Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
16 septembre 2016

[the Rezillos] sorry about yesterday

Date : vendredi 16 septembre 2016

 

C'est la fin de la semaine, un vendredi qui nous fait comprendre que l'été également s'achève, la bruine laisse la place à la vraie pluie cinglante et froide, ce qui n'empêchera pas le Petit Bain de se remplir allègrement, on reconnaît pas mal de visages connus, preuve que l'affiche a attiré des connaisseurs...

 

Même en ratant les cinq premières minutes du set des Black Pills (anciennement Dead Pills), on parvient assez rapidement à se faire une idée générale du duo guitare-batterie, au sein duquel les deux compères se partagent plus ou moins équitablement les voix. Si le groupe prétend œuvrer dans un mix "garage and early punk rock", citant tant les Blood Red Shoes que BRMC ou les Queens of the stone age, j'aurais tendance à entendre des choses un poil plus heavy que punk, mais en restant du côté audible de la chose. Il faut dire que le guitariste est réputé pour son organisation de concerts pointus et souvent intéressants, et cela se ressent dans son jeu, même si on doit bien avouer que c'est le batteur qui mène le jeu dans le groupe, tant techniquement qu'énergiquement, il impressionne la foule déjà assez dense dans la fosse comme en dehors. Comme il ne s'agit que de la première partie, et du tout premier concert du duo, l'ensemble ne dépasse pas la vingtaine de minutes, mais on peut estimer qu'elles auront été plutôt réussies, et le final sur une reprise (le rock'n'roll nigger de Patti Smith, je n'aurais pas trouvé tout seul, merci le Monkix !) permet d'entrevoir un avenir intéressant, le temps que les deux musiciens réussissent à équilibrer les puissances de leurs instruments.

 

Le temps d'une clope, d'une bière ou d'un passage aux toilettes, et c'est un quintet américain qui grimpe sur scène, un batteur à la barbe immense caché derrière ses quatre acolytes, deux guitaristes, un contrebassiste et un joueur de banjo : dès la mise en place, on sent que cela va être douloureux... Bob Wayne, un poil moins tatoué qu son banjoïste, mais bien plus barbu, accapare le micro tant pour le chant que pour la parlotte, mais ce n'est pas ce qui m'horripile le plus. Simplement, si je suis capable de supporter la country en tant que bande originale de film ou de série, cela m'est déjà difficile, alors lorsque vous vous rendez compte que vous auriez dû venir à cheval et le laisser en double-file devant la BNF, le temps se ralentit d'un coup, et même si on peut rire un instant en imaginant que Rosco va débouler sur scène en pourchassant les Duke ou leur Cousine Daisy, ce rire est plutôt nerveux et jaune, et cela ne s'arrange pas d'un iota au fil des minutes. Même si le groupe fait ce qu'il peut pour changer le tempo de temps à autres, peu importe que celui-ci soit accéléré ou ralenti le résultat est le même, un mélange d'ennui et de souffrance qui empire à chaque nouveau morceau ! Vu que je suis rétif au plus haut degré, j'ai l'impression d'une répétitivité absolue, peu importe le rythme, et cette petite heure semble ne devoir jamais s'arrêter, au grand plaisir de certains, au plus grand malheur des autres : amis amateurs de Stetson, vous auriez dû venir, mais sachez que je ne vous accompagnerai pas si le groupe revient vers chez nous...

