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l'ayatollah du rock
30 avril 2015

[the Experimental Tropic Blues Band] (not) jealous rock

Date : jeudi 30 avril 2015

 

Tant qu'à redécouvrir un lieu, autant y retourner rapidement, c'est donc à l'Olympic que l'on se retrouve en ce jeudi soir pré-jour férié, ceci expliquera peut-être que la salle ne sera pas vraiment remplie, contrairement à ce que l'on pouvait croire/espérer/craindre, heureusement les spectateurs présents (une bonne demi-salle bien dense) montreront leur motivation du début à la fin de la soirée.

Cela démarre avec un quatuor jusqu'alors inconnu, les Beat Mark, qui nous bluffe d'entrée de jeu avec un son de guitare bien saturée et très excitant, et une voix masculine assez sombre, le tout nous emmenant dans un genre de post-punk (dans l'esprit) auquel on ne s'attendait pas forcément. La batteuse est hyper efficace, la claviériste également (c'est-à-dire que son instrument ne détériore pas le reste de la musique jouée), cependant une faiblesse apparaît nettement lorsque le chant se partage avec la claviériste déjà évoquée : ce chant est plutôt décalé, il apporte un côté new-wave (dans la mauvaise acception du terme), et on a tendance à lâcher un poil l'affaire... Heureusement, cela n'est pas permanent, il y a des hauts et des bas dans le set, avec plus de hauts que de bas pour être honnête, et on se surprend plusieurs fois à entendre des influences des Undertones, par exemple, qui ne peuvent qu'accentuer l'appréciation du groupe. Bref, en guise d'apéritif de 35 minutes, c'était une vraie bonne mise en bouche, et le public a déjà montré en dansant allègrement devant la scène qu'il appréciait cette prestation : si l'on se plaint régulièrement des premières parties, on a souvent vu bien pire que les Beat Mark, au contraire ce soir on n'aura jamais songé à quitter les lieux avant la fin !

La suite, c'est un trio que l'on avait déjà vu (et apprécié) il y a quelques années au Point FMR, mais à l'époque Crash Normal évoluait en mode quintet, ce soir c'est guitare-batterie-clavier, le guitariste étant chargé en sus de gérer le chant. Et d'entrée de jeu, le "garage glueverb" du groupe (auto-appellation contrôlée) se révèle posséder un son bien garage, avec beaucoup de réverbération dans la voix, les morceaux sont bien carrés, le set se tient bien, et pour info le clavier est quasiment inaudible. La batteuse du groupe est la même que celle de Beat Mark, autant dire qu'elle aura bien mérité de la patrie, car dans un cas comme dans l'autre elle ne se repose jamais, elle insuffle une énergie supplémentaire qui se ressent en permanence, et elle n'est sans doute pas responsable du léger sentiment de répétitivité qui peut envahir le spectateur lambda au bout d'un moment. En effet, on se dit vers le milieu du concert que certains morceaux ne demandent qu'à démarrer juste au moment où ils se terminent, un sentiment d'inachèvement qui pourrait nous frustrer si le groupe ne réussissait pas à nous surprendre. C'est le cas, avec d'abord une reprise (titre et groupe inconnus, désolé) en mode quasi acoustique, donc surprenant, et plutôt appréciable, et surtout les derniers titres des trois gros quarts d'heure de set nous emmènent assez loin dans la saturation et l'excitation, à croire que le trio avait préparé son coup puisque cela permet de terminer sur une note extrêmement haute, qui confirme que même en mode réduit, le groupe aura conservé la qualité décelée il y a 9 ans à cinq membres. Bref, en guise de 2e apéritif, on aura encore été bien gâté, il ne reste plus qu'à la tête d'affiche de parachever ce qui ressemble à une soirée pas loin d'être idéale...

