Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
28 novembre 2014

[Stiff Little Fingers] roots, radicals, rockers & reggae

Date : vendredi 28 novembre 2014

 

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas mis les pieds au Batofar, et pour ce retour la salle-péniche affiche complet, il y a même un semblant de queue à l'entrée ("régulation du trafic"), ce qui est à la fois une bonne nouvelle (tant pour les organisateurs que pour les groupes) et porteur de quelques craintes, car on sait que le lieu étant déjà exigu à la base, l'entassement ne va pas permettre de respirer normalement, et on ne parle même pas de se déplacer... Le public est très varié, mixte, voire familial (parents et enfants, je suppose que cela ne va pas jusqu'aux grands-parents...), on sent qu'il y a une vraie attente, et si une paire de chieuses aurait sans doute été mieux à sa place à 500m de là avec Stromae (les cris évoquant les pires fanatiques de Bruel toutes les dix secondes, ça lasse rapidement) et a visiblement abusé de certaines substances, en profitant pour arroser tous les voisins de bière, on remarquera que chacun prend sur soi, il est hors de question de se pourrir la soirée pour rien, et l'ambiance générale n'en pâtira pas plus que ça...

La première partie a déjà démarré lorsqu'on réussit à atteindre la fosse, et la première impression laissée par les 4 Pull Me Up est, disons, ambigu, tant la voix semble inadaptée au punk évoqué, même si le terme tweety qui y est accolé pourrait expliquer un timbre assez haut, quoique utilisé de manière bien moins rigolote que ne peut le faire un Olga, par exemple... Musicalement, le punk se rapproche de nombreuses influences françaises (au hasard, les Cadavres), mais avec moins d'énergie que ce que l'on pourrait en attendre, bref on reste un peu sur sa faim. Et puis, dès la reprise du i'm the man (Joe Jackson), même si elle est extrêmement fidèle à l'original, on sent que le groupe se lâche un peu plus, et la fin du set sera bien plus honorable, le niveau aura suffisamment remonté pour ne pas regretter d'être arrivé presque à l'heure, et on comprend les nombreux t-shirts à l'effigie du groupe que l'on peut distinguer dans la salle : même si je n'irais tout de même pas jusqu'au stand de merch du quartet, cela reste un groupe honnête, dont on ne peut raisonnablement se plaindre en fin de compte !

Le temps de changer la configuration de la scène, et le public se masse dans la fosse en attendant que cela démarre, on espère 21h00 mais il faudra attendre 7 minutes de plus avant d'entendre l'instrumental go for it, qui accueille comme l'an passé au Nouveau Casino l'arrivée des Stiff Little Fingers, le groupe nord-irlandais qui s'auto-proclame "putting the FAST from Belfast since 1977", ce dont personnellement je ne doute pas un instant... Les quatre membres du groupe n'ont pas changé en un an, nous avons toujours le chanteur-guitariste-leader Jake Burns, accompagné du fidèle bassiste Ali McMordie, inamovible en dehors de l'intermède de Bruce Foxton, et les deux "petits nouveaux" (depuis une vingtaine d'années), Steve Grantley à la batterie et Ian McCallum à la guitare, et on sentira tout au long du set que ce line-up est solide, très fiable, et qu'il est prêt à en découdre avec un public de fanatiques qui connaîtra souvent les paroles par cœur, y compris pour les titres issus du dernier album en date... Car si ce "no going back" est l'occasion de la tournée, et verra 4 de ses titres exécutés ce soir, la majeure partie du set sera consacrée aux trois premiers albums du groupe, de  "inflammable material" à "go for it" en passant par "nobody's hero" (4 titres pour chacun), tout ce qui dépasse 1982 passant par pertes et profits, à l'exception notable du strummerville tiré de "guitar and drum" (2003), en hommage évident au leader des Clash dont Jake le bavard semble pouvoir parler pendant des heures, et il n'est pas le seul... Cela démarre à vitesse grand V, puisque wasted life, déjà rapide à l'origine, est l'objet d'une accélération rythmique impressionnante, et on est ainsi d'entrée mis dans l'ambiance, nous ne nous sommes pas trompés d'endroit, les punks originels sont là et bien là, et pas pour nous offrir des berceuses ! Le principe est d'alterner les nouveaux titres avec d'anciens, donc when we were young, avec une petite partie d'at the edge, s'intercale entre just fade away et silver lining, et si on aurait aimé entendre et ressentir un poil plus la basse (cela sera le cas sur les titres comportant des parties reggae), on constate que le son est très bon, ce soir, et que chacun est au top, musiciens comme spectateurs...
Jake nous parle un peu de sa période dépressive, avant d'entamer my dark places (que nous avions entendue l'an passé), l'occasion de confirmer le sentiment que les nouveaux morceaux sont aussi bons que les anciens. Bon, cette impression est mise à mal avec throw it all away, mais c'est assurément dû au chant de Ian, qui évoquerait presque Feargal Sharkey, et serait donc plus adapté aux Undertones qu'à SLF... Jake explique quasiment à chaque nouveau titre le sens de la chanson, par exemple full steam backwards est consacrée à nos amis les banquiers, l'occasion d'une jolie bronca dans la salle, bien sûr, et la reprise de doesn't make it alright (Specials) permet de rappeler que les SLF ont tenté d'enregistrer le morceau avant leurs créateurs originels ! On pourra d'ailleurs tester dans deux jours les différences avec la version originale... Après un roots, radicals, rockers & reggae exactement comme je l'espérais, il semble que les derniers morceaux de la set-list aient droit à un traitement de faveur, le son semble augmenté et boosté, et comme tin soldiers et suspect device ne sont pas de la variété française, je vous laisse imaginer l'état du public lorsque Jake et ses comparses font mine de quitter la scène. "Font mine" ? Eh bien oui, étant donné l’exiguïté des lieux, le quatuor préfère rester là, nous demandant de faire comme s'ils étaient en coulisses, et ils peuvent ainsi entamer rapidement un rappel limité à deux titres, mais pas n'importe lesquels : at the edge est joué intégralement, et conserve sa force, tandis qu'alternative ulster n'est pas emblématique du groupe pour rien ! Alors, lorsque les lumières se rallument définitivement, on constate que cela n'a duré "que" 70 minutes (l'an passé, on avait dépassé les 90 minutes), mais peu importe, l'énergie était présente, le groupe était visiblement heureux, tout autant que les spectateurs, et si le merchandising aurait pu avoir plus de succès, c'est sans doute dû à l'étroitesse des lieux, et à la cohue qui empêche de stagner devant les t-shirts et autres joyeusetés : promis, je reprendrai un t-shirt la prochaine fois !

Set-list :
  1. wasted life
  2. just fade away
  3. when we were young
  4. nobody's hero
  5. silver lining
  6. my dark places
  7. doesn't make it alright
  8. throw it all away
  9. roots, radicals, rockers & reggae
  10. full steam backwards
  11. barbed wire love
  12. strummerville
  13. tin soldiers
  14. suspect device
  15. Rappel : at the edge
  16. alternative ulster

La suite, ce sera donc le retour des Specials, au Bataclan, dès ce dimanche soir.
Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 252
Publicité