les plus connus/appréciés mais n'en fait qu'à sa tête, à notre plus grand plaisir. En sus des mots, il y a également la gestuelle, sur sacré géranium par exemple, qui participent au sel de ce genre de prestation, et on passe d'un texte post-Bataclan (on est deux) à une version rappée des Satires de  Boileau sans que cela ne choque personne, et pourtant il n'y a pas que des aficionados dans la salle, certains découvrent le chanteur ou presque, et leur satisfaction semble la même que pour les auditeurs de plus longue date. On évoque ensuite à mi-mot le sort de Rroms (les tchèques) puis celui de l'artisan qui souffre "autant qu'un ouvrier" (saint-andré des arts), et le temps s'écoule sans qu'on éprouve jamais le besoin de regarder sa montre, jusqu'à l'éternité qui précède un titre en anglais pidginné que je ne reconnais pas.

Le temps d'un passage en coulisses, et le quatuor revient pour un théo en hommage à Van Gogh, les thèmes sont toujours aussi variés chez Dick Annegarn, et comme on a dépassé les 90 minutes, on se doute qu'on arrive au bout de la soirée, qui ne m'aura pas déçu le moins du monde.

Mais comme la vie est (parfois) bien faite, le groupe revient une seconde fois, avec une reprise de the house of the rising sun, dans une version qui tient autant du folk que des Animals, et lorsque les lumières se rallument définitivement, on constate qu'on a eu droit à presque 100 minutes de set, et ceux qui se seront plaints la veille (le chanteur était déjà là, en version solo annoncée "folk") ont bien mal fait de ne pas venir ce soir, il fallait être allergique à la voix du chanteur pour ne pas succomber à la gentillesse et au talent des musiciens, car même si certaines sonorités n'étaient clairement pas ma tasse de thé (claviers ou teintes sonores du batteur), je suis passé outre sans aucune difficulté. Bref, sauf erreur, ce n'est pas encore ce soir que je déciderai d'abandonner l'ami Dick, on le reverra sur scène avec plaisir le plus rapidement possible !


Set-list :

  1. d'abord un verre
  2. roule ma poule
  3. est-ce que c'est loin, dis ?
  4. bruxelles
  5. karlsbad
  6. le saule
  7. mireille
  8. l'univers
  9. lancelot
  10. sacré géranium
  11. désolé
  12. maison rose
  13. on est deux
  14. boileau
  15. le blues de londres
  16. les tchèques
  17. saint-andré des arts
  18. l'éternité / ??
  19. Rappel : theo
  20. Rappel 2 : the house of the rising sun

 

La suite, ce sera ce mercredi soir, à la Boule Noire, avec le retour de We Hate You Please Die.

 
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