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l'ayatollah du rock
17 novembre 2014

[Einstuerzende Neubauten] pas de lamentations

Date : lundi 17 novembre 2014

 

Et dire que je me plaignais hier du tarif prohibitif du festival des Inrocks, je n'avais plus en tête la somme investie pour aller ce lundi au Trianon, qui s'élevait à 46 euros par personne, en sachant que d'aucuns ont déboursé jusqu'à 81 euros pour pouvoir accéder aux places assises en étage ! Alors cela n'étonnera pas grand monde de constater qu'on est loin d'être serrés, autant dans la fosse que dans les sphères supérieures, et si on ajoute à cela qu'il n'y a même pas de première partie, on en imagine certains commencer à se gausser doucement derrière leurs écrans...

Il est donc 20h30 lorsqu'un quatuor à cordes, accompagné d'un sombre inconnu qui vient s'installer au fond, juste derrière le quatuor (on devinera bien plus tard qu'il s'agit du préposé aux claviers...), arrive sur scène, s'assied, et attend, quatre ans jour pour jour après leur dernière prestation à la Cité de la Musique, l'arrivée des cinq membres composant les Einstuerzende Neubauten, qui entament la soirée par une petite dizaine de minutes de pure folie, à base de crissements, de perceuse, de chaînes martelées, bref de tout ce qu'on attendait du groupe il y a 30 ans, pendant lesquelles Jochen Moser, N.U. Unruh et Alexander Hacke s'en donnent à cœur joie ! C'est énorme, d'un bruitisme infernalement beau, Blixa en profite pour montrer un bon nombre de panneaux, sur lesquels des messages expliquent le thème de la soirée, qui est consacrée au dernier opus du groupe, "lament", consacré comme par hasard à la 1ère guerre mondiale... Cette kriegsmaschinerie pourrait presque se suffira à elle-même, tant je suis K.O. debout, mais elle n'est que le prélude à un mélange de choses totalement diverses et improbables, commençant par des hymnes chantés en canon (hymnen) qui ne convainquent pas tout le monde, suivis par un échange vocal technoïde entre Blixa et Alex Hacke qui en effraie encore plus (the willy - nicky telegrams), mais heureusement c'en est fini dès lors du mauvais goût et des agaceries auditives, nous revenons à des choses pas forcément classiques (qui en dehors des EN aurait pensé à créer une harpe avec du fil de fer, comme sur in de loopgraaf ?), pas forcément industrielles, mais qui ne laisseront personne indifférent. La représentation des divers pays belligérants, de leur entrée dans la guerre, et des différentes batailles importantes se fait par le biais d'un combat de percussions sur des tubes de chantier en plastique (der 1. weltkrieg), mais il y a des instruments "habituels" qui sont utilisés, telle la guitare, que Jochen Arbeit martyrise tout en en maîtrisant les larsens, ou la basse que Alex empoigne de manière très musclée et qui agite bien le plexus des spectateurs de la fosse. Signe que tout est pensé, et que le concept-album a été créé et adapté pour la scène, on retrouve des béquilles en guise de percussions, qui se transforment en violoncelles grâce à une corde qui y est glissée, des obus de différentes tailles sont également utilisés, comme cloches ou percussions, et même le "cri du Blixa" (les connaisseurs n'est pas absent de la soirée, et s'insère idéalement dans le thème de la soirée. On notera que le travail de mise en place des "instruments" est réglé comme du papier à musique, ils sont au moins trois à charger, décharger, monter ou descendre les pièces plus ou moins lourdes utilisées comme percussions, et c'est un ballet assez fascinant à observer entre les morceaux. Les musiciens additionnels ne sont pas utilisés en permanence, il n'y a pas de remplissage, on sait que Blixa et ses comparses sont très pointilleux, mais si la présence de cordes est pertinente, comme sur le chant vocal à 5, elle est également parfaite, et la pause après 75 minutes n'est pas crainte par le public, qui sait que nous ne pouvons pas en rester là.
D'ailleurs, le quatuor et le claviériste ne font même pas mine de partir, et le groupe revient rapidement sur scène, Blixa ayant enfilé une étrange pelisse blanche, on continue à travailler sur "lament", avec une insertion de choix, puisque let's do it a dada est au programme, et de quelle manière ! Les ressorts, les plaques métalliques, les tubes sont utilisés de manière à ce que le morceau ne vous sorte plus de la tête avant le lendemain, on est férocement dans la lignée du titre inaugural, et la sensation nirvanesque est quasiment identique, même si on se rend compte que le Blixa est particulièrement en colère de ne pas avoir de retours (sur scène) du niveau qu'il le souhaite... Le temps de s'amuser à jouer de la perceuse, en y ayant fixé un disque vinyle, et d'en jouer sur un verre en carton, ou de jouer des percussions via un compresseur à air comprimé, et on s'aperçoit que le deuxième rappel est déjà terminé, il n'est que 22h09 mais nous en avons (malgré le prix !) eu pour notre argent, nos yeux et nos oreilles, et espérons désormais ne pas avoir à attendre autant, ni forcément à dépenser autant, avant d'avoir le plaisir d'assister à une prochaine prestation (le terme "concert" est trop réducteur) du groupe !



Set-list :

  1.         Kriegsmaschinerie
  2.         Hymnen
  3.         The Willy - Nicky Telegrams
  4.         In De Loopgraaf
  5.         Der 1. Weltkrieg (Percussion Version)
  6.         On Patrol In No Man's Land
  7.         Achterland
  8.         Lament: 1. Lament
  9.         Lament: 2. Abwärstsspirale
  10.         Lament: 3. Pater Peccavi
  11.         How Did I Die?
  12.         Rappel : Sag Mir Wo Die Blumen Sind
  13.         Let's Do It a Dada
  14.         All Of No Man's Land Is Ours
  15.         Rappel 2: Ich Gehe Jetzt


La suite, ce sera dès vendredi soir, avec un périple jusqu'à Mantes-la-Jolie pour passer un cap 40 avec les Magnetix.
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