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l'ayatollah du rock
31 mai 2019

[We Hate You Please Die] true men don't drink milk

Date : vendredi 31 mai 2019

 

C'est vendredi, Paris s'est un peu vidée de ses habitants pour ce week-end prolongé (pas pour tous), et on se dirige vers l'International, bien sûr on arrive à l'heure, et bien sûr on a presque 3/4 d'heure d'attente, on connaît le tarif, et justement on en profite car c'est encore happy hour au bar...

 

Si on n'est guère plus de 2 dans la cave lorsque démarre le set de Deedee and the Abracadabras, le public va rapidement descendre dès que les premières notes vont envahir les lieux, et je ne suis sans doute pas le seul a découvrir le duo basse-batterie, vêtu chacun d'une cape et d'un genre d'ornement pseudo-ésotérique autour du cou, et qui s'appuie sur un laptop au sein duquel la boîte à rythmes est renommée Sandrine (ça change de Doktor Avalanche...). On commence par le superflu : les "échanges" avec le laptop n'apportent pas grand chose sur scène, et si les deux musiciens s'amusent à insulter le chien (oui, il faut avoir entendu les morceaux pour comprendre), on attend surtout la musique. Et là, on n'est plus du tout dans le superflu, les morceaux, surtout portés par la basse, sont toujours d'un bon niveau, parfois d'un très bon, il y a des décalages de rythmes totalement improbables, et le garage rock punkoïde du groupe se laisse très largement apprécier, on en est même à regretter que le set n'atteigne même pas la demi-heure. Alors, une bonne découverte ? Ben oui, on est content d'être arrivé à l'heure...

 

Après une mise en place qui semble un poil longuette, c'est un quatuor qui démarre sa prestation : The Rabblers est emmené par un chanteur, accompagné d'un trio guitare-basse-batterie, avec comme particularité qu'on ne verra jamais les musiciens se regarder les uns les autres, c'est assez surprenant mais on finit par s'y faire, d'autant que musicalement là encore on apprécie globalement ce qui se passe sur scène. Cela démarre presque tranquillement, on pense par exemple aux Roadrunners de Frandol sur le deuxième titre, puis le ton se durcit quelque peu, on est dans un punk-rock-garage bien rentre-dedans, avec des morceaux d'autant plus efficaces qu'ils ne traînent guère en longueur. Si les musiciens sont assez stoïques, le chanteur est là pour attirer l’œil, n'hésitant pas à venir se mesurer aux quelques pogoteurs peu nombreux mais assez virulents, et si je ne suis pas convaincu par l'intégralité du set, c'est qu'il y a un morceau très doorsien (sans orgue, mais quand même...) qui me dérange, d'autant que c'est le plus long de la set-list. En dehors de cela, je dois avouer que la prestation scénique est assez éloigné de ce que je pouvais en attendre à l'écoute du dernier enregistrement (une cassette dont la face B est une collection de remixes plutôt dub des titres de la face A), et je me sens ainsi assez optimiste, dans la perspective de recevoir le groupe à Konstroy le 9 juin, puis de le revoir sur scène à l'Ess'Pace le 15 juin, pour la soirée de soutien à FPP. Ces 35 minutes auront été, dans la droite ligne du premier groupe, une autre bonne découverte live.

 

Pour être franc, c'est surtout pour le troisième groupe que je suis venu dans Paris ce soir : l'écoute de "kids are lo-fi", l'album du jeune quatuor rouennais We Hate You Please Die, paru en fin d'année dernière, a été une excellente surprise, et ce soir je m'attends à confirmer cet a priori pour le moins favorable. Groupe mixte, puisque la section rythmique est féminine, tandis que le guitariste et le chanteur (parfois guitariste également) sont des hommes, les WHYPD entament leur set avec une déflagration sonore, qui n'est qu'un avant-goût de ce qui va nous arriver. Si le groupe affiche comme ambitions musicales un mélange de garage punk rock lo-fi, c'est au premier abord aux Eighties Matchbox B-Line Disaster que je songe, tant dans l'intensité musicale que dans l'engagement du chanteur, qui tout au long des 37 minutes de set n'hésitera pas à se coltiner la fosse toujours plus agitée, on imagine assez aisément qu'il arborera quelques bleus le lendemain... Le rack de pédales et d'effets le plus impressionnant est d'ailleurs le sien, et on sent que si sa voix semble parfois un peu sous hélium, c'en est l'un des effets, le groupe ne se contente ainsi pas de jouer classiquement mais il utilise tout ce qui est à sa disposition pour créer du son gros et varié, le guitariste (aux troublants faux airs de Jean-Jacques des Experimental Tropic Blues Band) sait lui aussi y faire pour maintenir la tension, et si parfois le chant est assumé par la bassiste, cela n'est pas pour faire moins fort, c'est simplement une manière différente d'aborder les morceaux. Comme pour les Rabblers, on constate que la version live des morceaux est encore plus impressionnante que la version studio, et le public, désormais assez dense (entre 30 et 40 spectateurs, à vue de nez), est lui aussi tendu comme un string, la musique du combo ne pouvant laisser indifférent. Les meilleures choses ayant une fin, il faut se résoudre à la fin du set, qui nous aura laissés pantelants, mais surtout admiratifs, et on espère bien avoir l'occasion de revoir sur scène le quatuor, voire de l'interviewer (à la rentrée), on suppose qu'ils doivent avoir des références plutôt intéressantes... Vous l'aurez compris, la soirée aura été de haut niveau, on aura sacrément bien terminé ce mois de mai bien rempli !

 

La suite, ce sera probablement mercredi prochain, à la Maro, avec le retour de Shellac.

 
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