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l'ayatollah du rock
12 décembre 2015

[Magnétique Nord #2] frites-mafé

Date : samedi 12 décembre 2015

 

Pour fêter le tirage au sort de l'Euro 2016, l'Olympic Café accueille une nouvelle soirée du festival Magnétique Nord #2, organisée par le collectif MU sous l'égide du Turc Mécanique, sous le signe de "la nouvelle Belgique", avec trois représentants en provenance d'outre-Quiévrain. Ce samedi, on fait donc dans la découverte, et s'il ne sert pas à grand chose d'arriver trop tôt, sauf à vouloir déguster un merveilleux mafé, on sait que le lieu est agréable, et comme il n'y a pas que de la Jenlain à la pression, on est également sauvé au niveau des papilles gustatives...

On frise l'heure de retard lorsqu'un premier groupe grimpe sur scène, un trio dont on finira par apprendre qu'il s'agit de Charnier, ce qui ne correspond pas forcément à l'ordre annoncé ici ou là. En début de set, c'est le clavier qui se charge du chant, de manière honnête mais pas forcément marquante, mais dès lors que le bassiste s'empare du micro c'est bien autre chose qui se passe devant nous. En effet, en première approximation c'est la référence Depeche Mode qui surgit, assez omniprésente pendant quelques titres, et comme la guitare évoque elle-même un Dead, par exemple, on ne trouve pas grand chose à redire à l'ensemble, l'ajout au passage d'une atmosphère rappelant Trisomie 21 ne pouvant qu'accentuer ce sentiment de bien-être qui envahit le public. Celui-ci n'est pas hyper-dense, ce serait mentir que de prétendre le contraire, mais la petite centaine de spectateurs apprécie visiblement beaucoup le genre de cold-goth qui nous est offert. Et comme par la suite, la voix se démarque un poil de celle de Dave Gahan pour se rapprocher de Philippe Pascal (Marquis de Sade), une toute légère emphase qui convient très bien à la musique du trio, qui elle-même évolue du côté de She Wants Revenge, autant dire qu'il n'y a pas vraiment de faute de goût pendant cette grosse demi-heure, et qu'en guise d'introduction, on a connu (et on connaît assez régulièrement encore) bien pire, c'est une superbe mise en bouche !

Le temps de changer la scène, et c'est maintenant un quatuor flamand, Räpe Blossoms, qui s'appuie beaucoup sur la voix d'outre-tombe bien réverbérée du chanteur, la musique hésitant entre batcave et post-punk étant finalement un peu mise en retrait, ce que l'on peut a posteriori regretter. En effet, si les batteur, bassiste et claviériste (ces deux derniers échangeant leurs rôles à l'occasion) travaillent très correctement pour créer une belle ambiance, on ne peut nier que le chanteur attire plus que l’œil, n'hésitant pas à venir dans la fosse, s'accrochant au faux-plafond (qui d'ailleurs n'y résistera pas...), et on y perd ainsi un peu d'attention auditive. De plus, le set semble un peu monocorde, on ne distingue pas nécessairement les titres les uns des autres, ce qui au bout de cette grosse demi-heure (chacun a visiblement droit à la même durée pour sa prestation) nous amène à globalement apprécier ce set, mais à un degré inférieur à celui de Charnier, cette uniformité étant à la fois un choix artistique et un défaut qui pourrait nuire à terme si le groupe veut se renouveler et augmenter son audience. De bonnes idées donc, mais à faire aboutir pour susciter l'enthousiasme !

C'est pour le troisième groupe, le quatuor Empereur, que nous avons traversé la capitale, encore sous le charme de leur prestation à Mains d'Œuvres il y a quelques semaines. Le groupe, qui prétend jouer du "cute punk", reste toujours aussi inclassable, je me permettrais simplement d'évoquer les Australiens d'Ausmuteants, pour le côté foutraque bordélique, la composition du groupe étant d'ailleurs la même (basse-batterie-guitare-claviers). Le guitariste possède un timbre de voix que d'aucuns rapprochent de celui de Jarvis Cocker (Pulp), pourquoi pas, mais l'essentiel est ailleurs, puisque la basse est très puissante, que la guitare nous offre des fulgurances qui nous font comprendre le choc que la découverte du groupe nous avait occasionné. Étonnamment, ce soir on ressent moins cette puissance dégagée à Mains d’œuvres, à croire que l'acoustique est moins bonne, à croire également que l'heure tardive et la probable limitation de la durée du set (là, on n'atteint même pas les 30 minutes !) ne permettent pas au groupe de se lâcher suffisamment pour nous étendre pour le compte, on apprécie bien sûr la prestation, mais on sait qu'on aurait pu avoir encore mieux... On ne s'en plaindra tout de même pas, cela nous donne simplement envie de revoir le quatuor bruxellois, histoire de remettre les choses à leur place à la prochaine occasion !

Le probable dernier concert de l'année se déroulera vendredi prochain à la Maroquinerie, avec le Reverend Beat-Man.
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