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l'ayatollah du rock
2 février 2019

[les Olivensteins] tous positifs

Date : samedi 2 février 2019

 

En se dirigeant vers la Clef, en ce samedi soir, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour Spatsz, puisque Kas Product devait se produire à St-Germain en Laye à la mi-mars... Sur place, on note que les concerts n'auront pas lieu dans la grande salle, faute d'un public suffisamment nombreux, mais on se contentera de la salle du bar, au moins on se tiendra chaud, et on sera au plus près des divers musiciens.

 

Juste avant l'heure annoncée de 20h30, c'est Sheriff Perkins qui arrive en scène, le bonhomme seul avec sa guitare (toujours très saturée) s'installe derrière son fût et son tom joué au pied, et entame un set qui, s'il ne fait pas preuve de beaucoup de variété dans le rythme (mais c'est difficile dans ces conditions), montre en revanche une sacrée débauche d'énergie et une belle variété dans le jeu de guitare, un blues saturé entrecoupé de petites interventions bien amenées, ni lourdes ni chiantes. On avait entendu d'une oreille distraite ce que le Sheriff à casquette avait à nous proposer il y a trois mois au Cirque Électrique, ce soir les conditions sont bien meilleures, et l'appréciation également, puisqu'on n'a jamais la possibilité ou l'envie de penser à autre chose, c'est efficacité maximale, et ce n'est pas la reprise de kiss (Prince) qui modifiera cette impression : très éloignée de l'originale, cette version montre que le musicien a des idées sacrément intéressantes, et au bout de la demi-heure accordée, il semble que le plaisir soit le sentiment unanime dans la salle. Une première partie très réussie, c'est le moins que l'on puisse dire, et on l'apprécie d'autant plus que ce n'est pas toujours forcément le cas.

 

On avait déjà apprécié le garage sixties mâtiné de girl group de The Courettes, il y a un peu plus de deux ans à la Féline, ce soir le duo mixte (la chanteuse-guitariste est brésilienne, le batteur-choriste est danois) démarre le set en demi-teinte, on n'entend quasiment pas la guitare, heureusement un changement de guitare plus loin (une corde cassée ?) tout rentre dans l'ordre, et le groupe peut se lâcher, à la joie des spectateurs qui ont fini par remplir de manière honnête la salle. Outre la musique, super entrainante et énergique, la chanteuse tente d'établir une petite interaction avec le public, avec plus ou moins de succès, mais le duo ne s'attarde pas sur la réussite ou l'échec de l'échange, l'essentiel est d'enquiller les morceaux, et cela fonctionne à plein. Il y a même quelques petites "chorégraphies" rigolotes (surtout des moments où le duo se change en statue avant de redémarrer de plus belle), et on sent que le groupe commence à prendre sacrément de la bouteille sur scène, ne se laissant guère déranger par les petits problèmes techniques (pédale de guitare, par exemple) rapidement réglés par un Rockin'Dogs aux petits soins et hyper réactif. On retrouve le slow qui nous avait un peu perdu à la Féline, heureusement le groupe ne reste pas sur ce moment un peu pénible de la set-list, et la chanteuse en profite pour dédier un morceau au nouveau président brésilien, paré de toutes les qualités (sexiste, fasciste, homophobe...). Le public réussit même à répondre à la demande de chœur sur boom ! dynamite !, cela n'était pas gagné d'avance, et si le duo quitte la scène après 53 minutes bien remplies, c'est pour revenir très vite nous offrir un petit rappel bienvenu, histoire de ne pas risquer de se faire oublier par les spectateurs. Pour l'anecdote, et alors qu'on l'avait déjà vue attentive devant Sheriff Perkins, on reverra la guitariste devant la scène pour la quasi-intégralité du concert des Olivensteins, preuve que le duo s'intéresse également aux autres groupes, en plus d'avoir l'air extrêmement sympathique.

 

Car effectivement, ce sont les Olivensteins que l'on retrouve ce soir en tête d'affiche, cela faisait pile un an que je n'avais pas vu le groupe sur scène (à Rouen avec les Wampas), et d'entrée de jeu on sent que Gilles et ses musiciens sont remontés comme des coucous, Gilles comme toujours sera intenable sur la scène, toujours sautillant, mobile, agitant des maracas (quasi-inaudibles dans les enceintes, pour l'anecdote), et si la set-list n'a pas forcément beaucoup évolué depuis le début de l'Inavalable Tour, elle n'en reste pas moins fortement excitante. On le sait, les titres peuvent être récents, ou bien très anciens et revisités, le groupe pioche allègrement dans la discographie de Gilles et Vincent (le guitariste), le résultat reste souvent impressionnant, y compris lorsque l'on marche sur des chemins plus garage (le clavier, parfois très mis en avant) que punk ou pub-rock. On regrette un peu de perdre une partie des paroles, le son n'est pas parfait (et le micro a tendance à tourner seul autour de son pied), mais cela n'est pas trop grave, puisque Gilles compense en introduisant quelques uns des titres (une pensée pour le fils Ghosn pour je hais les fils de riches, une autre pour les très riches pour le rapace...), et les spectateurs se laissent prendre au jeu, qu'il soient jeunes ou bien plus âgés (certains semblent n'attendre qu'euthanasie...). On retrouve les moments forts attendus, de c trop fort à euthanasie donc (toujours plus étiré), de pourquoi penser à moi à inavalable, et les musiciens autour du chanteur sont soudés et d'une efficacité sans faille, autant dire que les enchaînements de titres sont époustouflants, et ne laissent pas le temps de respirer au public. Au bout de 53 minutes, le groupe quitte la scène, mais c'est pour mieux revenir, et entamer un rappel qui ne sera pas mesquin, loin de là : quatre titres tous plus puissants les uns que les autres, de vivement que je sois vieux à le vampire, en passant par un je suis négatif toujours aussi percutant, on est carrément gâtés ce soir à la Clef, et on dépasse donc largement l'heure de set lorsque le groupe quitte (définitivement ?) la scène. L'ingé-son se méfie, le préposé aux lumières également, il n'est pas dit que ce soit totalement terminé, même si les spectateurs semblent repus et satisfaits, ne réclamant guère un hypothétique retour, pourtant les cinq musiciens chauds comme la braise ne veulent pas en rester là, alors ils forcent un peu tout le monde et reviennent pour un brillant et inespéré patrick henry est (était) innocent, l'organisation est un peu en panique, il y a des horaires à respecter, alors on vérifie que c'est bien le dernier morceau, Gilles insiste pour en rajouter avec l'ultime la colère monte, un morceau de saison, et c'est donc au bout de 72 minutes que s'achève cette prestation haut de gamme, qui conclut une soirée impeccable du début à la fin, dont on peut seulement regretter qu'elle n'ait pas attiré plus de monde...

 

Set-list :

  1. je ne veux pas de catalogue
  2. j'ai craché mes amygdales
  3. né pour dormir
  4. pourquoi penser à moi
  5. tueur à gages
  6. (en vue) le rapace
  7. inavalable
  8. fier de ne rien faire
  9. maudit temps de chien
  10. grand chef
  11. c trop fort
  12. au-delà
  13. le spécialiste
  14. je hais les fils de riches
  15. euthanasie
  16. Rappel : vivement que je sois vieux
  17. plaire, plaire
  18. je suis négatif
  19. le vampire
  20. Rappel 2 : patrick henry était innocent
  21. la colère monte

 

La suite, ce sera lundi soir, au Gibus, avec le retour des Angelic Upstarts, bien accompagnés puisque Plomb et Wunderbach sont également à l'affiche.

 
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