Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
23 février 2018

[Litovsk / Tôle Froide] énergie volcanique

Date : vendredi 23 février 2018

 

C'est vendredi soir, il y a un choix crucial à effectuer, en se rapprochant de Montreuil : au final, on n'ira pas à la Comedia, où Harassment et les 3 Gnomes annoncent une belle soirée, mais on est sûr de les revoir relativement rapidement, donc on se dirige plutôt vers les Instants Chavirés, où la densité moyenne de début de soirée est trompeuse, puisque le concert sera finalement complet (tout en demeurant respirable, c'est à noter).

 

Pas de DJ en attendant le concert, mais la diffusion sur "Télé mon cul" (la soirée est organisée par "Et mon cul c'est du tofu ?") d'un concours de larsens, dont l'intérêt peut sembler relatif mais qui montrent que les artistes en puissance font souvent preuve d'un sens avancé de l'humour en ce qui concerne leurs noms de scène...

 

C'est une petite surprise de constater que c'est Litovsk qui entame la partie "concerts", comme pas mal d'autres j'imaginais que les Brestois clôtureraient la soirée (certains ont ainsi raté le début du set...), il faut dire que le quartet/quintet ne vient pas très souvent nous rendre visite et que beaucoup n'auraient raté cela pour rien au monde. On rappelle que le groupe (qui avait déjà fait forte impression au Klub l'an passé) est un quatuor classique sur scène (guitare/basse/batterie/chant), mais que sa particularité est que deux chanteurs se relaient tout au long du set, après un maximum de deux morceaux, sans pour autant que cela ne fasse perdre de temps ou d'énergie à la prestation. Le groupe fait dans l'efficacité sur scène, il faut dire que le timing est serré, comme souvent, puisque chacun des deux groupes prévus se contentera d'une grosse demi-heure, alors le(s) chanteur(s) annonce(nt) le morceau suivant, et c'est parti, avec une basse bien présente, une batterie qui marque sacrément bien le rythme, et une guitare qui joue souvent du côté des aigus. On peut céder à la facilité et parler de post-punk, mais il faut préciser que la musique évoque à la fois certains groupes cold/new wave des années 80 (au hasard, Marquis de Sade) et d'autres choses bien plus punk (Camera Silens, pourquoi pas ?), et ce mélange opère parfaitement, sans que le groupe n'ait besoin d'en rajouter scéniquement parlant : les musiciens restent à leurs places respectives, et chacun des chanteurs fait le job sans non plus tout faire pour attirer l’œil, c'est sans doute aussi pour cette simplicité que la mayonnaise prend aussi bien. Bien sûr, on a du mal à comprendre les textes, comme ça, à l'oreille, en anglais, mais comme on l'a dit les sens des chansons sont explicités en amont, et cela suffit à notre bonheur. On espère donc désormais que la prochaine fois, le groupe aura droit à une durée de set un peu plus longue...

 

Pour être franc, après 5 secondes, je suis prêt à abandonner le trio féminin Tôle Froide pour réintégrer mes pénates, tant la perspective de devoir endurer du clavier "Bontempi style" me rebute, mais je ne vais pas regretter d'être resté, d'abord avec un peu de circonspection, puis en trouvant un intérêt marqué pour ce que nous proposent les deux chanteuses (l'une à la batterie, l'autre à la basse) et la claviériste. En première approximation, on est face à une synth-pop minimaliste pas forcément très originale, mais rapidement on comprend qu'en creusant un peu, en écoutant les paroles, certains morceaux évoquent une rencontre improbable (et très réussie) entre France Cartigny et les Delta 5, et si parfois on se demande à quel degré on doit prendre ces textes, on doit avouer qu'on reste scotché devant la performance, qui s'appuie sur un jeu de batterie énergique et évolué (on ne mentionnera la baguette volante dans le visage que pour l'anecdote) en complément de sonorités plutôt entêtantes. L'une des particularités du groupe est de proposer des titres qui ne durent guère, y compris pour la reprise étonnante de maman a tort (Mylène Farmer), mais on se souviendra également de l'humour qui traverse les michel.le.s ou police nationale, et la preuve d'un manque de prise au sérieux du groupe est donnée avec le rappel (rapide et d'une durée inférieure aux deux minutes) : le morceau joué n'a "jamais été répété", c'est donc un genre d'impro qui fonctionne bien, mais qui aurait tout aussi bien pu sombrer dans le n'importe quoi... Au final, on n'ira pas jusqu'à crier au génie, un ou deux titres ne m'ont pas plus enthousiasmé que cela, mais cela demeure une bonne découverte, et on n'hésitera pas à revoir le trio à l'occasion !

 

La suite, ce sera samedi prochain, avec le retour des Magnetix, à l'Espace B pour l'occasion.

 
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 207
Publicité