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l'ayatollah du rock
25 mars 2017

[Washington Dead Cats] does your werewolf bark ?

Date : samedi 25 mars 2017

 

En ce samedi soir (enfin) printanier, il y a beaucoup de choix de concerts sur Paris et aux alentours, mais plutôt que de retourner voir les Buzzcocks à l’Élysée (j'ai été vacciné par leur désastreuse prestation à la Cité de la Musique) ou les Garage Lopez à la Comedia (il y a du pile ou face dans l'air), c'est vers le Réacteur d'Issy qu'on se dirige, lentement vu les récurrentes défaillances de la RATP, mais on se rassure en constatant que la soirée n'a pas encore démarré à notre arrivée - même si ça ne se joue qu'à quelques minutes près... La salle de concert, située au deuxième sous-sol (alors que le bar est au RDC, autant dire que les pintes à 5 € pourraient se multiplier s'il était dans la salle), ressemble comme deux gouttes d'eau au Centre FGO-Barbara, ça ressemble à un cube, avec une vraie belle scène, et un espace conséquent mais pas immense devant. Le public, visiblement essentiellement local (les Parisiens seront probablement restés vers l’Élysée), est varié, mais plutôt âgé, tout en n'hésitant pas à venir en famille, avec des jeunes, voire très jeunes, qui se demanderont parfois ce qui leur arrive...

 

Car cela commence fort, musicalement et visuellement parlant, avec le quatuor Breakout qu'on avait découvert au Gibus à l'automne dernier, puisque outre la superbe crête rouge du chanteur-guitariste, le bassiste arbore une spike rouge et noire elle aussi très réussie, le batteur fait un mix entre crête, spike et nawak, seul le guitariste semble sobre avec ses cheveux courts non colorés... Ce qui débouche des enceintes n'a pas forcément beaucoup changé en quelques mois, on est toujours dans un anarcho-punk qui pourrait rappeler Exploited ou GBH, ce n'est pas forcément très varié, mais cela se laisse écouter (sans être non plus très marquant), et LE pogoteur du premier rang semble lui apprécier au plus haut point le set. On notera que c'est le premier concert du (nouveau, donc) guitariste, et qu'il a un poil tendance à se la jouer, en prenant des attitudes plus hard-rock que punk, mais bon, ce que j'en dis... Le groupe est en tout cas très satisfait de cette grosse demi-heure, et des bonnes conditions pour jouer (sons et lumières), heureusement qu'il aura pu en profiter, car les incidents techniques auront tendance à se multiplier par la suite...

 

Car si le changement de plateau ne dépasse guère le quart d'heure, on s'apercevra assez rapidement que Wunderbach a droit à son lot d'ennuis, qu'il s'agisse de micros inaudibles ou de balance aléatoire, mais cela n'empêche pas le groupe de se donner à fond. Avec un Jano désormais guitariste officiel (en sus de ses activités d'Holy Holster) et un tout nouveau bassiste très vite à son aise, le groupe ancien (il était presque des origines du punk parisien dans les années 80) va nous proposer un punk à la française, très teinté du LSD des débuts ou d'Oberkampf, par exemple, et ne va pas hésiter à aller chercher dans ses titres les plus anciens pour faire bouger le public, on notera par exemple un très précoce oublions l'amérique, aux paroles remises au goût du jour mais qui reste d'une pertinence hallucinante, mais aussi un 25 ans d'une fraîcheur intacte, ou encore un détournement aux paroles un peu limite... Le groupe va également piocher dans son albums de 2011, avec un on te ment carrément au cœur de l'actualité avec les élections à venir, et si le début du set nous semble un peu poussif en regard de la prestation de décembre au Secret Place, on oublie très vite ce sentiment. Le punk habituel se mâtine de temps en temps de sonorités plus hispanisantes, et histoire de changer les choses le groupe invite sur scène, pour les trois derniers titres du set, la chanteuse Rachel (de Rust, un groupe parisien), qui n'apportera pas forcément grand chose musicalement mais permettra d'animer la scène, si elle en avait besoin. Ce sont alors week-end à nanterre (qui agite un peu la fosse), raya et paris-londres qui terminent les 3/4 d'heure de set, et comme il doit rester un peu de temps le groupe revient vite sur scène, pour un les bons français bien dans la ligne de conduite de l'anarchisant groupe, qui fait plaisir à voir tant on a l'impression qu'il est aussi content que nous d'être là ! Au total, ça frise les 55 minutes, et cela confirme que la soirée n'est qu'une longue montée en puissance...

