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l'ayatollah du rock
9 décembre 2016

[Week-end sauvage #9] vivement qu'on soit vieux

Date : vendredi 9 décembre 2016

 

Après un voyage en train au cours duquel on aurait préféré ne pas recevoir un appel téléphonique nous apprenant le décès brutal d'un ami, c'est un peu la tête ailleurs que l'on arrive ce vendredi soir à la Secret Place de St-Jean-de-Védas, tout près de Montpellier (mais inaccessible en transports en commun), un lieu isolé au milieu d'une ZAC qui permet de ne pas avoir trop de plaintes des voisins... C'est la TAF qui organise ce "Week-End Sauvage #9", cela faisait plus de neuf ans que je n'avais pas mis les pieds ici, et si on remarque que la salle en elle-même n'a guère changé (y compris le gros poteau juste devant la scène), l'extérieur a été bien aménagé, avec un bar et l'espace pour le merchandising qui sont abrités de la pluie (on n'en aura pas) et du froid (on apprécie les petits chauffages), ce qui permet de ne pas agglutiner tout le monde en permanence à l'intérieur. Certains se sont plaints du tarif du festival (25€ la soirée, 40 à 45€ les deux jours), mais il y a quand même 10 groupes sur deux jours, dont la plupart viennent de loin (Paris, Marseille) et doivent donc être logés, au minimum, mais cela explique peut-être pourquoi ce n'est pas l'énorme affluence espérée, on espère déjà que le samedi soir permettra d'attirer plus de monde et de remplir un peu les caisses...

 

On arrive juste à l'heure où les premières notes de Stalingrad sortent des enceintes, et si les locaux évoquent immanquablement OTH sur quelques titres, cela évoluera au fil du temps, passant par le ska ou le rock plus classique, le punk n'étant pas oublié, bref même si je n'ai pas été totalement attentif (il fallait prendre une bière pour placer la soirée sur de meilleurs rails), cela reste une très bonne ouverture de soirée, largement appréciée par le public, d'ailleurs.

Le planning est affiché, horaires compris, mais on se rend rapidement compte qu'en sus du quart d'heure de retard initial, les concerts prendront à chaque fois 5 minutes dans la vue, autant dire qu'on est loin d'être couchés...

 

Venus en nombre mais sans le Président Salengro, les Producteurs de Porc enflamment très vite la salle, à grands coups de reprises (exclusivement), la cinquantaine de minutes voyant défiler les Ramones (commando, en deux fois suite à un départ avorté, rockaway beach), les Sex Pistols (anarchy in the uk), Bulldozer (le punk c'est fantastique), les Damned (born to kill), Motörhead (overkill) ou encore Eddie & the Hot Rods (teenage depression), autant dire que le sextet a du goût. Le cor de chasse est d'ailleurs présent sur quelques titres, même si on ne l'entend pas toujours très bien, ce qui change des instruments habituels de la scène punk, mais ce qui est surtout omniprésent c'est la déconne et l'humour, autant dire qu'en reprenant OTH a cappella (ss super-sordo), on est en plein dans l'absurde, et pourtant cela fonctionne plutôt bien, preuve également que le public est très ouvert ce soir. Dans le genre ouvert, on peut également demander la reprise des Beastie Boys (you gotta fight for your right to party) ou encore faire venir des invités sur scène. L'exercice est relativement aisé avec Tony Truant, qui reprend Dick Rivers (maman n'aime pas ma musique), titre qu'il s'était déjà approprié il y a quelques années, il est également presque gagné d'avance avec Didier Wampas (les deux membres des Wampas sont devenus des régionaux depuis quelques mois), qui convoque à la fois Claude François et Sid Vicious sur comme d'habitude/my way, créant une ambiance délirante comme il sait si bien le faire à chaque fois qu'il monte sur une scène. Et comme il s'agit de bien finir les choses, il reste sur scène jusqu'à la fin du terminal god save the president, adaptation grolandaise des Pistols, qui conclut ce set destiné à mettre la patate et le feu - les deux objectifs sont largement atteints, messieurs, et encore merci !

