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l'ayatollah du rock
22 janvier 2016

[les Olivensteins / Brian James Gang] trop fort ?

Date : vendredi 22 janvier 2016

 

La Boule Noire prend le temps de se remplir en ce vendredi soir, un public à la moyenne d'âge relativement élevée, mais qui comprend tout de même un certain nombre de jeunes, voire très jeunes, c'est rassurant, si la relève n'est pas forcément assurée elle est tout de même en bonne voie.


Il faut dire qu'à 20h00, heure annoncée de début des concerts, on se demande si la grosse concurrence du soir (on ne citera que les Burning Heads à la Pêche) ne va pas nous laisser en tête à tête avec les musiciens, mais sur les coups de 20h18 on sent un afflux de population, et les Olivensteins peuvent grimper sur scène à 20h20, avec devant eux une fosse bien dense, on ne jurerait pas que cette densité tient jusqu'au bar, mais au moins on est très loin du vide intersidéral qui régnait il y a 20 minutes... Comme souvent, le quatuor entame son set par un vivement que je sois vieux dont on peut sentir l'ironie, surtout en jetant un œil aux chevelures environnantes, mais cette introduction bien rodée permet de rentrer rapidement dans le set, et l'enchaînement avec j'ai craché mes amygdales, titre efficace s'il en est, permet de constater que les excellents échos du concert de Havre en milieu de semaine ne sont pas infondés, loin de là. Cela fait un bon moment que la formation actuelle est en place, les chanteur (également harmoniciste et percussionniste) et guitariste originaux sont accompagnés d'une section rythmique bien plus récente, mais sur laquelle repose une confiance de plus en plus évidente, de la part d'un chanteur qui ne peut jamais rester en place (regarder ses pieds et jambes en concert permet de comprendre ce que c'est de vivre sa musique) ou d'un guitariste qui sait qu'il peut s'appuyer sur un bassiste et un batteur hyper concentrés qui tiennent les morceaux tout en lui permettant de partir dans des envolées qui ne sont jamais gratuites, l'énergie reste toujours omniprésente, et si Gilles se permet de petites saillies humoristiques de temps à autres, auxquelles les spectateurs répondent parfois, il ne s'agit plus de rire dès lors que pourquoi penser à moi arrive : ce morceau est le premier temps fort de la prestation, sans doute conçue (c'est réussi !) pour monter en puissance, et là on commence à sentir les spectateurs frémir - de plaisir, évidemment. Un petit passage avec les nouveaux titres qui apparaitront sur le futur nouvel album (le premier, en fait !), avec le rapace qui fait son trou dans la set-list (c'est le plus récent) et surtout temps de chien, qui après une dédicace à René (on ne sait à quel degré la prendre, si c'est pour le Dion-husband ou pour un proche du groupe) s'impose comme un incontournable et conquiert concert après concert de nouveaux adeptes, puis on revient à du plus connu, enfin c'est ce que l'on croit en jetant un œil à la set-list... En effet, si grand chef fait partie des titres assez habituels du groupe, ce soir il nous est présenté dans une version pour le moins surprenante, bien plus percutante, plus rythmée, le groupe voulant sans doute redonner une nouvelle vitalité au titre, mais sans savoir si cela est dû ) l'habitude ou à l'interprétation nouvelle, j'ai du mal à apprécier autant que d'habitude le morceau, on attendra une autre occasion pour avoir un avis plus tranché sur la question, et puis quelque part trouver un temps faible au concert permet d'en apprécier encore plus les moments forts ! Et il ne faut pas attendre longtemps avant d'en retrouver un, de temps fort, puisque fier de ne rien faire, pas présenté par le chanteur (le public reconnaît l'hymne immédiatement), a lui aussi pris un bon coup de boost, déjà qu'il n'était pas mou à l'origine, cette accélération percussive et le sentiment que Clément se lâche totalement derrière ses fûts aboutissent à un vrai uppercut, c'est cette version qui ne peut que mettre tout le monde d'accord, et par la suite l'intensité du set ne retombera pas un seul instant, qu'il s'agisse des interprétations de titres récents ou obscurs (c'est trop fort, les catalogues, juste) ou de classiques très anciens (je hais les fils de riches, euthanasie) qui prennent toute leur force et leur saveur ce soir (le début d'année a été fatal à pas mal de plus ou moins vieux rockers), ceux qui se méfient des reformations de vieux groupes auront eu vraiment tort de ne pas venir à la Boule Noire ce soir, tant c'est plus qu'une deuxième jeunesse que les Rouennais d'origine ont trouvée, ces 54 minutes brûlantes en sont la preuve éclatante !
Et comme le groupe est chaud, sans doute plus même que le public qui écoute et apprécie plus qu'il ne bouge, on a droit à un rappel, je suis négatif et le vampire étant l'occasion pour Gilles de descendre dans la fosse pour sentir l'amour des spectateurs autour de lui, et pour le groupe de boucler une superbe heure de set, autant dire qu'on attend à la fois les prochaines prestations et le futur album avec une impatience non dissimulée...


