[Pow!] wow !

Date : samedi 23 mai 2015

Le festival Villette Sonique se poursuit, en plein air, en ce samedi après-midi, c'est donc l'occasion de découvrir de belles choses, avec en sus le soleil qui se met de la partie, autant dire qu'on n'a aucune raison de ne pas y aller !

Dans ce qui est picorable, je voudrais le quatuor Pow!, originaire de San Francisco, et qui va réveiller l'ensemble du public tranquillement installé sur les pelouses accueillantes de la Villette. Le groupe se compose d'un batteur plutôt propre sur lui et calme, de deux claviers, qui passeront leur temps à échanger leurs postes, l'un aux cheveux longs tandis que sa comparse les porte verts, et (surtout ?) d'un chanteur guitariste maquillé (yeux et lèvres) de bleu, en combinaison (en orange, on le confondrait presque avec le Nathan de la série "misfits"), et qui gère d'autant plus seul les parties vocales que les micros des deux claviers semblent morts... Visuellement, on n'est pas dans la grande démonstration tels les Ausmuteants hier soir, en revanche musicalement on peut y voir des accointances, même si musicalement on serait plus dans un mélange de glam et de Suicide, sous la férule évidente de the Fall. Car si la voix n'est pas vraiment nasillarde, la guitare saturée et distordue qui tente de frayer son chemin sur les claviers rappelle nettement le(s) groupe(s) de mark e. Smith, en moins bordélique mais en tout aussi excitant. On pardonne ainsi aisément le retard pris par la balance, car c'est une très belle claque que l'on prend pour commencer la journée, de celles qui demandent confirmations, tant en live que côté discographique, surtout en étant conscient du niveau aléatoire de la qualité sonore des conditions extérieurs... À suivre ? oui, et de près !

Dans un genre totalement différent, et sur une scène plus petite, c'est le Wild Classical Music Ensemble qui vient secouer les spectateurs, sans violence auditive mais en jouant sur le pathos. Je m'explique : il s'agit d'un groupe formé de 5 membres, dont quatre sont handicapés mentaux plus ou moins lourds (apparemment, un cinquième ne pouvait être présent aujourd'hui), le cinquième membre, batteur de son état, s'occupant de recadrer si besoin est ses partenaires. Ce quintet est belge, et s'il y a moyen de faire une comparaison avec un album, ce pourrait être avec le "special manubre" des Honeymoon Killers (des compatriotes, donc), tant on est dans l'inclassable : on frôle le free (rock ou jazz, peu importe), toujours très expérimental, avec une guitare souvent limitée à quelques notes, mais qui parfois également est bien mise en avant, il y a des instruments à vent (melodica, flûte, sifflet, genre de corne-trompe...), le chant est parfois constitué de cris-hurlements, ou de paroles bien audibles, le chanteur principal tape sur un genre de sitar (que ceux qui connaissent le nom de son instrument lèvent la main), et on part un peu dans tous les sens, rythmiquement parlant, pour un concert qui déconcerte quelque peu. En effet, un groupe de non-handicapés jouant comme cela ne serait sûrement pas accepté et applaudi comme le WCME, s'agit-il de bonne conscience, ou bien prise en compte du travail (réel) effectué pour arriver à ce résultat ? Pour ma part, je salue la performance, mais en gardant un doute sur le sens que tout un chacun peut accorder à ce projet qui dure depuis 8 ans...

La suite, c'est le même soir du samedi, avec Louis Lingg and the Bombs à la Comedia.