Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
19 décembre 2014

[New Model Army] till the end of the night

Date : vendredi 19 décembre 2014

 

Vendredi soir, les vacances scolaires commencent, l'invasion britannique sur le Trabendo également puisque comme à chaque fois, le public de l'annuelle prestation parisienne de New Model Army est très mixte, ça parle plus anglais que français, mais aussi allemand, et si la salle n'est pas complète à l'heure où les lumières s'éteignent, soit 20h, c'est sans doute que cela semble un peu tôt pour démarrer le (en tout cas mon) dernier concert de l'année...

Et cela démarre avec un morceau issu du nouveau mini-album "between wine and blood", un guessing de bonne facture, qui est suivi d'un rumour & rapture échappé d'une obscure face B, on comprend alors très vite le concept de la soirée, qui avait été évoqué par le chanteur Justin Sullivan l'an passé : un retour sur les trente années du groupe, avec deux parties, l'une bien rock (on est dedans, indubitablement), l'autre plus variée, et on la découvrira plus tard... Pour l'instant, on a droit au groupe dans sa composition actuelle, soit 5 musiciens, accompagné par un percussionniste plutôt effacé, mais le tout fonctionne bien, et ce n'est pas cette version de christian militia (on ne va pas non plus abandonner tous les classiques, y compris les plus anciens comme celui-ci) qui inversera la tendance, le public commence à bien bouger dans la fosse, et 1984 accentue encore un peu la tension croissante, mêlée bien entendu à un plaisir évident. Tiens, cela nous aurait presque manqué, sur red earth on retrouve les habituelles facéties dans la fosse, c'est-à-dire que les femmes montent sur les épaules de leurs hommes (oui, ça sent parfois la testostérone), et dansent de manière identique tous les ans, en remuant leurs bras comme si elles se préparaient à catcher, mais cela vient en même temps que le bassiste aux cheveux rouges abandonne sa 4-cordes pour s'emparer de baguettes et doubler les percussions, acoustiquement c'est très fort, et cela n'est pas encore fini... Sur stormclouds c'est pareil, heureusement que l'acoustique est parfaite au Trabendo, cela pourrait tourner à la boucherie sonique alors qu'en fait cela ne fait que prendre de plus en plus d'ampleur ! On continue à se balader au fil du temps, un retour aux quasi-débuts avec no rest, là on est au cœur de ce qui constitue la base du son du groupe, du rythme, des guitares, et un Justin totalement habité, les yeux presque fixes et grands ouverts, qui peut tranquillement présenter ses morceaux alternativement en français ou en anglais, avant de revenir à du très récent, ce knievel qui marche décidément plutôt bien en concert lui aussi. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu la moindre faute de goût, pas la quelconque baisse de qualité, et ce n'est pas près d'arriver, avec un waiting magnifié par l'harmonica du guitariste et surtout une harpe en arrière-plan, qui semble presque incongrue ici mais prendra bien plus de place plus tard dans la soirée. On cherche de quoi enflammer encore un peu plus le public ? Sortons donc un petit family de derrière les fagots, ça ne mange pas de pain et c'est superbe, et terminons ces trois gros quarts d'heure avec un between dog and wolf, sur lequel on peut constater que le groupe a réussi à en faire une bête de compétition, le public est prêt à exploser, il suffirait d'un ou deux vieux titres supplémentaires pour faire sauter la cocotte-minute, mais Justin décide d'apaiser tout le monde en annonçant une pause de "10 minutes", l'occasion pour beaucoup d'aller remplir les toilettes et les verres (pas en même temps, on espère), éventuellement reprendre sa dose de nicotine, avant de revenir sagement pour la suite...

Set-list première partie :
  1. Guessing
  2. Rumour & rapture
  3. Christian militia
  4. 1984
  5. Red earth
  6. Stormclouds
  7. No rest
  8. Knievel
  9. Waiting
  10. Family
  11. Between dog and wolf