 

Car avec les Washington Dead Cats, on n'a guère de doutes : le punkabilly du groupe est rarement décevant (voire jamais, de mon point de vue), et quand on se rend compte d'entrée de jeu que Mathias est en super forme, cela n'augure que du bon ! Le groupe s'appuie sur son dernier album en date pour remuer la fosse, mais insère entre les titres les plus récents des vieilleries toujours aussi efficaces, ainsi ce pizza attack presque d'entrée de jeu, et on connaît le chanteur pour avoir un bagout impressionnant, il va encore le montrer ce soir. En effet, plusieurs fois il sera interpelé par quelques agités du premier rang, mais jamais il ne semblera démonté, au contraire il réussit toujours à retomber sur ses pieds, le seul instant de relative déstabilisation consistant en l'arrivée sur scène de Charlotte, juste après treat me bad, qui incite l'ensemble des spectateurs à lui chanter un "joyeux anniversaire" pour ses 30 ans... C'était surprenant, inattendu, mais comme derrière Mathias et ses comparses enchaînent directement avec un only vinyl is cool qui tient toutes ses promesses, on oubliera vite ce passage plus ou moins obligé. Le groupe a évolué ces derniers temps, on avait déjà fait connaissance avec les nouveaux guitariste et bassiste, ce soir la section de cuivres est entièrement féminine, puisque la trompettiste déjà aperçue sur scène est rejointe par une saxophoniste, les deux arboraient un blouson vert en début de set, qui n'a pas résisté longtemps aux températures au moins correctes, voire étouffantes sur scène, qui règnent ce soir. Mathias présente la plupart des titres, avec un humour qu'on lui connaît, sans s'éterniser (il est capable aussi de tomber dans ce travers), il évoque même un concert de 1987 pour le Fahrenheit à Issy, et si les morceaux sont variés dans leurs rythmes, allant jusqu'à la ballade, on ne voit personne quitter les lieux, preuve que chacun se sent bien devant cette démonstration. Phénomène attendu, Mathias se retrouve en caleçon à l'heure d'entamer oumamamama, ce soir il n'est pas léopard mais un poil coloré tout de même, et si jusqu'alors il n'a pas hésité à bien bouger sur la scène, il semble que de se retrouver ainsi déshabillé lui offre plus de possibilités, on le verra régulièrement sauter depuis le support de la batterie, et lorsqu'il aperçoit un spectateur arborant un t-shirt "Garage Lopez", il dédie illico le morceau qui suit (crazy voodoo woman) au groupe ami, actuellement sur scène à la Comedia, en se demandant s'il y a en retour sur place un spectateur avec un t-shirt des Wash... Le groupe clôt donc sa prestation après plus d'une heure, cela a commencé à pas mal pogoter, cela serait donc dommage de s'arrêter ici, alors le public reprend en chœur le dernier refrain entendu, ce qui incite le groupe à revenir rapidement sur scène...

Et c'est en reprenant ce crazy voodoo woman que le rappel démarre, mais ce sont désormais les titres historiques qui prennent toute leur place, initiés par un does your werewolf bark ? toujours aussi tueur, et si la dizaine de minutes semble passer aussi vite, c'est bien qu'il n'y a que du plaisir ! On a de nouveau droit à un départ en coulisses, mais là encore cela ne dure pas, le groupe a dû vérifier le temps qu'il lui restait, et c'est donc deux derniers morceaux qui nous sont offerts, un all i miss presque calme précédant la reprise vitaminée du too drunk to fuck des Dead Kennedys, et c'est donc pile à 23h00 que les lumières se rallument, après 80 et quelques minutes extrêmement réussies, et pourtant on n'a pas insisté sur tous les ennuis qui se sont abattus sur le groupe pendant le set : micros défaillants, retours absents, son généralement pas optimal, rien n'y a fait, la tempête a été traversée coûte que coûte, et on ne regrettera donc absolument pas d'avoir traversé Paris pour venir passer cette excellente soirée ici ! On espère juste avoir été victime d'une mauvaise soirée, techniquement parlant, et que d'autres concerts dans le même lieu s'y dérouleront plus tranquillement...




Set-list :

  1. Give Me Back My Broken Heart
  2. Pizza Attack
  3. Treat Me Bad
  4. Only Vinyl Is Cool
  5. Juju
  6. Down Under My Feet
  7. I'm a Dead Cat
  8. Blue Surfin' Girl
  9. Dead Cat on the Line
  10. Redhead Girl With a Blue Dress On
  11. Napalm Surf
  12. Under the Creole Moon
  13. Oumamamama
  14. Punkabilly Rumble
  15. Crazy Voodoo Woman
  16. Rappel : Crazy Voodoo Woman
  17. Does Your Werewolf Bark ?
  18. Who's Behind the Window ?
  19. Beetroot Girl
  20. Rappel 2 : All I Miss
  21. Too Drunk to Fuck

 

La suite, ce sera jeudi prochain, avec les Canadiens de Danko Jones à la Maroquinerie, avant le retour des Olivensteins (le samedi) au Gibus, puis Jessica 93 le dimanche au Cirque Électrique.

 
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