Set-list Olivensteins :
  1. Vivement que je sois vieux
  2. J'ai craché mes amygdales
  3. Né pour dormir
  4. Pourquoi penser à moi
  5. Tueur à gages
  6. Le rapace
  7. Temps de chien
  8. Grand chef
  9. Fier de ne rien faire
  10. C'est trop fort
  11. Les catalogues
  12. Juste
  13. Je hais les fils de riches
  14. Euthanasie
  15. Rappel : Je suis négatif
  16. Le vampire

 

Le temps de changer la scène, d'y installer un clavier (argh !), et c'est un autre monument qui arrive devant nous : Brian James, sous son éternel galure, n'a pas fait moins que fonder les Damned puis les Lords of the New Church, et s'il sort plus ou moins régulièrement des albums plus qu'honorables, c'est la première fois que je peux assister à l'une de ses prestations, avec son Brian James Gang ce soir. Très vite, on comprend que le son ne va pas être très bon, tout sature bien, autant dire que certains vont repartir avec les oreilles qui sifflent, et je n'ai pas souvenir d'un concert aussi fort dans cette salle, que je fréquente pourtant depuis pas mal d'années... Brian, que l'on peut considérer comme bien marqué par les années (au moins), est entouré d'un bassiste, d'un batteur et donc d'un claviériste (assis), et est en tournée pour appuyer son dernier album en date "the guitar that dripped blood", il nous en offre donc certains titres (on retiendra un becoming a nuisance, ou encore the regulator), tout en piochant à l'occasion dans son "autre" répertoire. personne n'est donc surpris d'entendre un born to kill (the Damned), même s'il faut bien avouer que si sur album la voix du bonhomme passe plutôt bien, ce n'est pas vraiment le cas sur scène, surtout lorsque le son ressemble à une gigantesque bouillie, alors le plus simple dans ce cas est de demander à un autre s'assurer les parties vocales, c'est donc le cas à peu près au milieu du set, et le nouveau venu, s'il a un organe vocal plus développé que celui de Brian, il est sans doute passé à la pierre ponce, ou à un mélange de cigarettes et d'alcool, selon la méthode ancienne. C'est avec la reprise du method to my madness (the Lords of the New Church) que le groupe passe en quintet, et si on n'a jamais l'impression que c'est Stiv Bators qui est derrière le micro, on a le sentiment que Brian se lâche plus à la guitare, et si le clavier n'était aussi présent on apprécierait encore plus cette version... Musicalement on retrouve à la fois les fulgurances des premiers Damned (Brian n'y est resté que quelques mois, le temps d'y laisser une trace indélébile) et le son des Lords, mais aussi tout un pan du blues-rock un peu sale qui nous enchante, ce qui explique qu'on finisse par s'habituer à ce que nos esgourdes souffrent un poil, conséquence visiblement obligatoire du plaisir qu'on éprouve tout de même dans la salle. Par exemple, si la version qui nous est proposée de the last time ferait sans doute hurler le moindre addict des Stones, le public l'apprécie grandement, tant elle correspond aux reprises indémodables (les Damned ou les Stiff Little Fingers en ont eux aussi abusé) de la grande écurie punk. Bien sûr, il ne saurait être question d'oublier ses classiques, alors c'est avec new rose que la prestation se termine, une version foutraque du premier 45T de l'histoire du punk anglais (oui, oui, c'est bien Brian James himself qui l'a écrite !), le chanteur se perd dans les paroles (pourtant guère complexes), mais c'est le plaisir simple et immédiat dans la fosse, qui aura bougé un peu plus que pour les Olivensteins, ce qui peut s'expliquer par un son un peu plus brut et des rythmiques plus basiques que celles de nos petits frenchies. Le rappel ne sera que d'un titre, là encore c'est neat neat neat qui fait largement l'affaire, et les lumières se rallument après une cinquantaine de minutes pour le moins étonnantes, le son bien trop saturé du groupe ayant tout de même laissé la possibilité d'apprécier en live les morceaux très réussis des albums, et les reprises (obligées ?) auront permis aux spectateurs de s'agiter suffisamment pour pouvoir se précipiter au bar par la suite...
On notera d'ailleurs que pour une fois il n'a pas été question de vider la salle avant 22h30, les spectateurs auront pu deviser tranquillement avec les divers musiciens après le concert, ce qui est rare et extrêmement appréciable pourtant, avant que chacun regagne ses pénates en se remémorant cette excellente soirée.

La suite, ce ne sera malheureusement pas mercredi avec Theo Hakola, mais ce sera vendredi au Petit Bain avec Girl Band, puis samedi au même endroit avec Kas Product.
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