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l'ayatollah du rock
19 février 2016

[GBH] not dead yet

Date : vendredi 19 février 2016

 

L'avantage de la Clef, c'est que les concerts n'y commencent pas trop tôt, que la bière, bonne et artisanale, n'y est pas chère (5€ la pinte), que les tarifs des concerts sont sur la même ligne, qu'on y est bien reçu, bref pas mal de choses qu'on n'a pas l'habitude de trouver à Paris. Mais il y a un inconvénient, c'est qu'elle se situe à St-Germain-en-Laye, au bout du RER, ce qui n'incite pas forcément les spectateurs potentiels à s'y rendre, et à commencer à s'inquiéter pour les horaires du retour, comme en ce vendredi soir, où les portes ne s'ouvrent réellement qu'à 20h30, et où les concerts ne démarreront pas avant 21h15...

Pour entamer la soirée, et chauffer un brin la salle pas vraiment pleine (en dépit de la disposition des lieux, les gradins ayant été séparés de la fosse par un rideau), c'est le quatuor parisien Spermicide, un spécialiste des premières parties de choix (Adicts ou 999, parmi de nombreux autres), qui s'y colle. Ce n'est pas la première fois qu'on voit le groupe sur scène, la formule "drunk'n'roll" est bien rodée, mais ce qui me gênait les fois précédentes reste présent, c'est-à-dire un son un poil trop lourd et une rythmique pas assez énergique à mon goût, on pourrait voir le groupe comme un lien entre GBH et Motörhead, par exemple. Il faut dire qu'avec deux guitares (le chanteur s'active sur la sienne), il y a la possibilité de faire du gros son et aussi de s'amuser un peu sur son manche, clairement ce n'est pas désagréable mais cela ne correspond pas tout à fait à ce que j'écoute habituellement. La reprise du wasted de Black Flag indique également qu'on n'est guère dans un monde de douceur et de finesse, et si le public qui arrive au compte-gouttes commence gentiment à s'agiter, on est encore loin du pogo généralisé - on se demande même si la soirée ne va pas tourner à l'échec, financièrement parlant. Une petite quarantaine de minutes plus loin, et après la reprise, chantée par un invité, du r.a.m.o.n.e.s. de... Motörhead (il n'y a pas de mystère !), les lumières se rallument, l'objectif a été partiellement atteint, mais on espère que l'ambiance va être bien plus surchauffée par la suite !

Le temps que chacun se désaltère, que les derniers réglages soient fignolés, et c'est presque à 22h20 que le quatuor anglais (Birmingham sera précisé un peu plus tard) GBH (le "charged" semble s'être perdu au fil des années) arrive sur scène, en mode tranquille (les musiciens se pointent comme s'ils voulaient s'accorder, avant que le chanteur ne se pointe de manière très décontractée), la foule est un peu plus dense que pour la première partie, et c'est avec unique, un titre tiré du dernier album en date ("perfume and piss", 2010) que l'un des groupes précurseurs de la 3e vague du punk anglais (dite "punk's not dead") entame son set. Basse-guitare-batterie, un chanteur par dessus, on sait d'office qu'il n'y aura guère de fioritures, et ce premier titre ne trompe personne sur la marchandise, mais lorsque Colin (le chanteur) annonce que le groupe va jouer l'album "leather, bristles, studs and acne", paru il y a 35 ans, on ne se doute pas que l'album va être joué dans l'ordre original, y compris pour les bonus ultérieurement rajoutés... Ce retour dans le temps correspond bien entendu exactement à ce qu'en attendent les spectateurs, qui entament un pogo endiablé qui ne se calmera qu'entre les morceaux, ça slamme à l'occasion, avec plus ou moins de succès (les pogoteurs ne s'occupent pas forcément de recevoir les slammeurs !), et les titres s'enchaînent sans interruptions autres que celles permettant aux musiciens de reprendre leur souffle. Si les interventions du chanteur peuvent laisser peser que le groupe est en mode automatique (les questions-types "ça va? vous êtes chauds ?"), il sait tout de même où il est, dédiant par exemple big women à Paris, et le public, qui reprend l'intégralité des textes par cœur, est ravi de ce qui nous est proposé, même si le son est parfois assez peu différencié d'un titre à l'autre. Sur ce premier album du groupe, il y a quelques pépites (alcohol, sick boy) qui resteront bien en tête longtemps après la fin du concert, mais on n'a pas le temps de s'attarder, visiblement il y a un horaire à ne pas dépasser (on constatera que 23h30 doit constituer la limite prévue), et lorsque le passage en revue du "leather, bristles..." est terminé il ne nous reste qu'à s'occuper des deux albums suivants, le duo des "city baby"... Un give me fire dédié aux amis mexicains du groupe (?), un retour à 2010 avec kids get down ("yes, we're old !"), et la fin du set n'est que monuments punk de 1982-1983, du drugs party in 526 à diplomatic immunity, de l'enchaînement de city baby attacked by rats à city baby's revenge, la reprise du 1970 (i feel alright) des Stooges, après le time bomb il ne reste plus le temps que pour un morceau, ce sera maniac, on s'arrêtera là en termes de vieilleries, certains se désoleront de n'avoir pu ouïr slut, malgré des réclamations tout au long du set, on aurait pu attendre aussi i am the hunted ou d'autres trésors de l'époque, mais finalement il reste le temps pour une nouveauté un momentum qui est sans doute le titre le plus long de la soirée (26 morceaux en 70 minutes, ça enchaîne et c'est rapide), et qui laisse à croire que le groupe n'a pas perdu le sens de la composition. Il faut dire que si le batteur est "jeune" (il n'est dans le groupe que depuis une vingtaine d'années), les trois autres membres sont d'origine, mais ils ont conservé une belle pêche ! Bien sûr, la finesse n'est pas forcément le premier terme qui peut venir à l'esprit pour ce genre de prestation, mais comme c'est largement compensé par l'énergie et la vitesse, et on ne regrettera donc pas de s'être éloigné autant de la capitale pour cette soirée ! Dans la série "punks not dead", je pense que GBH ne faisait pas partie des pires groupes que l'Angleterre aura générés...


Set-list :
  1. Unique
  2. Race against time
  3. Knife edge
  4. Lycanthropy
  5. Necrophilia
  6. State executioner
  7. Dead on arrival
  8. Generals
  9. Freak
  10. Alcohol
  11. No survivors
  12. Self destruct
  13. Big women
  14. Sick boy
  15. Slit your own throat
  16. Am I dead yet ?
  17. Give me fire
  18. Kids get down
  19. Drugs party in 526
  20. Diplomatic immunity
  21. City baby attacked by rats
  22. City baby's revenge
  23. 1970
  24. Time bomb
  25. Maniac
  26. Momentum
La suite, ce sera sans doute samedi prochain, au Cirque Électrique, avec le retour du Singe Blanc.
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