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l'ayatollah du rock
24 février 2016

[Les Morts vont bien] pile à l'heure

Date : mercredi 24 février 2016

 

Lorsque la RATP décide d'y mettre du sien, il faut se creuser les méninges pour rejoindre sa salle de concert du soir. En l’occurrence, en ce mercredi soir, c'est vers le Cirque Électrique que la ligne 11 se refuse de nous emmener, alors après des demi-tours, des options imprévues, et quelques centaines de marches d'escalier, il est bien 20h30 lorsque nous arrivons sur les lieux. Heureusement, les organisateurs au courant des péripéties touchant la majeure partie des spectateurs potentiels retardent le début des concerts, on a même le temps de se prendre une petite (c'est une figure de style, on tourne à la pinte) bière avant de se positionner pour assister au début des aventures musicales du soir.

C'est un duo qui s'installe sur scène, pendant que la salle se remplit très correctement, et si le chanteur arbore une guitare en bandoulière, il mettra un certain temps avant de l'utiliser, les Walking Idiot(S) se basant beaucoup sur les synthés et boîtes à rythmes pour propager leur "no-synth wave". Le nom du groupe est sujet à caution ("s" final ou pas ?), le chant également (les paroles sont incompréhensibles - la salle y est peut-être pour quelque chose, et la voix est assez anodine, peut-être faudrait-il y ajouter un poil de réverb' ?), en revanche le duo sait y faire en guise de bourrage de crâne, c'est répétitif à souhait, moi qui ne suis pas adepte des claviers ceux-ci passent tranquillement le long de mes conduits auditifs, et si la guitare ne semble pas apporter grand-chose à l'ensemble, on peut tout de même l'apprécier grandement, dès lors qu'on a passé un peu de temps à la trouver au milieu des sons très divers qui envahissent les enceintes. Il faut dire que les deux musiciens ne sont pas nés de la dernière pluie, ils officient ou ont officié séparément chez les Kitchenmen ou Master Master Wait, et la première partie du set, qui peut évoquer Suicide, évidemment, mais aussi d'autres choses plus étonnantes comme Gang of Four, est assez bluffante et enthousiasmante. On regrettera que les derniers titres soient plus classiques, et attirent moins l'oreille, mais on ne crachera pas sur ces 35 minutes, il y a suffisamment de promesses positives pour espérer avoir à l'occasion une prestation encore plus aboutie que celle-ci !

Le temps de remodeler la scène, et c'est un autre duo, pour lequel nous avons d'ailleurs fait le déplacement, qui entame son set : Les Morts Vont Bien est toujours mixte, Nico et Krin sont toujours échappés de Headwar, et de pleins d'autres bonnes et jolies choses (dernièrement, on a vu Nico avec Roberto Succo, et Krin aurait été reconnue chez Badaboum), et, le plus important, la musique et le spectacle en général qui nous sont offerts sont toujours aussi explosifs et hallucinants. On se souvient de la guitare à plat utilisé en percussion par Nico, cela n'est que la partie émergée de l'iceberg, car le bonhomme passe son temps à bidouiller dans tous les sens, des micros aux pédales, et ses percussions et parties de guitare (ah, ce délicieux autocollant "ma voiture c'est ma bite" !) complètent merveilleusement les parties de clavier et le chant (souvent en allemand) de Krin, l'énergie et la tension étant permanentes sur scène comme dans la salle. Là encore, il est quasiment impossible de déterminer une seule influence, puisque la musique est à la fois noise et punk, tribale et inclassable, et même les problèmes techniques (un micro qui tombe, une baguette qui échappe des mains) ne font qu'ajouter à la réalité du set, on sait et on sent qu'on est toujours sur le fil, et pendant trois quarts d'heure le public comme les musiciens prennent un pied incroyable, comme quoi l'imagination et le talent permettent encore d'être hyper-inventifs, scéniquement et soniquement parlant, ce qui peut rassurer du monde pour l'avenir. En sus, la salle, bien remplie on l'a dit, l'est de spectateurs et surtout spectatrices assez jeunes, et on ne me fera pas croire qu'il n'y a que des amis des groupes à l'affiche : même des soirées pointues comme celle-ci peut réussir à faire déplacer du monde, on ne peut que s'en féliciter ! Et surtout, on espère avoir des nouvelles des Amiénois, qui se font pour le moins discret sur les réseaux...

Paradoxalement, c'est la tête d'affiche qui me transportera le moins ce soir, le quatuor Delacave s'appuyant pourtant sur deux membres du Chemin de la Honte, révélation de ces derniers mois à mon sens. Mais si on reconnaît bien la voix de la chanteuse-bassiste à deux cordes, le camarade Seb Normal use et abuse de son clavier, la "gloomy wave" ainsi auto-décrite ne laisse que peu de place à la guitare et à la batterie, et surtout elle ne me touche pas vraiment. Ce n'est pas désagréable, mais comme souvent cela passe ou cela casse, et dans ce cas-ci ça tombe à côté, alors on part avant la fin, après une grosse demi-heure qui restera sans doute assez peu en tête - contrairement à une bonne partie du public, qui visiblement apprécie au plus haut point les morceaux du groupe... On ne peut pas toujours gagner !

La suite, ce sera de nouveau au Cirque Électrique, ce samedi soir, avec le retour du Singe Blanc.
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