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l'ayatollah du rock
26 novembre 2016

[Ludwig von 88] nous en sommes babas

Date : samedi 26 novembre 2016

 

C'est à une sorte de réunion de vieux de la vieille que nous sommes conviés ce samedi soir au Trianon, car quand on voit le public, on sent que la moyenne d'âge est élevée, que les moins de 25 ans pourraient se compter sur les doigts d'une main, et que certains sont ressortis en concerts pour la première fois depuis belle lurette ! Mais la salle affiche complet, on ne peut que s'en réjouir, ce qui donnera beaucoup de boulot aux préposés au(x) bar(s) et au merchandising...

 

Difficile de se prononcer sur la première partie, car le duo Latwal a déjà largement entamé son set lorsque nous arrivons dans la place, et comme le son n'est pas optimal dès lors que l'on n'est pas installé dans la fosse, on espère avoir de meilleures conditions à une autre occasion. Pourtant, l'électro-dub à base de guitare et de machines a l'air bien fait, le chant semble clair, et le résultat paraît assez excitant, mais on doit avouer qu'on se préserve pour la tête d'affiche - un mauvais alibi, mais on ne peut pas être toujours au top ! Alors on va arracher une bière (il faut presque se battre pour atteindre le bar), et constater qu'on s'en contentera (elle est buvable, mais ne vaut pas les 7 euros la pinte exigés), ce qui évitera d'avoir mal aux cheveux et au porte-monnaie demain matin...

Dès que la première partie a fini sa prestation, on en profite pour tenter de s'installer le mieux possible, on sera finalement en bordure de la fosse, ce qui permettra de bénéficier d'un son plus que correct, et d'une vue à l'avenant. À 20h50, après une courte intro instrumentale (Junior Cony, le préposé aux machines, est déjà en place), les trois Ludwig von 88 arrivent sur scène, déguisés comme il se doit (masques, perruques, chapeaux/casques...), Charlu est en place avec sa basse, Bruno avec sa guitare, et Karim peut se jeter sur son micro pour entamer un oui-oui et la voiture jaune qui va mettre tout de suite les choses au point : le groupe n'avait certes plus joué depuis 18 ans avant cette tournée improbable, mais il reprend les choses où il les avait laissées, avec du fun, du rythme, de l'énergie, et pour l'occasion un public prêt à oublier les marques du temps... C'est la fête, ce soir, alors en sus des déguisements on aura droit assez régulièrement à des jets de cotillons et confettis, à des ballons de baudruche géants qui se baladeront dans la fosse mais aussi sur scène, et surtout à une set-list qui s'appuiera sur les deux premiers albums (la moitié des titres interprétés) pour mettre le feu au Trianon. Les spectateurs connaissent l'intégralité des paroles par cœur, ce qui permettra par exemple au groupe de les laisser interpréter une bonne moitié d'h.l.m., mais le groupe y met beaucoup du sien pour ne pas laisser retomber l'ambiance, il faut dire qu'en faisant presque d'entrée se succéder louison bobet... et guerriers balubas, on comprend que la salle tremble, une sensation qui incite encore plus à se remuer et danser. Tout en se désapant petit à petit (mais certains articles reviendront, comme des casques militaires sur lapin billy...), le groupe prend le temps d'introduire ses morceaux (la set-list presque rapiécée servira de fil conducteur pendant une bonne vingtaine de minutes), qui ne laissent que rarement retomber l'atmosphère, il y a de l'intensité ce soir, et surtout en quasi-permanence des sourires extatiques sur la majorité des visages environnants. Histoire de ne pas être en permanence sur le devant de la scène, Karim invitera plusieurs comparses à participer, l'un venant presque toaster plusieurs fois, un autre refusant de venir faire le canard mais chantant tout de même un poil, le principe de la soirée ne déviant jamais de sa trajectoire initiale festive. Le public réagit avec ferveur, on l'a dit, mais on le comprend, tant les morceaux aux rythmes ska-punk (william kramps, hlm...) complètent à merveille les titres plus punchy et punk (sur la vie d'mon père, crêpe suzette), mais le jeu de scène (Karim passe le balai pour tenter d'évacuer une partie des cotillons, par exemple) confirme qu'un genre de communion bon enfant existe réellement entre le groupe et les spectateurs. Humour permanent, une seule allusion (de Bruno) à la mort de Fidel Castro, on est à la fois dans la réalité et loin du quotidien, puisqu'on a l'impression d'avoir trente ans de moins, sans pour autant que les morceaux ne paraissent datés, paradoxalement : les boîtes à rythmes semblent identiques, les sons de basse et guitare aussi, pourtant cela continue à fonctionner à plein, les appréhensions de certains s'envolant au fil des minutes. Le groupe n'hésite pas à faire éteindre les lumières pour le chant des carpes (les deux minutes et quelques sur album se métamorphosent en quelques secondes de silence presque complet ici), mais se paye un franc succès en enchaînant pocahontas et cannabis (il y a des senteurs afférentes au sujet dans la salle...), et on voit tellement peu le temps passer que chacun est surpris lorsque le groupe quitte la scène après 70 minutes (et 23 titres !).

