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l'ayatollah du rock
25 janvier 2020

[Litovsk] ce qui ne fut pas

Date : samedi 25 janvier 2020

 

Si le choix de concerts était sacrément large en ce samedi soir (on ne citera que les Wash à Viry, les Prouters à l'Omadis, Louis Lingg à St-Denis ou Not Your Animal à la Pointe Lafayette), cela faisait très longtemps qu'on avait décidé d'aller à l'Espace B, et comme en plus la RATP a provisoirement retrouvé une situation normale, aucune raison de ne pas aller jusqu'au fond du 19e !

 

C'est un trio entièrement féminin qui débute la soirée, avec à peine un quart d'heure de retard sur les horaires annoncés : Catisfaction ne s'est formé qu'il y a quelques mois, mais a déjà sorti une K7 et prépare la sortie de son premier album en mars, autant dire que ces demoiselles sont pressées ! Au programme de cette petite demi-heure, le trio guitare-basse-batterie s'appuie sur les trois voix bien distinctes, qui peuvent évoquer Le Tigre comme France Cartigny, et sur une guitare au son un peu surf loin d'être désagréable. Même si certains titres sont encore un peu bancals, et qu'on a un mal fou à comprendre les paroles - voire à deviner si elles sont en français ou en anglais-, on apprécie assez cette prestation de type riot grrrls gentilles, tout en se disant que le résultat devrait s'améliorer encore au fil des mois, car les musiciennes ne sont pas des novices (on les retrouve dans Mary Bell, Better Off Dead ou Bitpart), et la mayonnaise devrait finir par prendre totalement et permettre au groupe de se trouver un son propre qui lui fat encore un peu défaut à l'heure actuelle.

 

On change de registre avec Turquoise, un quatuor qui pratique un hardcore un poil à l'ancienne, les mânes des Bad Brains sont ici invoqués avec talent, et si le chant très crust de Romain (qu'on connait par ailleurs dans Ansiax) n'est toujours que modérément ma tasse de thé, mais comme le set n'atteint pas les 20 minutes, on n'a pas le temps de totalement s'en lasser, et on se dit que les organisateurs n'ont pas hésité à mélanger les scènes, avec succès puisque la jauge (200 personnes) est atteinte assez rapidement, ce qui contraindra un certain nombre de retardataires à patienter dans le couloir d'accès à la salle...

 

Il y a un an, on avait été bluffé par le groupe lyonnais Litige au Cirque Électrique, et ce soir en une petite demi-heure le quatuor va une nouvelle fois confirmer tout le bien qu'on peut penser de lui ! Avec une chanteuse qui évoque toujours autant les Foune Curry, et un guitariste au son très post-punk mais qui s'insère parfaitement dans une rythmique très tendue et nerveuse, on se retrouve à la fois dans une prestation pleine d'énergie et paradoxalement très fraîche, il n'y a ici aucune pose, on joue, on aime ce qu'on fait et le public partage cela avec ferveur, et si on veut pinailler, on rate parfois quelques paroles, mais on est vraiment au stade du détail... Au bout de 5 ans, le groupe semble devenir un incontournable de la scène punk française, et on en est amplement satisfait !

 

Pour terminer la soirée, c'est un groupe brestois (enfin, presque intégralement, puisqu'un membre est de Leipzig) qui arrive sur scène, la salle est surchauffée, mais dans le bon sens du terme, même si les musiciens de Litovsk multiplieront les appels à la bienveillance dans la fosse, et ne cesseront d'être attentifs au bien-être des spectateurs. On le sait, le groupe est l'un des fers de lance de la nouvelle scène française depuis ses débuts en 2014, et la réaction immédiate du public ce soir est là pour le confirmer, les paroles par exemple seront reprise en chœur et par cœur quasiment d'un bout à l'autre des 40 minutes de set. On retrouve cette étonnante formation qui change de chanteur tous les un ou deux titres, certains rêvent de les entendre se répondre sur un morceau, il est vrai que leurs façons de chanter sont suffisamment distinctes pour que le résultat puisse interpeler... Comme toujours, le groupe est bien les deux pieds dans la réalité, qu'il s'agisse de désindustrialisation ou de mouvements sociaux (les ventes du merch' sont destinées à alimenter la caisse de grève de Brest), et le public ne peut évidemment que réagir avec force d'applaudissements. Pourtant, là encore il n'y a aucune barrière entre groupe et spectateurs, tus font partie de la même scène, et on ne sera donc pas étonné de voir les musiciens assurer le service après-vente avec beaucoup de patience et de gentillesse (à minuit passé, certains peuvent être un poil fatigués et/ou fatigants), mais également d'inciter les organisateurs à monter sur scène en fin de set, histoire de montrer que les activistes sont aussi importants que les musiciens. Bref, après cette énième prestation impressionnante, il ne me reste plus qu'à réussir à coordonner les disponibilités du groupe avec une venue à Konstroy - le travail est en cours !

 

La suite, ce sera samedi prochain, à l’Élysée Montmartre, avec les Wampas.

 
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