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l'ayatollah du rock
18 février 2016

[Joe Jackson] a little smile

Date : jeudi 18 février 2016

 

Je l'ai dit, je l'ai redit, les choses n'ont pas changé : un bon concert, ce n'est pas un concert assis ! Je le savais, pourtant, en me rendant à l'Olympia en ce jeudi soir, mais il est certains (rares) artistes que je ne raterais pour rien au monde, enfin certains tarifs peuvent quand même être rédhibitoires... Alors, ayant payé 45,50 € pour être placé à perpette, mais à peu près face à la scène, je me sens en droit de refuser la moindre pièce aux placeuses, même si elles sont rémunérées au pourboire, d'autant que je n'ai pas un flèche sur moi, et en voyant les spectateurs s'installer autour de moi (sauf au rang juste devant, qui restera totalement vide toute la soirée), je comprends que ce ne sont pas mes petites pièces qui manqueront au total !

C'est annoncé partout, le concert commencera à 20h pile, mais cela n'empêche personne de prendre son temps, et les lumières ne s'éteignent qu'un poil avant 20h15, le toujours classieux Joe Jackson arrive seul en scène, et s'installe derrière ses claviers pour entamer la prestation (il confirmera un peu plus tard que c'est bien lui, la première partie) avec quelques titres en solo, du très beau it's different for girls au non moins réussi be my number two, en passant par un home town un poil en retrait, la faute sans doute à une voix défaillante (oui, il est bien malade, et son léger nasillement est très largement accentué par son état de santé) et également à une volonté d'en faire trop, on sait que Joe aime se lâcher mais parfois il devrait se limiter et ne pas céder à la facilité... Lorsqu'il commence à parler (Joe aime présenter ses chansons, et prend le temps de le faire), le chanteur-pianiste nous explique que son français ne s'est guère amélioré depuis sa dernière venue à Paris, même s'il adore être en France, et effectivement ses interventions seront des mélanges de français et d'anglais, ce qui contente tout le monde (hormis le demeuré et/ou alcoolique qui braillera n'importe quoi en haut à droite du balcon), pour le coup c'est l'histoire de la reprise à suivre qui nous est narrée : à l'occasion d'un hommage à Joni Mitchell, il lui a fallu choisir un titre, et comme un bonne reprise s'éloigne de la version originale, c'est dans un genre assez "piano Nouvelle Orléans" que nous est offert big yellow taxi, je connais suffisamment peu Joni Mitchell pour comparer avec la version de base, mais celle-ci est plutôt réussie. La tournée actuelle est un support à la sortie du nouvel album, alors on en a un premier aperçu avec fast forward, son morceau éponyme, et ma foi même en solo cette version tient la route, ce que l'on avait déjà ressenti à l'écoute de l'album.
La première partie, c'est bien beau, mais il y a des musiciens qui piaffent dans les coulisses, alors l'éternel bassiste Graham Maby arrive sur scène, pour un is she really going out with him ? qui remonte d'un cran ou deux le niveau (déjà correct) du set, c'est avec ce genre de vieilleries que la température d'une salle peut grimper, et comme il est suivi, après que le batteur et le guitariste se soient eux aussi pointés là, d'un real men totalement repensé, avec une guitare totalement différente des versions connues, on sait que le set a désormais pris une autre dimension. Cela est encore confirmé avec l'enchaînement (le batteur fait le joint) avec you can't get what you want, autant dire qu'on vient d'assister à un trio phénoménal, et pour faire un peu retomber la pression, et maintenir son objectif, ce sont trois titres nouveaux qui vont suivre. Si if it wasn't for you tient son rang, je serai plus nuancé concernant kings of the city, tant la boîte à rythmes est cheap, et tant le jeu de guitare que je qualifierai de "à la Santana" (wah wah et vibrato à foison) est outré sur ce morceau. Paradoxalement, ce jeu fonctionne très bien sur a little smile, même si on peut le considérer comme facile ou putassier, mais c'est hyper efficace, alors on ne se plaindra pas ! On revient à l'album "night & day", qui se taillera la part du lion avec 4 titres, avec un another world sur lequel Joe connaît quelques soucis pour régler ses claviers, puis on passe dans une atmosphère toute bleue pour the blue time, ou le court instant entre le sommeil et la conscience selon le chanteur. Le public semble ne pas oser trop réagir, à un moment Joe lui-même dira que "vous pouvez applaudir" (on ne reviendra pas sur la réputation qui l'a suivi pendant des années, simplement à cause de l'enregistrement en live de l'album "big world", pour lequel les spectateurs n'avaient effectivement pas le droit d'applaudir avant l'autorisation du chef), alors les spectateurs se voient offrir/infliger (suivant l'état d'esprit), après un tirage au sort que l'on imagine très orienté, une version de scary monsters (Bowie) qui va sans doute déboucher pas mal d'oreilles, les stridences de la guitare étant ici de très bon goût. Sunday papers, qui suit, est du même acabit, même si les parties au melodica semblent calmer les choses, et les deux nouveautés keep on dreaming et ode to joy qui nous rapprochent de la fin du set sont, dans un style plus soft, également au top niveau de la soirée. Paradoxalement, la version qui nous est présentée de steppin' out me décevrait presque, tant elle est semblable à toutes les versions live déjà vues ou entendues, mais c'est une véritable ovation, les spectateurs se levant d'un coup, qui accompagne la sortie des musiciens, après cette heure et demie bien dense, même si elle a comporté quelques moments moins intenses.
Le temps de permettre aux musiciens de se refaire une petite santé, et c'est reparti pour un rappel, une troisième reprise pour l'occasion puisque c'est le see no evil de Television qui déboule, un titre pour le moins honnêtement exécuté et réussi, avant de terminer par deux incontournables, un one more time repris en chœur (enfin !) qui précède la sortie classique, a slow song étant chargé de ramené les pulsations cardiaques à un niveau suffisamment bas pour éviter les sorties de salle sous tension. Les musiciens en profitent pour quitter la scène un par un, d'abord le batteur, à qui je reprocherai un usage abusif des cymbales et caisse claire, mais qui aura fait son taf, puis le guitariste, dont le style déjà décrit aura créé quelques bonnes surprises ce soir, mais il ne faudrait pas que Joe s'y attache trop pour les prochaines tournées... Bien sûr, Graham Maby a droit à son ovation personnelle, méritée, et lorsque Joe s'en va le public veut croire à un ultime rappel, mais les lumières sont rallumées, cruelles, et on ne dépassera donc pas les 110 minutes de prestation. Clairement, le concert était réussi, mais on a vu Joe Jackson en meilleure forme, mieux accompagné, et bien plus énergique, mais sans doute la configuration de la salle convenait-elle à cette tournée - on espère toujours un retour aux premières amours bien plus rock !


Set-list :
  1. It's different for girls
  2. Home town
  3. Be my number two
  4. Big yellow taxi
  5. Fast forward
  6. Is she really going out with him ?
  7. Real men
  8. You can't get what you want (till you know what you want)
  9. If it wasn't for you
  10. Kings of the city
  11. A little smile
  12. Another world
  13. The blue time
  14. Scary monsters (and super creeps)
  15. Sunday papers
  16. Keep on dreaming
  17. Ode to joy
  18. Steppin' out
  19. Rappel : See no evil
  20. One more time
  21. A slow song


La suite, c'est ce vendredi soir, à la Clef (et oui, on peut faire du Paris extra-muros) avec le retour de GBH.

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