 

Le temps de changer la disposition de la scène (on passe de 6 musiciens à 4), et Panik LTDC peut entamer sa prestation, les deux anciens Guy (guitare) et Christian (chant) étant accompagnés d'une section rythmique bien plus jeune, comme au Gambetta il y a quelques mois. Et, comme alors, ce sont beaucoup de nouveaux titres qui vont constituer la set-list, le nouvel album (encore non paru) semblant être plein de promesses au vu et à l'écoute de ceux-ci. Je dois même avouer apprécier encore plus qu'il y a 6 mois ces julia ou ils sont tous là, même si le public ne réagit guère, en dépit des exhortations de Christian, il faudra attendre un festival, hymne ancien s'il en est, ou la version originale de les troubadours du chaos (le titre LTDC est en quelques sortes une V2) pour assister à des mouvements de foule et sentir que les spectateurs apprécient réellement ce qui leur est offert. Pourtant, à moins de faire la fine bouche, il n'y a vraiment pas grand chose à jeter dans ce set, la guitare évite les errements hard-rock, la section rythmique est bien en place, et si Christian est parfois à bout de voix, cela ne l'empêche jamais de chanter ou haranguer, quitte à tenter de piquer les spectateurs au vif pour les inciter à donner de la voix. La curiosité, c'est toujours cette reprise improbable de Bashung, un la nuit je mens que les puristes pourraient détester mais qui est très bien adaptée par le groupe, les applaudissements nourris de fin de set étant là pour confirmer ces dires. Bref, même avec une petite cuvée niveau public, Panik a assuré, ô combien, et ces 55 minutes ont un arrière-goût de revenez-y, que ce soit en live ou sur la galette qu'on attend désormais avec impatience.

 

Set-list Panik :

  1. Donnez-moi les mots
  2. Julia
  3. Ils sont tous là
  4. Temps d'existence
  5. Festival
  6. La vie que j'aime
  7. Aujourd'hui plus qu'hier
  8. LTDC
  9. Juste un vieux punk
  10. Les troubadours du chaos
  11. Rappel : La nuit je mens

 

 

On profite de la pause pour aller se sustenter un brin, c'est l'occasion de constater que le punk malade est bien élevé, il vomit dans la poubelle, ce serait parfait si ce n'était pas à un mètre de nos sandwiches, mais on n'est jamais totalement satisfait...

Dans la série "le nouvel album est attendu", voici venir sur scène les Olivensteins, peu après 23h, et on constate très vite que si la set-list est assez habituelle, un mélange de titres anciens, nouveaux et "externes" (donc issus des formations annexes auxquelles Gilles a participé), mais ce soir on a l'impression que la plupart ont été pimentés extra-fort, il n'y a qu'à voir Clément le batteur qui s'escrime derrière ses fûts comme il ne semble jamais l'avoir fait, la musique du groupe s'est tendue, punkisée si l'on veut, Didier et sa basse ne sont pas là pour rigoler non plus, et Vincent derrière sa guitare et son impressionnant rack d’effets peut s'en donner à cœur joie. Quant à Gilles, on le sait, il lui est impossible de rester en place plus de deux secondes, il n'arrête pas d'arpenter la scène et d'occuper l'espace visuel, mais aussi sonore puisque aux chœurs près c'est le seul à utiliser son micro pour parler et présenter les titres. Cela donne un "vous êtes réveillés ?" sur né pour dormir, mais il n'y a bien sûr pas besoin de présentation pour fier de ne rien faire, les spectateurs appréciant totalement cette version DU titre emblématique du punk en France, qui est au niveau d'une set-list très cohérente, même si j'ai un peu de mal avec la nouvelle orchestration de grand chef, qui démarre de manière très chaloupée puis plus rock, mais qui ne me semble pas encore totalement aboutie. C'est, il faut le dire, le seul moment où je ne suis pas totalement enthousiaste, autant dire qu'il ne gâche pas vraiment cette heure (rappels inclus), qui voit le public encore bien bouger sur euthanasie, et le groupe finir sur deux morceaux extrêmement réussis, je suis négatif et le vampire confirmant que le quatuor est désormais très impressionnant en version live, et qu'il serait bien qu'un label ait la bonne idée de sortir le nouvel album qui n'attend que sa parution ou presque... Une fois de plus, ce soir les vieux nous ont bluffés, et cette soirée old school montre qu'on a bien fait de faire le voyage !

