Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
30 mai 2019

[Washington Dead Cats] the fire is here

Date : jeudi 30 mai 2019

 

La RATP n'a pas forcément bien fait les choses en ce jeudi soir férié, résultat lorsque j'arrive à la Maroquinerie cela a déjà démarré, et comme ce n'est pas mon habitude de manquer de ponctualité pour les concerts, j'enrage intérieurement - cela ne durera guère, heureusement.

 

En pénétrant à 19h18 dans la salle, ce sont donc à peine 3 minutes de la prestation de Rikkha qui m'auront échappé, mais comme le quatuor n'a droit qu'à 35 minutes pour chauffer la salle, on constate qu'il a optimisé sa set-list de manière à ne pas laisser au public (encore malingre à cet instant de la soirée) la possibilité de songer à quitter les lieux. Mélangeant titres anciens et morceaux issus du petit dernier "the beast", sorti en France en fin d'année dernière, et il faut bien avouer que ce cocktail fonctionne sacrément bien. Lorsque Juliette Dragon chante, on sent toujours qu'on est sur le fil du rasoir, la chanteuse n'est pas une vocaliste patentée, elle est en revanche extrêmement convaincante lorsqu'elle est plus en mode parlé-susurré, et cela s'accorde parfaitement à sa présence scénique, où elle ondule et utilise à plein son sculptural physique, mis en valeur par une mini-jupe qui dévoile ses immenses jambes... Sur spank me, par exemple, inutile de résister, ses petits cris sont en communion totale avec la musique, il faut dire que le trio guitare-basse-batterie est bien en place, le récent bassiste a trouvé sa place, même s'il est d'évidence moins à l'aise (il n'a pas non plus encore droit à un micro pour les chœurs) que Seb le guitariste-chanteur ou qu'Emiko la nipponne batteuse. Et si la première partie du set peut être qualifiée de correcte, à partir de spank me il n'est plus laissé aux spectateurs l'occasion de respirer, the beast est l'un des titres-phares de l'album éponyme, et si my baby's got the devil est une tuerie en soi, l'apport scénique de Pomme d'Amour, une des membres du Cabaret des Filles de Joie, est à la fois impressionnant et presque naturel, tant elle s'intègre dans le groupe avec facilité. Et histoire de ne pas laisser retomber la pression, c'est avec l'enchaînement kitten on wheels / nuit fatale que se termine le set, le tempo n'aura ainsi pas diminué le moins du monde, et le groupe peut quitter les lieux la tête haute, avec le sentiment d'avoir atteint son objectif de faire grimper la température d'une salle qui s'est également bien remplie au cours de la prestation.

 

Set-list :

  1. je te tue
  2. les femmes
  3. every woman
  4. spank me
  5. the beast
  6. my baby's got the devil
  7. kitten on wheels
  8. nuit fatale


C’est un groupe que j'avais déjà vu ici il y a plus de 12 ans qui arrive ensuite sur scène, et hormis un changement de line-up (apparemment seul le chanteur-organiste Jake Cavaliere est d'origine), à peu près tout ce qu'on avait pu penser de the Lords of Altamont à l'époque reste valable. Ainsi, on sent la plupart du temps que la référence ultime est celle des Stooges, ce qui est honorable, et lorsque l'orgue est absent on pourrait presque s'y croire. Mais, outre le fait que l'orgue est rarement absent, on déplore également le fait d'avoir des morceaux totalement interchangeables et aucunement marquants, la recette est la même d'un bout à l'autre du set, et la présence régulière de riffs de type hard-rock ajoute à mon impossibilité de m'enthousiasmer pour cette prestation. Comme en sus il ne faut guère plus de 10 secondes avant que le chanteur ne malmène son orgue, et grimpe dessus 5 secondes plus tard, cette impression d'artificialité et de manque de foi rock'n'roll ne me quitte guère. Pour le coup, je suis en totale absence d'osmose avec le reste des spectateurs, qui semblent apprécier sans retenue ce qui leur est proposé, mais peu importe, j'en profite pour aller boire ma bière au calme, discuter le bout de gras avec d'autres spectateurs ayant décidé de prendre du recul, et attendre la suite des opérations avec sérénité.

