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l'ayatollah du rock
18 juin 2015

[Les Morts Vont Bien] das leben ist so schwarz

Date : jeudi 18 juin 2015

 

Le label Danger Records fête ses deux ans, ce week-end au Point FMR, et en guise d’apéritif s’offre une petite soirée Warm-Up à la Mécanique Ondulatoire ce jeudi. Il n’y a pas forcément la grosse foule, en revanche l’ambiance est plutôt survoltée, la faute (grâce ?) à un contingent de supporters du premier groupe, qui vont beaucoup crier et hurler, histoire de réveiller tout le monde.

D’ailleurs ce premier groupe, kikoikess ? Belmont Witch est un quatuor (ou trio de temps en temps, le guitariste occasionnel/optionnel passant beaucoup de temps accroupi à bidouiller - ou non - dans son coin), composé d’une guitariste-chanteuse, d’une bassiste et d’une batteuse en sus du guitariste sus-cité, et qui joue une musique assez inclassable. Globalement, il y a beaucoup de petites dissonances, suffisamment évidentes pour être remarquées, mais pas trop dérangeantes à l’oreille, un chant mélangeant français et espagnol (au moins), un côté minimaliste qui rappelle autant Giant Drag que les Slits voire les Young Marble Giants, et si ce n’est pas toujours totalement enthousiasmant, cela interpelle tout de même pas mal. Cette demi-heure introductive est donc plutôt une réussite, car même sans adhérer à l’intégralité du set, elle aura réussi à conserver la majeure partie des spectateurs dans la salle, ce qui est un bon signe.

Surprise de la soirée, c’est Sneaks qui est chargée d’enchaîner. La frêle et timide bassiste washingtonienne est déjà prévue samedi soir au Point FMR, mais elle s’offre un petit tour de chauffe à la Mécanique, accompagnée de sa mini-boîte à rythmes. Démarrant directement, comme si elle n’en était qu’aux balances, elle réussit rapidement à faire rentrer les spectateurs dans son univers, à coups de chansons aux paroles répétitives et entêtantes, à la basse variée et aux rythmiques variables (parfois, il faut accélérer ou ralentir le rythme qui sort de la boîte). Là encore, cela peut en dérouter certains, mais ceux qui plongent dans cet univers mêlant autant les Delta 5 que les Sleaford Mods ne le regrettent pas, les références (lues ici ou là) aux Kills ou au Tigre me laissant plus que dubitatif. Chaque titre ne dépasse pas les deux minutes, on sent que c’est une exclamation directe et sans retour possible, et le seul regret (mais d’importance) est que la prestation ne dépasse pas les 20 minutes. Alors on espère bien que le match retour, samedi soir, se verra un peu allongé, même si d’après la donzelle elle-même, un concert long de sa part atteint difficilement les 25 minutes…

La fête monte donc en intensité, et ce n’est pas la tête d’affiche qui va la gâcher, loin de là : le duo mixte amiénois (chouette, des compatriotes !) Les Morts Vont Bien, après avoir pris le temps d’installer les machines (de la chanteuse) en face des fûts (du chanteur), entame un set qui va monter en puissance tout au long de ses 43 minutes. Mais cela ne signifie pas que le début était ennuyeux, bien au contraire ! La principale caractéristique du groupe pourrait déjà être que les morceaux sont bien distincts les uns des autres, et que si le côté noise transparaît bien sur plusieurs titres, on trouve au fil de l’eau des références (pas forcément volontaires, j’imagine) à Big Audio Dynamite comme à d'autres bien plus gothiques (Sex Gang Children, par exemple ?), le guitariste (ah, ce bel autocollant « ma voiture c’est ma bite », comment ne pas le citer ?)-percussionniste donnant beaucoup de lui-même pour équilibrer les débats avec sa comparse aux claviers omniprésents (mais pas vraiment en nappes douloureuses, on n'espère jamais de panne de courant). Tant qu’à faire dans le sombre, c’est l’image de X-Mal Deutschland qui traverse les esprits sur un titre, mais le suivant, très tribal, va plutôt rappeler les Lucrate Milk, et on se souvient que les Virgin Prunes font également office de figure tutélaire… Vous l’aurez compris, il n’y a pas grand-chose à jeter de cette prestation, même le fait que l’échange avec le public soit quasi-nul n’impacte en rien le niveau du set, au contraire on sent que le duo a besoin de rester dans son monde pour aller jusqu’au bout de son concert, et quand on verra l’état d’épuisement du bonhomme à la fin, on comprend que le groupe ne triche pas ! Dans la continuité d’un concert qui nous avait scotchés au Point FMR l’an passé, Les Morts Vont Bien ont fait perdurer cette excellente impression, il est juste dommage de n’avoir pas eu l’occasion de les féliciter au stand merchandising (qui n’existait pas ce soir, en fait, et c’est bien dommage…). On le fera la prochaine fois, que l’on espère pas trop éloignée, car des soirées comme celles que l’on vient de passer, on en redemande !!

La suite, c’est dès ce vendredi soir donc, au Point FMR, avec au programme des Kids belges, des Quango anglais, et des Français représentés par Mary Bell et Le Chemin de la Honte : quatre découvertes à venir, donc.

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