C'est la cinquième fois que j'ai l'occasion d'assister à un concert de the Experimental Tropic Blues Band, et depuis la première fois il y a neuf ans je n'ai jamais été déçu, au contraire le trio liégeois m'a toujours enthousiasmé, qu'il soit en tête d'affiche ou en première partie le rock'n'roll du groupe déménage (euphémisme !) et ne laisse personne indifférent. Ce soir, on n'aura pas droit au spectacle "the Belgians", associé au dernier album en date mais qui nécessite une organisation (projection de vidéos, entre autres) impossible à gérer à l'Olympic, nous allons donc bénéficier d'un groupe beaucoup plus libre de son set, et cela démarre par un discours centré sur l'amour et l'échange, que le guitariste brun (il y a un batteur, sans cheveux, un guitariste blond à cheveux longs et un guitariste brun, donc) renouvellera au fil du concert, largement émoustillé par les présences féminines devant la scène (une Soon en grande forme sera l'objet de maintes attentions), avant que la musique ne démarre à fond les ballons. Côté visuel, le batteur Devil d'Inferno restera imperturbable en fond de scène tandis que les deux guitaristes feront le show devant, et si l'absence de set-list est préjudiciable au petit chroniqueur, elle ne nuit en rien au trio qui clôt ce soir une tournée française de dix dates, ce qui explique peut-être qu'il soit encore plus motivé que d’habitude, si possible. Il faut dire que les deux premières parties ont placé le curseur bien haut, et que le public est déchaîné, les bières volent, le pogo dans les trois premiers rangs est un poil musclé, les spectateurs réagissent à chaque titre, et il est parfois difficile de conserver sa place et son équilibre sous les mouvements plus ou moins volontaires de la foule. Le groupe ne fait qu'effleurer son dernier album, donc, avec un weird tout de même phénoménal, mais qu'on le sache tout de suite il n'y aura pas un seul moment de faiblesse pendant les 72 minutes ! On fait dans le rock'n'roll, donc, mais qui peut se mâtiner de blues à l'occasion, sans perdre une once d'énergie, et si une corde casse, l'autre guitariste occupe le temps, et personne ne se plaint du moindre temps mort. Les morceaux sont issus de toutes les périodes du groupe, et s'y insèrent quelques reprises, telle ce ghost rider (Suicide) à couper le souffle : le morceau original est basé sur une basse (au synthé) que l'on n'entend quasiment pas ce soir, autant dire que la déconstruction est quasi totale... et merveilleuse, la tension originelle subsiste mais a été entièrement remodelée, et le public est estomaqué tout en dansant de plus belle. Si certains en perdent leurs lunettes (ma Creepers droite a bien failli en faire des miettes), si un "photographe" passe son temps à fumer et monter sur scène en dérangeant les musiciens (il débranchera deux fois le jack de Dirty Coq, bravo !), on ne perd pas sa concentration, il faut dire que Boogie Snake fait ce qu'il faut pour attirer l’œil et l'oreille (il descendra plusieurs fois au milieu du public, quitte à prendre quelques coups), et on en prend ainsi plein les mirettes et les esgourdes, sans par exemple en subir les conséquences par la suite (pas d'acouphènes ou de sifflements intempestifs le lendemain). Histoire d'achever la prestation, c'est à une reprise des Cramps que nous voilà conviés, ce garbageman héroïque se retrouvant enchaîné à un the message (Grandmaster Flash) pas intempestif du tout, l'énergie de Lux Interior et sa bande ne se délite pas, ce mélange des genres n'est que la cerise sur le gâteau d'un concert qui aura tout simplement été mémorable, le trio belge aura réussi à dépasser ce soir toutes ses prestations précédentes, ce que je n'aurais jamais imaginé ! Bref, c'est bien à l'Olympic qu'il fallait être ce jeudi soir, les absents devront s'en mordre les doigts jusqu'à ce que le groupe revienne nous offrir de nouvelles performances équivalentes.

En guise de pousse-café, le DJ Set d'Eric Stil s'avère quasiment parfait, puisque ce ne sont rien de moins que Frustration, les Olivensteins, Metal Urbain, Fidlar ou les Dead Kennedys qui nous sont offerts, histoire de pousser les spectateurs à rester encore un peu dans la salle... Tout cela aura donc constitué une excellente et énorme soirée musicale, qui m'aura satisfait au-delà de l'imaginable, et la gentillesse des Belges aura en sus été confirmé, dans les discussions pré ou post-concert, encore merci à eux !

La suite, ce sera le retour des Undertones d'ici une dizaine de jours au Trabendo, mais ce pourrait avant cela être une petite visite à la Comedia Michelet mercredi prochain, histoire de prendre des nouvelles de Louis Lingg and the Bombs, par exemple...

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S
C'est encore mes cervicales qui morflent ! Pas grave. Ça valait le cou!
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