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l'ayatollah du rock
30 novembre 2016

[Contingent] tout seul ce soir (ou presque)

Date : mercredi 30 novembre 2016

 

 

Ce n’est pas la foule des grand soirs en ce mercredi à la Mécanique Ondulatoire, on mettra cela autant sur le compte du froid qui envahit la capitale que d’une absence flagrante de publicité sur la soirée, c’est dommage pour tout le monde, mais cela ne gâchera assurément pas notre plaisir de spectateur…

 

On n’est donc pas plus de 20 lorsque le concert démarre, musiciens compris, sans première partie (annulée au dernier moment, si j’ai bien tout suivi - cela a permis de terminer sa bière, voire d'en reprendre une deuxième), sachant que les membres de Contingent sont 4 sur scène : le chanteur, le bassiste anglais ("Attila the Stockbroker") et le batteur, ainsi que le guitariste britton en poste depuis le décès fin 2012 du fondateur du groupe (à la toute fin des années 70)… Groupe international, donc, que l’on avait vu et ô combien apprécié l’an passé au Point FMR, et qui ne se laisse pas abattre devant une salle aussi peu remplie : la set-list est impressionnante, mais elle sera déroulée jusqu’au bout ! Le groupe s’appuie sur des titres anciens, mais qui n’ont pas perdu de leur vigueur ni de leur impact, il faut dire que la section rythmique est une base pour le moins solide, sur laquelle s'appuie le guitariste pour montrer son talent, toujours au service de la musique et pas de son petit ego... Le chanteur est impressionnant, car on sent que ses textes l'habitent, et il attire la pleine attention des spectateurs, en introduisant les titres en en récitant les premières paroles, mais aussi par ses regards, impressionnants, et surtout son chant, qui pourrait évoquer la façon de chanter des groupes de rock français du début des 80's. Je dis ça, n'ayez pas peur, la musique est tout de même extrêmement punk, dans une version très carrée, et les textes ne chantent que très peu les petites fleurs, c'est plutôt l'inhumanité ambiante qui en ressort, vous n'avez qu'à lire les titres de la set-list ci-dessous. Cela n'empêche évidemment jamais l'humour, d’entrée de jeu le chanteur annonce "nous venons de Bruxelles-Molenbeek", sachant pertinemment à quel point ce quartier a été catalogué depuis quelques mois... Les morceaux sont pour le moins énergiques ET concis, on constatera lorsque les lumières se rallumeront que les 23 titres n'ont duré que 52 minutes, il faut dire que les enchaînements sont eux aussi rapides, mais rien n'est bâclé, au contraire c'est à une belle démonstration que nous sommes confrontés, et ceux qui découvrent ce soir le quatuor ne regrettent pas de s'être déplacés (ceux qui l'avaient déjà vu/entendu sont là en pleine connaissance de cause), cela danse même pas mal, on l'a dit les morceaux sont bien rythmés, et quand John et sa basse sont en première ligne, il est difficile d'y résister.

Si parfois on se plaint du son, ici, ce soir tout est nickel, on comprend la quasi-totalité des paroles et les larsens sont allés faire un tour ailleurs, ce sont donc des conditions parfaites qui permettent de prendre un sacré pied devant cette prestation. La complicité entre les musiciens est évidente, peu importe la langue dans laquelle les uns et les autres discutent, c'est un combo bien soudé qui a entamé cette mini-tournée française (encore une date à Rennes ce jeudi soir, où l'on espère une densité plus importante). Cerise sur le gâteau, lorsque le groupe a terminé son set "historique", il revient (il n'a pas vraiment quitté la scène, à vrai dire) avec deux titres tout nouveaux tout chauds, ce shuki et cet exil qui devraient faire partie des futurs titres enregistrés dans les mois à venir, ce qui permettra de confirmer l'unité du groupe en insérant enfin le guitariste sur une galette. Tout ce qu'on peut espérer par la suite, c'est que le quatuor revienne par ici en 2017, histoire de nous présenter ce futur disque, mais aussi de vérifier que la désaffection de ce soir n'est due qu'à une mauvais concours de circonstances, et que nous serons bien plus nombreux à profiter du savoir-faire belge, qui au-delà de la bière et de la frite (je n'aime pas le chocolat) est capable du meilleur en matière de musique, Contingent en est un exemple flagrant ! En plus, ces gens sont très ouverts, et discutent sans retenue avec leurs spectateurs, ce qu'on ne se sera pas privé de faire à la fin du set...

 

Set-list :

  1. Bruxelles
  2. Brutale agression
  3. La fille de ma concierge
  4. Pas craquer
  5. Electric guerilla
  6. Rupture
  7. Nuit blanche
  8. Histoire de cœur
  9. Poupée plastique
  10. Police control
  11. Leader dealer
  12. Agresseur du silence
  13. Violence
  14. Visage mort
  15. Alternative
  16. Homme sauvage
  17. Sale tueur
  18. Fonctionnaire
  19. Vivons très vite
  20. Tout seul ce soir
  21. Destinée fragile
  22. Rappel : Shuki
  23. Exil

 

La suite, ce sera dès ce jeudi soir, au point FMR, avec Kathleen Hannah à la tête de son groupe The Julie Ruin.

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