Qu'on se rassure, le public a à peine le temps de chanter pour faire revenir le groupe sur scène que celui-ci revient, pour un rappel de 3 titres et une grosse dizaine de minutes, avec le même plaisir évidemment, et on remarque que Karim arbore désormais un superbe t-shirt hérité des Monty Python ("keep calm and say ni"), preuve que le bon goût de ces gens se propage jusqu’aux références cinématographiques. et si le dernier titre 77 semble un pied de nez de plus ("le punk est mort, que vas-tu faire ?"), on s'attend encore à du bon pour un deuxième rappel presque obligatoire, vu que l'hymne du groupe (le 1er titre du 1er album) n'a pas encore été joué. Après s'être retiré une nouvelle fois, le groupe revient pour les (véritables) quatre derniers morceaux du concert, un trente millions d'amis toujours hilarant, un crêpe suzette très hardcore qui précède un le crapaud et la princesse inespéré (il me fait sacrément plaisir, celui-là !), avant de conclure, en beauté et en longueur (le morceau s'étire sur plusieurs minutes; ce qui permet aux spectateurs de faire un ultime passage par la scène avant de slammer) avec houlala !, comme prévu, ce qui clôt ces 92 minutes très réussies, même en tenant compte des récriminations variées ("mais pourquoi n'ont-ils pas joué bière et punk, ni fistfuck playa club, ni polopop, ni tuez-les tous !...", la liste est immense) qui ne sont dues qu'à la crainte d'avoir vraiment assisté pour la dernière fois à un concert des LV88. Pour ma part, je ressors encore plus content du Trianon qu'espéré, car ce set a dépassé mes espoirs, et on pourrait jurer que beaucoup seront d'accord avec moi sur ce point ! Alors, faut-il prolonger le sursaut, comme les Sheriff le font avec quelques concerts chaque année, ou faut-il rester sur cette dernière impression, magnifique ? On en reparlera peut-être bientôt...

 

Set-list :

  1. Oui-oui et la voiture jaune
  2. Louison bobet for ever
  3. Guerriers balubas
  4. Mon cœur s'envole
  5. Harry callahan (i wanna be a poulet)
  6. Nous sommes des babas
  7. Club med
  8. Ô tchang
  9. Sur la vie d'mon père
  10. William kramps le tueur de bouchers
  11. Sébastien furioso
  12. HLM
  13. Lapin billy s'en va-t-en guerre
  14. New orleans
  15. Bilbao
  16. Paris brûle-t-il
  17. Marche
  18. Sur les sentiers de la gloire
  19. Pocahontas (chaque fois)
  20. Cannabis
  21. Poussière d'empire (pousse de bambou)
  22. Le chant des carpes
  23. Come on boys
  24. Rappel : Dans la forêt
  25. Sprint
  26. 77
  27. Rappel 2 : Trente millions d'amis
  28. Crêpe suzette
  29. Le crapaud et la princesse
  30. Houlala !

 

La suite, ce sera officiellement ce mardi soir au Divan du Monde, avec Mell qui viendra nous présenter son nouvel album, puis Contingent mercredi à la Méca, puis the Julie Ruin jeudi au Point FMR. Mais il se dit que dès ce dimanche après-midi, je pourrais bien aller faire un petit tour au CICP...



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