 

Car si c'est à une double tête d'affiche que nous étions conviés ce soir, ce sont bien les Washington Dead Cats qui nous ont fait nous déplacer, et si ce soir le trompettiste habituel est suppléé par Angela (qu'on avait déjà vu assumer cette responsabilité sur des concerts précédents), cela ne va n rien nuire à une prestation qui va s'avérer toujours aussi carrée que d'habitude (par exemple il y a deux mois à Vitry), la set-list étant un peu réduite (la deadline de 23h passera par là) et un peu mélangée sur certains titres. Le groupe démarre pied au plancher avec le attack of the giant purple lobsters tiré de l'album du même nom, histoire de mettre d'entrée le public au tapis, et pendant plus de 70 minutes ce sont les uppercuts sonores qui vont s'enchaîner, en allant puiser plus ou moins loin dans la discographie du groupe, en ralentissant parfois le rythme (only vinyl is cool, under the creole moon) sans pour autant que le groupe y perde l'attention du public. Pour le coup, et en regard de la prestation des Lords qui vient de précéder, on est loin du set uniforme, ici les titres se suivent et ne se ressemblent pas vraiment, mais si le public y est souvent appelé à participer, c'est toujours de façon différente, qu'il s'agisse de faire les chœurs ou de reprendre en voix principale certains morceaux (oumamamama, crazy voodoo woman). Si Mathias (chant) semble bien en forme, le reste du groupe (trompette, sax, guitare, basse, batterie) n'est pas en reste, la fine moustache du Duke frétille allègrement sous ses mouvements désordonnés, la casquette de You RIP tourne autour de son crâne, et si le batteur et la section de cuivres semblent plus calmes, ce n'est qu'apparent, tant ils n'hésitent jamais à donner de la voix dans leurs micros respectifs. On l'avait déjà noté au Sub, ce soir Mathias confirme qu'il est un peu moins bavard entre les morceaux, résultats le public est encore plus scotché par la prestation, et s'il n'est même pas besoin de noter que beetroot girl fait un carton, c'est tout autant le cas avec pizza attack ou give me the fire, titre sur lequel la danseuse Lara Broca vient reprendre le rôle qu'elle joue dans le clip associé, boules enflammées comprises... Dans la fosse, c'est comme toujours la folie, par-dessus également, les slams s'enchaînent, et on voit même certain(e)s y aller de leur petit pogo l'espace d'un titre avant de revenir sagement à l'extérieur, sans doute histoire d'avoir mérité sa bière. Évidemment, lorsque le groupe quitte la scène après crazy voodoo woman, le public reste en place, il faut dire que les lumières ne se sont pas rallumées non plus, ce qui indique une forte probabilité de rappel, et c'est bien sûr le cas, avec l'incontournable does your werewolf bark ?, qui précède l'apothéotique reprise de too drunk to fuck (Dead Kennedys), et là pour le coup c'est bel et bien fini, on suppose que la dizaine de minutes qui se sont perdues en route au fil de la soirée a empêché le groupe d'exécuter un ou deux morceaux supplémentaires, mais tant pis, on est déjà largement comblés ainsi, et on peut donc quitter les lieux avec le sourire aux lèvres et des refrains plein la tête, preuve que la soirée aura été une vraie réussite.

 

Set-list :

  1. attack of the giant purple lobsters
  2. juju
  3. only vinyl is cool
  4. hellhound on my trail
  5. napalm surf
  6. under the creole moon
  7. give me the fire
  8. down under my feet
  9. i'm a dead cat
  10. beetroot girl
  11. pizza attack
  12. give me back my broken heart
  13. you came to haunt me
  14. oumamamama
  15. punkabilly rumble
  16. crazy voodoo woman
  17. Rappel : does your werewolf bark ?
  18. too drunk to fuck

 

La suite, ça pourrait bien être dès ce vendredi soir, pour clore le mois de mai avec les We Hate You Please Die à l'International.

 
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 264
Publicité