Une petite vingtaine de minutes plus tard, l'essentiel du public est bien en place, les lumières peuvent de nouveau s'éteindre, et Justin entame une ballad étonnante, accompagné d'une violoniste, d'une violoncelliste et du harpiste déjà entr'aperçu en première partie, on comprend mieux le concept, il va y avoir du bel enrobage, et effectivement on retrouvera les trois musiciens sur quasiment l'intégralité des morceaux de cette deuxième partie (un peu moins de harpe que de violon, pour l'anecdote), comme sur ce someone like jesus qui voit le retour de l'harmonica, mais qu'on ne s'y trompe pas, les sons électriques n'ont pas été oubliés, c'est juste qu'on a de quoi largement agrémenter les habituelles guitares et basse, et c'est d'autant mieux fait que le mix (bravo à l'ingé-son !) fait en sorte de ne pas noyer les cordes, au contraire elles sont plutôt (bien) mises en avant. On reste pour cette deuxième partie sur un parcours au fil des années, en évitant quelques incontournables (pas de today is a good day, par exemple), mais en mettant en valeur certaines pépites plus ou moins oubliées (into the wind, no mirror, no shadow) et en présentant encore quelques nouveaux titres (un excellent devil's bargain, et un angry planet très étiré qui devrait lui aussi prendre sa place lors des tournées futures du groupe). On constate sur a liberal education que le tempo est un peu ralenti, sans doute pour s'adapter au duo/trio à cordes, cela déboussole quelques instants mais finalement offre une nouvelle perspective sur le morceau, et lorsque Justin se retrouve seul avec les cordes sur family, c'est l'intensité du morceau qui éclate au grand jour, le public étant déchiré entre un enthousiasme qui pourrait déborder et une admiration silencieuse... No pain a remis les rythmes en avant, mais avec les trois derniers titres il n'est plus question d'en garder sous la pédale : un set sans purity est inimaginable, et prouve une nouvelle fois sa valeur ce soir, poison street est aussi nerveuse que sur l'album de 1985, et que dire de wonderful way to go, sauf qu'il est dans mon top 5 de la discographie du groupe, et que je considère que "thunder & consolation" et "impurity", dont il n'est pas issu, sont deux albums parfaits ? Simplement que le concert ne pourrait mieux se terminer, et on en voit déjà qui commencent à quitter la salle, il est 22h25, et certains imaginent que la soirée est déjà terminée...
Eh bien non, ce n'est pas fini, puisque Justin revient, seul avec la violoniste, pour un vagabonds repris en chœur par l'ensemble du public, toutes les paroles sont connues, et cette participation des spectateurs est étonnante de justesse, mais le morceau se termine sur l'arrivée des autres membres du groupe, y compris le harpiste et le percussionniste, pour une répartition des tâches simple : le batteur et le bassiste à leurs places respectives, et les autres se retrouvent aux percussions, je vous laisse imaginer ce que peuvent donner 5 percussionnistes en sus des autres musiciens, c'est tout simplement énorme. Et la suite ne l'est pas moins, car c'est sans doute la première fois que je vois et entends le groupe faire une reprise, ce sont les Kinks qui sont à l'honneur (Ray Davies n'est pas présent, pas plus qu'à Londres la semaine dernière) avec une interprétation très rentre-dedans de till the end of the day, que l'on n'imagine pas avoir été créée il y a 50 ans... Voilà, il est 22h42, les lumières se rallument, le groupe quitte la scène, le public tente un dernier effort pour le faire revenir, tiens on réaccorde les guitares, on remet en place le micro, et finalement ce n'est même pas terminé !
Car Justin revient, pour un before i get old interprété intégralement (souvent seules quelques paroles sont chantées en introduction d'autres titres), ça frôle l'extase chez les spectateurs obligés de revenir alors qu'ils étaient déjà sur le chemin du retour, et ce n'est pas fini, puisque get me out (là non plus, on n'imagine pas un concert sans...) fait partie de la soirée, là encore l'apport des cordes est évident, cette idée qui aurait pu aboutir à un échec s'est vraiment avérée une idée de génie, et la soirée se termine par un green and grey attendu, magnifique, lui aussi légèrement ralenti par rapport aux versions habituelles, mais quand les lumières se rallument définitivement à 23h00, le bilan est simple : 3 heures de set, on retire une vingtaine de minutes entre l'entracte et les rappels, cela nous fait tout de même 2h40 de musique, NMA ne s'est pas moqué du monde (mais qui en doutait ?), et une fois de plus ("encore plus que d'habitude", selon ce que l'on peut entendre autour de nous) ce "Christmas show" parisien aura clos merveilleusement cette riche année de concerts !

Set-list deuxième partie :

  1. Ballad
  2. Someone like jesus
  3. Into the wind
  4. Orange tree roads
  5. March in september
  6. Devil's bargain
  7. A liberal education
  8. No mirror, no shadow
  9. One of the chosen
  10. Family life
  11. No pain
  12. Angry planet
  13. Purity
  14. Poison street
  15. Wonderful way to go
  16. Rappel : Vagabonds
  17. Till the end of the day
  18. Rappel 2 : Before i get old
  19. Get me out
  20. Green and grey


Voilà, c'est donc sans doute fini pour 2014, il ne reste plus qu'à attendre la reprise en 2015, avec déjà de bonnes choses en vue, en commençant par Experimental Tropic Blues Band fin janvier, mais il y aura également les Wampas, Frustration, les Subways, le retour de Sleater-Kinney, et possiblement (ou probablement) Pere Ubu, Gallon Drunk, Deerhoof, Sleaford Mods, les Undertones, Dominic Sonic, et encore bien d'autres, espérons-le !

Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 207
Publicité