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l'ayatollah du rock
2 mai 2016

[Magnetix] mieux en mieux

Date : lundi 2 mai 2016

 

Du monde, du beau monde même en ce lundi soir à la Mécanique Ondulatoire, avec entre autres des musiciens de retour de tournée nippone, mais contrairement aux prévisions/espoirs, ce n’est pas sold-out, on respirera même plutôt bien dans la cave-salle de concert, preuve que malgré la hausse sensible des températures depuis le changement de mois, la densité de population présente n’excède pas les critères admis de supportabilité…

Venu présenter son tout nouvel album, qui reçoit moult louanges, le quatuor mixte franco (la chanteuse-claviériste)-américain (le batteur, la bassiste et le guitariste) Sex Crime se présente devant un public pas loin d’être conquis d’avance, et qui remue très vite dès que la musique envahit les enceintes. D’entrée de jeu, on peut constater que les différents utilisateurs des micros ne sont pas vraiment à égalité, puisque si on entend bien (voire trop ?) les voix de la claviériste et du batteur, celle du guitariste mettra pas loin d’une demi-heure pour être audible, tandis que celle de la bassiste restera presque un mythe tout au long du set… Et comme chacun est censé participer au chant, ce déséquilibre ne peut que nuire à l’ensemble. On trouve également une bonne dose de réverb dans la voix au départ, ce qui occasionne sans doute également un petit sentiment d’avoir un son assez brouillon, le « SEX PUNK / CRIME WAVE / SYNTH ROCK N' ROLL » annoncé pâtissant donc de l’acoustique des lieux, mais cela ne suffit pas à expliquer le manque d'enthousiasme en ce qui me concerne. Il faut en effet comprendre que l'utilisation des claviers, et particulièrement d'un synthé aux sonorités me semblant extrêmement criardes, me rend l'écoute générale du set un peu difficile, et aboutira même à un début de migraine en approchant de la fin de la cinquantaine de minutes dudit set, la répétitivité de la chose ne permettant guère d'y échapper. En sus, si les morceaux joués ne sont pas totalement désagréables (il ne faut pas exagérer non plus), j'ai du mal à y trouver de quoi sauter au plafond, j'ai de temps à autres l'impression d'entendre un Louis Lingg and the Bombs amorphe, l'énergie qui permettrait d'avoir envie de se jeter sur le merch à la sortie du concert fait totalement défaut, et j'attends donc patiemment, quoique avec de plus en plus l'envie de passer à autre chose, la fin de cette prestation. Cela ne m'empêchera sans doute pas de jeter une oreille attentive à cet album dont on m'a dit le plus grand bien, mais sa version live ne m'aura, vous l'aurez compris, donné envie que d'entendre le groupe suivant !

En plus, pour être franc, c'est bel et bien pour assister au retour des Magnetix que nous sommes ressortis ce soir, le duo abandonnant pour l'occasion son comparse d'Avenue Z pour retrouver sa configuration en duo qui nous sied davantage... Un chanteur-hurleur-guitariste, une batteuse pour le moins stoïque qui laisse tout le côté spectaculaire à son acolyte tout en tenant l'air de rien la base rythmique, et des morceaux garage-punk qui emmènent tout sur leur passage, il n'y a pas de round d'observation, c'est du brutal de la première à la dernière minute, voire même encore après ! Les morceaux s'enchaînent assez correctement, il n'y a pas de temps mort, et le public que l'on avait vu très attentif pendant la première partie est désormais totalement déchaîné, le pogo qui règne en maître devant la scène semble même être capable de dégénérer tant on le sent à la limite de la violence, et les slams se multiplient - sans pourtant que le matériel ne cède sous le poids de ceux qui s'accrochent à tout ce qui peut plus ou moins pendre du plafond... Du brutal donc, mais aussi beaucoup d'intelligence et de finesse, puisque le set n'est pas monolithique, loin de là, le duo se spécialisant dans les ruptures rythmiques ou soniques, se permettant même des instants de silence - qui ne s'achèvent que pour laisser repartir les décibels. Les guitares et les effets divers (larsens, entre autres) sont totalement maîtrisés, et les spectateurs sont ainsi en permanence sous tension, tant chacun se rend compte que les morceaux peuvent repartir à chaque instant, même après avoir amorcé leur fin ! Le public est très nettement connaisseur, indépendamment du pogo beaucoup reprennent les titres en chœur, et si le chanteur ne donne jamais l'impression de jouer les dilettantes, c'est clairement avec une réussite totale, car même si le niveau sonore est élevé, et si le mardi matin pourra voir certains se réveiller avec des sifflements dans les esgourdes, jamais il ne vient à l'esprit de tenter de s'échapper, il ne s'agit pas de rater la moindre seconde du show, qui s'achève après presque 55 minutes par un complément en mode larsen, les deux musiciens utilisant les moyens mis à leur disposition (jacks, pédales...) pour faire une démonstration de larsen : cela ne dure que cinq minutes, mais on imagine bien pouvoir que cela pourrait s'éterniser. Sans ressembler à un pur plaisir égoïste de musicien, il s'agit toujours d'une offrande partagée entre musiciens et public, et à voir et entendre les réactions post-concert à l'intérieur et l'extérieur du café dans les minutes qui suivent, on se dit que les spectateurs présents ce soir ont vraiment bien fait de se déplacer, car voir Magnetix en concert n'est jamais une perte de temps, bien au contraire cela permet de rentrer chez soi regonflé à bloc, ce qui ne fait jamais de mal...

La suite, ce sera sans doute dès vendredi au Point FMR, avec le retour des Monsters.

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