Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
14 janvier 2016

[the Vibrators] disco in paris

Date : jeudi 14 janvier 2016

 

Si les organisateurs ont annoncé qu’il fallait venir tôt au Petit Bain en ce jeudi soir, on comprend assez vite pourquoi : il y a la queue à l’entrée, et comme on rentre au compte-goutte, on voit les minutes s’écouler tandis que la première partie a déjà entamé son set… Bref, même en ayant misé sur un début à 20h30, on va bien rater 10 minutes de prestation, autant dire que cela démarre mal !

On se précipite donc directement dans la fosse, à peine un œil à jeter au bar, car ce sont les Harassment qui sont sur scène, et comme leurs deux premières prestations étaient plutôt marquantes, on veut constater que l’évolution est toujours flagrante et positive. Et il ne faut pas longtemps pour constater à quel point les progrès continuent, puisque le son du groupe s’est très largement affiné depuis trois mois, plus exactement l’impression est celle d’un son bien plus rock, voire rockabilly par moments, l’acoustique des lieux permettant sans doute également de mieux apprécier la musique du quatuor. Une base rock, cela n'empêche en rien de faire de temps en temps dans l'échevelé, certaines parties calmes se transformant subitement en enragées envolées, le trio de musiciens gérant sacrément bien le coup derrière un chanteur qui prend de l'assurance concert après concert, se sentant seulement un peu esseulé lorsqu'il lui faut remplir les temps morts de réaccordages, par exemple... Les spectateurs, aussi mixtes qu'ils mélangent les âges, apprécient grandement ce qui leur est proposé, la fosse si elle ne bouge pas trop est très attentive à ce qui se déroule sur scène, et même les petits travers habituels du guitariste (oui, certains de ses soli me paraissent un poil long, on ne va pas me refaire maintenant) n'occasionnent nulle perte d'audience, on croirait même que certains en redemandent ! On l'a dit, le groupe fait dans le varié, sans trop prendre de distances non plus avec l'énergie ou le son punk-garage attendu, mais cette diversité permet d'apprécier les influences diverses que l'on peut imaginer entre les musiciens, et lorsqu'il est temps d'en finir, personne ne s'oppose à un rappel, ni le groupe qui visiblement est heureux de jouer ce soir, ni le public qui découvre ou confirme que ce qui lui est proposé est en cohérence avec l'affiche de la soirée. Bref, cette quarantaine de minutes est très agréable musicalement, le jeune groupe encore en évolution nous aura démontré qu'il continue à piocher dans diverses influences tout en s'améliorant dans sa présence scénique : on comprend que certains les voient comme la perle actuelle parmi les jeunes groupes français !

On ne nous laisse pas vraiment le temps d'aller se rafraîchir, dehors ou au bar, car la mise en place de la tête d'affiche ne dépasse pas la vingtaine de minutes : the Vibrators, en formule trio, entament ce soir leur tournée de 40e anniversaire, et si seul le batteur est d'origine, les bassiste et guitariste ne feront jamais figure d'usurpateurs sur scène. Le groupe, contemporain à l'origine des Pistols ou autres Clash, est à la fois resté culte et quelque peu délaissé, ce qui explique peut-être que la salle, bien remplie tout de même, n'affiche pas  complet, on espère d'ailleurs que les organisateurs ne se retrouvent pas trop en déficit...
Et pour être franc, les absents auront eu tort de l'être, car si le groupe pioche allègrement dans ses titres les plus connus, tirés de ses deux premiers albums héroïques, il ne se repose en rien dessus, et ses autres morceaux issus d'albums disséminés au fil des années (le dernier date de moins de deux ans) ne font pas office de bouche-trou, l'enchaînement récent blackout/rats ne laissant personne indifférent, et montrant que l'inspiration est toujours présente. Mais qu'on ne s'y trompe pas, si les spectateurs apprécient les efforts récents du combo, c'est bien sur les plus vieux titres qu'il se déchaîne, même s'ils sont parfois aussi proches du pub-rock que du punk (sweet sweet heart), et là encore on peut constater que la fosse, qui là bouge comme il faut, est composée de jeunes et d'anciens, le premier spectateur à slammer dépasse d'ailleurs allègrement la quarantaine, au grand plaisir du bassiste, et il sera suivi par quelques autres, hommes ou femmes de manière indifférenciée, dans une bonne humeur qui ne se démentira jamais. La dernière fois que j'avais vu le groupe, c'était il y a une demi-douzaine d'années à la Pena Festayre, le line-up était bien différent, mais l'impression de solidité était déjà la même que ce soir, le whips & furs qui débarque assez tôt dans la set-list est aussi carré que l'automatic lover qui suit, et si on connaît la version par Exploited, le troops of tomorrow lugubre à souhait est quand même bien meilleur lorsqu'il est exécuté par ses géniteurs. On a droit à une belle reprise du have love will travel que les Sonics avaient déjà piqué à Richard Berry, preuve que le punk s'est appuyé sur de l'ancien bien choisi, et on constate que le trio enfile les titres quasiment sans interruption, ils ont la santé, et l'énergie qui accompagne le set ne se dément jamais, on se demande même si le groupe n'a pas prévu de démarrer presque lentement avant d'accélérer jusqu'à la fin. Bon, on a un démenti à cette assertion, puisque baby baby, hit du groupe s'il en est, est à la fois une bluette plutôt calme et l'occasion de faire participer le public (et aux musiciens de poser les baguettes et les guitares), c'est gentil, personne ne se moque même s'il ne s'agit évidemment pas du meilleur morceau de la soirée... En revanche, pas de temps mort sur disco in moscow, le tempo et la température ne redescendent ni l'un ni l'autre, et on peut finir la petite soixantaine de minute sur un kid's a mess encore bien enflammé, qui laissent les spectateurs pantelants, le sourire aux lèvres, et l'envie d'en reprendre encore une bonne dose !
Cela tombe bien, le groupe anglais n'a pas envie d'en finir, alors il revient pour trois titres bien variés dans sa discographie, dont une reprise brûlante des Flamin' Groovies (slow death), et pour boucler la boucle on finit avec un titre qui nous ramène à 1977, un wrecked on you qui clôt hyper énergiquement un set de 70 minutes pour le moins dense (20 titres), totalement réussi, qui aura satisfait les plus jeunes comme les plus burinés des spectateurs, et à l'heure où les rockers disparaissent l'un après l'autre il est heureux de constater que certains maintiennent la flamme bien haute, sans se reposer sur d'hypothétiques lauriers qui seraient pourtant amplement mérités. Bref, on est prêt à y retourner, même pour le 41e ou le 42e anniversaire,  il ne faudrait pas trop prendre de risque à repousser la prochaine échéance...

 

Set-list Vibrators :

  1. Bad time
  2. Sweet sweet heart
  3. Amphetamine blue
  4. Whips and furs
  5. Automatic lover
  6. Troops of tomorrow
  7. Have love will travel
  8. London girls
  9. Blackout
  10. Rats
  11. The ohio
  12. No way
  13. Birdland is closed
  14. Baby baby
  15. Judy says (she’s gonna knock you in the head)
  16. Disco in moscow
  17. Kid’s a mess
  18. Rappel : My stalker
  19. Slow death
  20. Wrecked on you

 

Une bonne semaine de repos à venir, avant la soirée Olivensteins/Brian James vendredi prochain à la Boule Noire.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 207
Publicité