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l'ayatollah du rock
7 juillet 2017

[La Ferme Electrique #8] Avant-dernier jour

Date : vendredi 7 juillet 2017

 

Premier week-end de juillet, toujours les grosses chaleurs, et en ce vendredi soir les vacances scolaires démarrent, autant dire qu'on joue les sardines dans le RER, et qu'en arrivant à Tournan-en-Brie, la première idée lorsqu'on rejoint la Ferme du Plateau, où la 8e édition du festival La Ferme Électrique a démarré depuis quelques minutes, est de se rapprocher du bar et de commander la première bière du jour, une classique avant de tester la bière de Brie, qu'on trouvera un peu plus tard plus avenante en version ambrée qu'en version blonde...

 

Même si on a raté les deux dernières éditions, le festival n'a pas beaucoup changé, les concerts se partagent entre "la Grange" et "l’Étable", avec un timing assez serré mais permettant toujours aux spectateurs d'alterner d'une salle de concert à l'autre sans rater une miette de musique. À notre arrivée, c'est le quintet Bryan's Magic Tears qui est à l'action dans la Grange, devant un public déjà assez nombreux pour l'heure précoce, et si je ne bénéficie pas de beaucoup de temps pour me forger une opinion plus précise, j'ai tendance à y entendre un genre de shoegaze noisy pas désagréable, qui ravit les autres festivaliers et dont le set se termine par une reprise du how soon is now des Smiths (rien qu'écrire le nom du groupe me retourne l'estomac et me déchire les mains), et que beaucoup connaissent déjà reprise dans la série Charmed (on a des références, ou on n'en a pas !). Bref, cela démarre pas mal, et comme la grande foule n'est pas encore arrivée, on en profite pour jeter un œil aux aspects moins musicaux (sculptures, dessins, expos diverses) qui participent au charme du festival, disséminés un peu partout sur le site.

 

En se dirigeant vers l’Étable, on remarque que des films y défilent sur un mur, au fil de la nuit on croira y reconnaître successivement Deliverance (J. Boorman), El Topo (A. Jodorowsky), Dune (D. Lynch), Legend (R. Scott) ou Full Metal Jacket (S. Kubrick), et même sans le son cela donne un aspect décalé, d'autant plus que les concerts ne sont la plupart du temps pas en coïncidence avec les images.

Pour l'heure, c'est Sheik Anorak qui est installé sur scène, seul derrière sa batterie avec sa guitare sur les genoux, et qui crée des morceaux très cinématographiques, pas totalement instrumentaux puisqu'on constate assez rapidement que sa voix rappelle pas mal le chant de Jessica 93 (la réverb, sans doute), et que ces titres sont plutôt variés, ce qui aide à rester focalisé devant le set pendant un bon moment. Bien sûr, histoire de pouvoir profiter au maximum de la journée, on ne reste pas jusqu'au bout, il faut garder ses oreilles suffisamment en état pour tenir jusqu'au bout de la nuit, mais on se dit que le one-man-band vaut le coup, et qu'on le reverra à l'occasion avec plaisir !

 

Là, c'est l'heure de la pause repas, direction le stand frites/andouillette, où seuls manquent des couverts, mais cela reste anecdotique, le corps doit être aussi bien rempli que l'esprit, et sans se goinfrer on apprécie ce petit moment de calme, en s'installant dans l'un des nombreux canapés à l'abri du soleil, tout est fait pour le confort des festivaliers on vous dit...

Cela explique qu'on n'entende la majeure partie de la prestation de Tritha Electric que de loin, pourtant le trio (on ira quand même vérifier un peu dans la Grange) guitare-batterie-chant vaut plutôt qu'on se penche sur son cas, car le chant de l'Indienne associé à la musique psyché-fusion (ce n'est pas moi qui aurait inventé cette appellation, je l'ai trouvée sur Internet) m'évoque des choses qui permettront aux puristes de me tomber dessus à bras raccourcis, puisque ce sont à l'occasion les noms de Natacha Atlas ou Jah Wobble qui me traversent l'esprit, cela semblera incongru à beaucoup, mais mon cerveau fait parfois des rapprochements improbables... Dans tous les cas, la plupart des spectateurs estimeront, tard dans la nuit, que cela constituera leur découverte du jour, pour ma part je me contenterai de dire que c'est un concept pas inintéressant, mais cela est sans doute dû à ma méconnaissance de ce genre de musique et de mélange.

 

C'est une autre découverte qui nous attend dans l’Étable, puisque le quatuor Stratocastors, qui déboule pourtant derrière de nombreux claviers, me semble moins proche de Devo (LA référence de beaucoup) que d'une connexion inter-temporelle entre les Belges de Honeymoon Killers/Les Tueurs de la Lune de Miel et les plus actuels Infecticide ou Pierre & Bastien, il faut dire que les paroles sont assez efficaces et improbables, et que la musique, sans être datée, nous ramène tout de même une trentaine d'années en arrière. Le groupe ne se prend pas vraiment au sérieux, tout de bretelles vêtu, et comme la guitare est bien plus audible que les claviers, cela me sied à merveille, une nouvelle fois la Ferme Électrique aura réussi à trouver des musiciens qui réinventent et donnent envie d'en connaître plus sur eux. Groupe à suivre et à revoir, donc !

