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l'ayatollah du rock
1 avril 2017

[les Olivensteins] fier de les voir faire

Date : samedi 1er avril 2017

 

En débouchant sur la place de la République, on constate une présence policière imposante, avant de comprendre que c'est pour "encadrer" le retour de Nuit Debout (un anniversaire qui coïncide avec le retour des expulsions locatives, et sans connotation piscicole), et en s'approchant du Gibus la foule est extrêmement dense, mais là encore l'explication vient rapidement : plutôt que d'aller écouter du rock en ce samedi soir, les spectateurs vont au théâtre d'à côté, ce qui laisse craindre une affluence peu nombreuse dans la salle de concerts...

 

On vient de dépasser 20h00 lorsque les Daltons arrivent sur la scène, et comme les précédentes fois où l'on avait vu le quatuor francilien (et toujours les deux mêmes groupes à l'affiche), on reste circonspect devant ce qui se trouve être un concert pop-rock propret, bien fait, mais qui manque singulièrement de passion. Pourtant, le public est arrivé en masse, et c'est désormais bien bondé, mais j'ai toujours autant de mal à supporter la façon de chanter/parler qui m'évoque trop Philippe Katerine (je manque de références pour trouver autre chose), et qui m'empêche de m'attacher aux paroles en français qui sont pourtant totalement compréhensibles mais dont je n'arrive pas à suivre le fil. Même l'habituelle reprise, pourtant étirée au maximum, du pablo picasso des Modern Lovers n'échappe pas à cette tendance, je m'aperçois que j'ai des absences, ne parvenant pas à rester concentré devant ce titre, comme devant les autres, d'ailleurs, y compris ce rock'n'roll fucked my life qui ne tient ses promesses que le temps de son introduction... Bref, ces 56 minutes de rock macronien, rappel compris, me passent loin du cœur, et trop près des oreilles, mais visiblement la majeure partie du public ne semble pas d'accord avec moi, donc je n'insiste pas trop sur mes sentiments, préférant me préparer à ce qui va suivre...

 

Car c'est bien pour (re)voir les Olivensteins que beaucoup sont venus ce soir, et si la scène est trop petite pour accueillir un clavier (je reste donc jusqu'à présent sur la dernière impression mitigée en ce qui concerne son utilisation le mois dernier, et attendrai encore avant d'être converti), on retrouve le quatuor bien rodé qui tout en ne changeant la set-list qu'à la marge (par exemple avec les catalogues en morceau inaugural à la place de vivement que je sois vieux, qui apparaîtra en rappel) réussit à laisser la sensation d'une prestation totalement différente. Le fait que le son soit correct mais sans plus donne une patine plus punk aux morceaux, ceux-ci bénéficiant comme à chaque fois des variations que Vincent à la guitare (il gère aussi les quelques parties pré-enregistrées de clavier) est capable de leur apporter, le cadre que la section rythmique offre lui laissant le champ libre pour ses expérimentations bien maîtrisées. Gilles, au chant, harmonica et maracas, bénéficie lui aussi de beaucoup de liberté, scénique (certains se demandent s'il bougera autant en fin de set qu'en début, la réponse sera évidemment positive) comme vocale, on remarque que son phrasé colle bien aux évolutions des morceaux, plus âpre ce soir, et si le groupe enchaîne les titres sans quasiment de répit (ni aux musiciens, ni aux spectateurs), cela participe aussi de cet engagement très punk. Étant donné que le timing est très serré et non négociable, Gilles est moins loquace que d'habitude, il se permet juste quelques petites remarques en épigraphe de certains titres, on notera pour la fine bouche celle qui concerne Jean Lassalle ("il n'y a pas eu d'humoriste entre les deux groupes, car Jean Lassalle n'était pas disponible"), mais bien sûr l'essentiel est dans les morceaux, les spectateurs présents (une densité un poil moindre que pour les Daltons ?) appréciant à leur juste valeur les morceaux récents comme les plus connus (fier de ne rien faire, je hais les fils de riches qui emballe tout le monde, euthanasie...).

Surfant sur un concert nantais en première partie des Buzzcocks qui a boosté le groupe (700 spectateurs, ça commence à faire une belle salle !), les quatre musiciens sont au taquet, et vont après cette cinquantaine de minutes nous proposer un rappel entamé par un patrick henry est innocent toujours plus puissant (même s'il échappe totalement aux quelques enfants qui batifolent dans la salle), qui a retrouvé ces derniers temps sa place indispensable dans la set-list, et qui se poursuit sur deux titres qui emportent tout, je suis négatif et le vampire étant eux aussi hyper incisifs et ralliant à leur cause tout le public, y compris ceux qui en avance de quelques semaines attendent à grands cris le retour sur scène des Rats... Logiquement, le concert aurait dû s'en tenir là, la set-list officielle en témoigne, mais il est hors de question de partir maintenant, surtout que le timing a été accéléré par le déroulement rapide des titres, alors on a droit à deux ultimes pépites, un vivement que je sois vieux légèrement d'actualité (il y a beaucoup de cheveux grisonnants, blancs voire absents dans le public) précédant un plaire rechapé des Rythmeurs, qui prouve que la paire Gilles-Vincent a au fil des années continué à produire de sacrés joyaux ! On en finit donc là, après quasiment 70 minutes, rassasiés quoique encore avides de musique, et si on espère avoir bientôt de bonnes nouvelles en ce qui concerne la sortie du nouvel album, on sait qu'on devra attendre le mois de juillet avant de revoir nos quatre lascars sur une scène parisienne - évidemment, on fera tout pour en être !

 

Set-list (probable) :

  1. Les catalogues
  2. J'ai craché mes amygdales
  3. Né pour dormir
  4. Pourquoi penser à moi
  5. En vue
  6. Inavalable
  7. Fier de ne rien faire
  8. Tueur à gages
  9. Temps de chien
  10. Grand chef
  11. C'est trop fort
  12. Je hais les fils de riches
  13. Euthanasie
  14. Rappel : Patrick Henry est innocent
  15. Je suis négatif
  16. Le vampire
  17. Rappel 2 : Vivement que je sois vieux
  18. Plaire

 

La suite, c'est dès ce dimanche après-midi, au Cirque Électrique, avec un festival Frisson Acidulé qui va mélanger musique et cinéma...

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