 

Les lumières se sont rallumées, on est rassurés, il n'y a pas eu de voyage temporel ou spatial, on est loin du Texas, il ne nous reste plus qu'à attendre que la tête d'affiche arrive en scène, et cela ne tarde guère... Là encore, c'est un quintet qui est à la manœuvre, mais celui-ci est originaire d’Écosse, se nomme the Rezillos, a vécu une première vie aux prémices du punk anglais, ce qui lui a occasionné un tout petit statut culte, tout en ne lui offrant pas vraiment de place dans sa postérité, avant de se changer en Revillos puis de s'éteindre jusqu'à une renaissance improbable il y a une quinzaine d'années, débouchant sur un nouvel album et des concerts qui attirent au moins l'intérêt des puristes. Devant nous, ce sont trois musiciens du line-up original, le batteur et le couple de préposés au chant (lui emploiera parfois une guitare ou un sax, tandis qu'elle utilisera un clavier à l'occasion), accompagnés d'un bassiste et d'un guitariste (assez exubérant, celui-ci) moins anciens qui passent en revue la (légère) discographie du groupe, mélangeant les titres anciens et nouveaux sans que cela ne perturbe outre mesure le spectateur lambda qui, comme moi, ne maîtrise pas du tout le propos de ce soir. Si l'entrée est relativement neutre, avec un son qui n'est pas encore optimisé, cela n'empêche pas de constater que le trio de musiciens manque de puissance et d'ampleur, et que les voix sont un tantinet faiblardes, et cet état des choses ne se modifiera guère au fil du set, même si on sait que le son à l'extérieur de la fosse n'a rien à voir avec celui que l'on peut (res)sentir à l'intérieur. On se dit qu'il faut que la mayonnaise prenne, mais l'interprétation de flying saucer attack est presque dérangeante tant elle est faible, et il faut quelques morceaux par la suite pour se reconcentrer sur ce qui se passe sur scène, la chanteuse se démenant à qui mieux mieux mais ne réussissant pas forcément à emmener le reste du groupe sans son sillage. C'est à partir de zero que les choses s'améliorent réellement, l'utilisation du clavier (un peu à la B-52's) aidant beaucoup, et par la suite on restera à un niveau correct, sans jamais toutefois réussir à enflammer une foule qui n'attend pourtant que cela. Lorsque le groupe interprète son (my baby does) good sculptures, on est surpris par exemple de ne pas reconnaître le morceau immédiatement, et il faudra attendre la reprise de river deep, mountain high (Ike & Tina Turner) pour vraiment ressentir l'excitation gagner le public, mais ce titre est malheureusement le dernier avant que le groupe ne se retire en coulisses, après 48 minutes gentillettes mais guère passionnées ni passionnantes.

Il est encore tôt, il y a encore la possibilité de jouer et de laisser de bons souvenirs, alors le groupe revient, avec un 20000 rezillos under the sea qui évoque les Toy Dolls, en bien moins drôle et fringant, puis un someone's gonna get their head kicked in tonight (Fleetwood Mac) bien plus pêchu et réussi, qui fait que cette fin de set est bien plus applaudie, et incite même le groupe à revenir pour un second rappel. Pour conclure la soirée, c'est une ultime reprise, celle du glad all over du Dave Clark Five qui fera l'affaire, laissant après cette heure le sentiment que les meilleurs titres des Rezillos sont ceux que le groupe reprend... Plus généralement, sans m'être totalement ennuyé, je comprends mieux pourquoi le groupe n'a pas laissé une trace indélébile dans l'histoire du punk, et de la musique en général : c'est sans doute tout simplement qu'il ne le méritait pas forcément ! On est venu, une fois, pour voir the Rezillos, je ne garantis pas qu'on refera le déplacement si le groupe revient sur Paris...

 

Set-list (presque complète) :

  1. Can't stand my baby
  2. Groovy room
  3. Flying saucer attack
  4. Bad guy reaction
  5. Sorry about tomorrow
  6. Getting me down
  7. Life's a bitch
  8. Zero
  9. No
  10. It gets me
  11. Mystery action
  12. Destination venus
  13. ??
  14. (My baby does) good sculptures
  15. River deep, mountain high
  16. Rappel : 20000 rezillos under the sea
  17. Someone's gonna get their head kicked in tonight
  18. Rappel 2 : Glad all over

La suite, ce sera dès mercredi soir, au Café de la Danse, avec une soirée Last Night / Eagulls qui promet (énormément).
-- 
http://matttbrrr.canalblog.com
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 258
Publicité