 

Qu'on ne s'y trompe pas, tout n'est pas à ma convenance dans la programmation, et le groupe qui suit dans la Grange en est un bon exemple. Les 6 membres qui constituent Gloria semblent de bons musiciens, on ne peut leur dénier une originalité certaine (deux chanteuses à percussions, une troisième derrière son clavier, et 3 musiciens au classique guitare-basse-batterie), et le revival psyché 60's émeut sans doute certains spectateurs, mais de mon côté je ne dépasse guère l'impression d'ennui, il faut bien avoir ses limites, et ce set est sorti des miennes. Je ne m'en offusque pas, il en faut pour tous les goûts, alors j'attends la suite sans impatience, on n'est pas aux pièces dans ce festival...

 

En rentrant dans l’Étable, on s'aperçoit que le duo Tomaga est encore en train de balancer, mais la set qui suit confirme l'impression de départ : les morceaux instrumentaux sont intéressants, mais comme souvent on s'aperçoit qu'on attend que cela finisse par démarrer vraiment, alors que cela semble rester en permanence de l'ordre de la très longue intro. Vous l'aurez compris, même en restant un bon quart d'heure, on n'arrive pas à s'enthousiasmer pour les Londoniens, tant pis/tant mieux, car le groupe qui va enflammer la Grange par la suite est à l'origine de notre venue cette année.

 

Et si on commence à avoir nos habitudes avec Last Night, ce soir le punk-garage des Parisiens fait une nouvelle fois mouche, le pogo est quasi-instantané et permanent devant la scène, il faut dire que les 5 musiciens mettent en œuvre tous les ingrédients pour ce faire : de l'énergie, des titres entrainants, une certaine interaction avec le public, tout cela pour aboutir à un chaos organisé et extrêmement plaisant, y compris en tenant compte des petits pains plus ou moins évidents, pour ceux qui sont venus chercher leur dose de sueur et de rock'n'roll c'est ici et maintenant, et l'objectif est largement atteint ! Le seul regret après cette prestation est qu'à la Boutique, il n'y a plus le moindre t-shirt pour ceux qui veulent garder un souvenir vestimentaire de cette prestation...

 

Beaucoup attendent beaucoup de la prestation du Villejuif Underground, qui fait le buzz depuis pas mal de mois, mais je ne reste guère dans l’Étable, car (à tort ou à raison) j'ai l'impression de me retrouver à écouter du Velvet Underground, que je ne maîtrise pas mais n'apprécie pas non plus, alors il est inutile de se faire mal pour rien, laissons les aficionados sur place et retournons à l'extérieur, là où les températures sont enfin agréables.

On en profite pour noter qu'en sus des deux scènes "officielles", il y a un lieu alternatif de concerts en quasi plein-air, avec des prestations plus ou moins abouties mais toujours pleines de fraîcheur, et si on n'accroche pas forcément à tout ce qu'il s'y passe, c'est une nouvelle facette du festival, qui continue à friser la perfection dans son ensemble, qu'on apprécie ou non la programmation musicale. Et si on reste perplexe et peu rassuré en croisant des schmidts à mitraillette sur le site, on imagine que cela doit être normal, dans un monde où l'état d'urgence semble appelé à devenir permanent...

 

Pour revenir à des choses plus agréables, la musique distillée dans la Grange par les Londoniens de Hey Colossus peut déconcerter, tant son côté sombre et lourd ne me tente guère ce soir, mais on peut tout de même trouver des connexions dans le chant avec celui d'un Protomartyr, alors on tempère sa première impression plutôt négative, et si au final on reste tout de même circonspect, on aura trouvé de quoi faire plaisir aux esgourdes dans cette prestation.

 

Direction l’Étable donc maintenant, où le quatuor belge Cocaïne Piss est à la manœuvre, et si je ne suis pas tombé en pâmoison devant le punk (version hardcore, à mon sens) du groupe, on ne peut lui retirer une énergie dévastatrice, la chanteuse/hurleuse (on trouve la notion de crust dans les références) possède un certain charisme pour maintenir en éveil (il est bientôt 2h du matin) un public prêt à danser jusqu'au bout de la nuit (pour ceux qui campent sur place). Pour notre part, profitant de l'offre généreuse de retour en voiture vers la capitale (il n'y a plus de RER depuis longtemps, et le Noctilien prend des heures à revenir vers l'ouest), on abandonne les lieux avant le dernier groupe, constatant que la mise en place de Nova Materia a pris du retard, ce qui ne nous permettra donc pas de le tester ce soir. Tant pis, il est tard, et il faut rentrer reprendre des forces pour la suite du week-end.

 

Car la suite, c'est le second jour du même festival, au même endroit, avec sans doute moins de monde dans le RER, cela permettra sans doute d'arriver moins déshydraté ce samedi.

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