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l'ayatollah du rock
17 décembre 2016

[Pierre et Bastien] bons à tout

Date : samedi 17 décembre 2016

 

Même si les vacances de Noël ont commencé la veille, l'Olympic est bondé en ce samedi soir, avec un public jeune, que l'on peut qualifier d'étudiant sans prendre trop de risques, autant dire que l'accès au bar est compliqué, et si vous espérez manger, il faut faire preuve d'encore plus de patience. Cela signifie donc qu'il faut parfois faire un choix, ce soir c'est aux dépens de 11e étage que celui-ci est fait, puisqu'on avoue préfère finir le mafé et le poulet yassa plutôt que de descendre assez tôt dans la salle de concert...

 

Heureusement, on anticipe la digestion pour la suite, et on assiste au set de Skategang, un trio guitare-basse-batterie dont les deux premiers utilisateurs se partagent le chant. Si la musique du groupe, présentée comme "punk tropico cool", est plutôt agréable (énergie, rythme), on se rend compte très vite que le chant des deux préposés est pour le moins surprenant : le guitariste chante en anglais avec un accent à couper à la machette, tandis que son acolyte bassiste, dont le micro est clairement sous-mixé, n'est vraisemblablement pas fait pour occuper ce poste. En sus, lorsque les deux chantent en même temps, c'est assez difficile à entendre, les deux voix ne se complètent vraiment pas, bref lorsque l'explication est avancée ("on n'a pas joué ensemble depuis 10 mois"), on y souscrit d'autant plus qu'un certain nombre de pains sont discernables au fil des minutes. Bref, c'est sympa, mais pas au point, alors on zappe un peu la fin, car on sait que la suite va être bien plus roborative, et que la cave va beaucoup bouger...

 

Car il s'agit de la soirée "release party" du nouvel album de Pierre et Bastien, finement nommé "musique grecque" (enregistré il y a déjà plus d'un an, sa pochette vaut le coup d’œil), et si la salle prend le temps de se remplir, ce n'est sans doute que par erreur, car la majeure partie des spectateurs connaîtra l'intégralité des paroles par cœur, du moins pour les morceaux déjà connus. Car le trio a décidé de bien faire les choses, et donc de présenter le nouvel album dans son intégralité, et même dans l'ordre, dès lors que la balance (pilule, comme souvent, en 47 secondes) ainsi qu'un premier titre encore inédit (france 2016 ?) auront été exécutés dans les règles de l'art. On sent le public sur-chaud, cela va pogoter très vite et très longtemps, y compris sur les morceaux inconnus (secret, accessoire ou musique grecque n'avaient pas encore franchi le sas de mes esgourdes) ou entendus de loin en loin (mitterrand), on constate que le son est globalement très correct, y compris celui des micros (on comprend toutes les paroles, et cela tombe bien, elles valent le coup !), peu importe l'emplacement dans la salle. Certains nouveaux morceaux (mitterrand, sympa) font réagir le public que d'autres (allongé), mais il n'y a aucun rejet massif, bien sûr, et assez vite on voit certains se lancer dans des slams assez improbables (le plafond est très bas), ce qui aboutit très vite à des dégâts certains sur le faux-plafond, les plaques et la structure souffrant nettement des passages répétés sur la foule. On peut trouver ça drôle, mais si on voit un peu plus loin que le fond de sa bière, on peut se demander si cela ne risque pas d'inciter les propriétaires à limiter ce genre de soirée, malheureusement... Trêve de reproches, revenons à l'essentiel, ce set très dense, puisque lorsque les 9 titres du nouvel opus sont terminés, le groupe ne se fait pas prier pour aller chercher dans ses fonds de tiroir et enchaîner avec une demi-douzaine de titres plus anciens, qui permettent aux plus timides de reprendre les paroles en chœur, et à Baptiste de se lâcher encore plus sur sa guitare, profitant du fait que Paul se contente sans barguigner de gérer la partie rythmique avec la sienne, tandis que Fred martèle ses fûts et sa plaque métallique avec un bonheur égal. On retrouve ainsi un chanteur qui se faisait un peu rare, tout comme graisse de phoque (l'absurde le dispute au crétin, à vrai dire), et si auto-entrepreneur est indémodable, on retrouve la désormais classique fin très étirée avec twist, un titre qui ralentit le tempo comme le pogo, et qui clôt ces 75 minutes dans un déluge très noise, empêchant qui que ce soit de se plaindre et de se mettre à réclamer un rappel. Même si les musiciens s'en défendent, ce set était comme toujours ou presque très carré, ces gens ne sont pas que des rigolos, et on ne regrette donc pas d'avoir affronté le froid, la foule et la flemme pour y assister ! Il ne reste donc plus qu'à savourer tranquillement le nouvel album au chaud...

 

Set-list :

  1. France 2016
  2. Sympa
  3. Allongé
  4. Secret
  5. Bon à rien
  6. Mitterrand
  7. Musique grecque
  8. Accessoire
  9. Baskets
  10. À nu
  11. Luxe
  12. Race
  13. Chanteur
  14. Graisse de phoque
  15. Auto-entrepreneur
  16. Twist

Ceci était probablement le dernier concert pour 2016, le programme de 2017 est encore un peu vide, même si sont en prévision les retours de Barry Adamson, Olivensteins, Sheriff ou encore la reformation des Rats, pour ne parler que des petits anciens...

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