 

Set-list Olivensteins :

  1. Vivement que je sois vieux
  2. J'ai craché mes amygdales
  3. Né pour dormir
  4. Pourquoi penser à moi ?
  5. Tueur à gage
  6. Fier de ne rien faire
  7. Temps de chien
  8. Grand chef
  9. C'est trop fort
  10. Les catalogues
  11. Juste
  12. Je hais les fils de riches
  13. Euthanasie
  14. Rappel : Je suis négatif
  15. Le vampire

 

Pour terminer ce premier soir du festival, ce sont les Warum Joe qui eux aussi ont fait le déplacement, et si leur mise en place prend le temps, on ne peut malheureusement pas dire que le son sera au niveau des musiciens, puisque si eux n'ont guère de retours, nous les spectateurs avons des sautes, parfois les guitares vont disparaître, à d'autres moments ce sont les voix qui sont aux abonnés absents, bref on est là pour rééquilibrer les statistiques qui veulent qu'un concert sur deux est réussi - et que le suivant est raté... On n'ira pas jusqu'à dire que le concert de ce soir est raté, et même loin de là, mais c'est vrai que les conditions sont loin d'être optimales, et on finit par comprendre que le groupe en est un peu marri. Pourtant, la set-list est impressionnante, avec des titres plutôt rares sur scène (la cité des chasseurs, électrolyse en final), et le public est prêt à réagir avec passion, d'autant que quelques vieux morceaux en début de prestation (tchang, datcha) ne peuvent qu'aller dans ce sens, et ce sont des moments très réussis, comme l'est un tu quoque repris en chœur par les spectateurs. Si les feux de l'amour est presque abandonné (il lui faut trois départs pour aboutir), cela rentre sans doute dans les stats qui veulent quelques ratés, ce qui n'est pas le cas de vent divin, au hasard, ni de a.i.d. sur lequel Hervé quitte le fond de la scène pour s'emparer du micro, et on se rend compte que pour chaque morceau cela finit par globalement bien se passer, mais qu'on a droit à des versions presque alternatives au niveau des mixes, suivant les instruments mis en avant. On entend et on comprend plutôt bien les paroles, ne nous plaignons pas tout le temps, et le groupe ne fait que mine de quitter la scène au moment du rappel, qui est également impressionnant, car enchaîner bogota, idi amin et ballroom au ritz pour achever tout le monde sur électrolyse, on ne connaît pas grand monde pour s'en plaindre ! Donc cette grosse heure, indépendamment des difficultés techniques et acoustiques, aura estomaqué beaucoup de monde, et à raison, même si on comprend la frustration qui aura pu envahir les musiciens en fin de set, et là aussi il n'y a aucun regret à avoir traversé le pays pour assister à ce concert, de toute façon on sait qu'un concert de Warum Joe ne ressemble jamais à un autre ! Il n'y a donc plus qu'à attendre la prochaine date du groupe pour réégaliser à la hausse les statistiques...

 

Set-list Warum Joe :

  1. Sang famille
  2. Peine totale
  3. Tchang
  4. Datcha
  5. Tu quoque
  6. Love me tendo
  7. Carpates show
  8. Le camionneur
  9. Dear hunter
  10. Ice cream
  11. Les feux de l'amour
  12. Loto critique
  13. Vent divin
  14. Charlie's angels
  15. A.I.D.
  16. Mauser fucker
  17. Desert beagle
  18. Mon goal
  19. Bloody mary
  20. La cité des chasseurs
  21. Rappel : Bogota
  22. Idi amin
  23. Ballroom au ritz
  24. Électrolyse

La suite, c'est dès le lendemain soir, samedi donc, au même endroit pour la seconde soirée du festival.
 
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