7 novembre 2014
[les Olivensteins] c'est trop fort
Date : vendredi 7 novembre 2014
C'est la première fois que je mets les pieds à l'Alimentation Générale, un grand troquet du XIe qui va rapidement se remplir, il faut dire que l'annonce d'un concert gratuit doit bien aider, et que les propriétaires des lieux doivent compter sur la descente du samedi soir pour faire la bascule, sachant qu'on ne sait même pas si les musiciens sont payés... En tout cas, les risques de plaintes des voisins sont limitées, car le sas entre la salle et l'extérieur est géré avec autorité par des videurs polis mais d'une affabilité relative, il ne doit pas y avoir beaucoup de clients récalcitrants qui se risquent à leur chercher des noises !
Au bout d'une bonne heure d'attente (!), bien occupée car on retrouve pas mal de têtes connues dans la salle, ce sont les 4 musiciens qui forment les Daltons qui arrivent sur la (minuscule) scène, un groupe a priori culte des années 80 mais à côté duquel j'étais totalement passé jusqu'à aujourd'hui, et le quatuor entame un set qui à mon sens ne correspond pas vraiment à l'appellation "Post-punk, Garage-New Wave, Michel Delpech Meets Joy Division" que le groupe s'attribue. Vous me direz, cela avait l'air alléchant, je vous rétorquerai que même si cela n'y correspond guère, la musique du groupe reste tout de même bigrement intéressante ! Car sous de faux airs de rockers new-wave typés 80's, du genre de ce que l'on peut retrouver par exemple sur la compilation "rose bonbon", de Lili Drop à Ici Paris, on a affaire à de rusés et efficaces musiciens, avec des paroles souvent chantées en français, et qui atteignent la plupart du temps leur but : de la chanson "dédiée à Civitas" à costume de merde, on oscille souvent entre gouaille je-m'en-foutiste et dénonciation cynique, le second degré étant une arme meurtrière lorsqu'elle est utilisée aussi finement que le groupe en est capable ! On a même droit à une adaptation mi-français mi-anglais du pablo picasso des Modern Lovers, plutôt réussie car bien appropriée, et si on finit tout de même par se lasser un brin, c'est seulement au bout de 3/4 d'heure, et cela tombe bien car c'est avant les 50 minutes que le groupe décide de laisser la place à ses aînés, à croire que tout cela est calculé... Bonne première partie donc, mais dont il ne faut pas trop abuser, et qui aura bien lancé la soirée.
Un gros quart d'heure de changement de scène, et les 5 musiciens des Olivensteins se casent tant bien que mal dans l'espace qui leur est dédié, et entament rapidement un set qui, s'il est assez semblable (au niveau de la set-list) à celui de leur dernière prestation parisienne, possède tout de même d'assez notables différences musicales, par exemple dans le fait qu'il n'y a ce soir pas d'ajouts synthétiques inopportuns, ce qui permet d'avoir un son assez brut (les musiciens ne s'entendent pas vraiment eux-mêmes) qui convient totalement à la soirée ! Pas de problème technique particulier d'entrée de jeu, c'est un sacré plus, mais de récurrentes pertes de micro sèmeront un peu de pagaille au fil du concert, sans que cela ne semble perturber un Gilles Tandy bien en forme, qui passera plusieurs fois dans la fosse (la scène n'est pas bien haute...) au milieu de spectateurs très en jambes, où un genre de pogo soft s'établira souvent, même si on peut regretter que cela soit souvent au détriment d'un soutien vocal que le groupe semble parfois attendre... Dès l'excellente pourquoi penser à moi, Gilles emploie avec justesse son harmonica, instrument qui ne quittera que rarement les mains du chanteur avant la fin du set, et après un né pour dormir dédié aux limiteurs de son/bruit, on en vient aux classiques qui agitent encore plus le très dense public, je suis négatif et fier de ne rien faire étant séparé par le très bon inavalable, titre découvert il y a peu et qui commence à prendre une sacrée ampleur sur scène. Ceux qui trouvaient que la dernière prestation du groupe était un peu "molle du genou" en seraient pour leurs frais ce soir, c'est extrêmement pêchu, sans doute le concert le plus rentre-dedans du groupe depuis sa reformation, et s'il y a un faux départ sur je hais les fils de riches, cela ne remet nullement en cause la qualité d'agressivité du morceau, les musiciens dont l'eau a peut-être été chargée ou échangée contre quelques gouttes d'alcool sont au taquet, et l’euthanasie très étendu permet aux guitaristes de montrer de leur savoir-faire sans tomber dans le solo héroïque insupportable, ces hommes ont un goût très sûr, et le groupe peut achever son set après une grosse cinquantaine de minutes très réussies, qui auront enthousiasmé les jeunes et les moins jeunes, puisque le public est clairement un mélange de populations pas forcément habituées à se rencontrer lors des concerts...
La durée prévue du set est atteinte, mais finalement on sent qu'il y a unanimité sur et hors scène pour en remettre une couche, alors les musiciens repartent à l'abordage avec une envie évidente, et ce patrick henry est innocent qui nous avait fait défaut la fois dernière est lui aussi inoubliable, mais c'est également le cas pour les deux autres titres du rappel, la colère monte et le vampire prouvant que le groupe continue encore à améliorer ses interprétations, ce qui laisse une belle part de rêve pour les concerts des mois à venir... Mais tant qu'à dépasser l'heure de set, il n'est plus question de s'arrêter, alors le batteur retourne derrière ses fûts, les basse et guitares sont rebranchées, et c'est reparti pour un second rappel, avec un c'est trop fort qui précède une relecture (que j'ai ressentie plus efficace) du fier de ne rien faire, et là il faut en finir, on en a eu pour 72 minutes de pur bonheur, et étant donné ce qui nous est désormais infligé par le DJ, il devient plus que temps de quitter les lieux pour ne pas voir noyés dans la bouillie sonore ce qui est censé rester un excellent souvenir musical. En bref, les Olivensteins continuent à nous surprendre, concert après concert, et on se demande si cela ne vaudrait pas le coup que le groupe passe par un studio d'enregistrement, histoire de conserver trace du niveau d'excellence qui est le sien depuis sa réémergence...
Set-list :
Au bout d'une bonne heure d'attente (!), bien occupée car on retrouve pas mal de têtes connues dans la salle, ce sont les 4 musiciens qui forment les Daltons qui arrivent sur la (minuscule) scène, un groupe a priori culte des années 80 mais à côté duquel j'étais totalement passé jusqu'à aujourd'hui, et le quatuor entame un set qui à mon sens ne correspond pas vraiment à l'appellation "Post-punk, Garage-New Wave, Michel Delpech Meets Joy Division" que le groupe s'attribue. Vous me direz, cela avait l'air alléchant, je vous rétorquerai que même si cela n'y correspond guère, la musique du groupe reste tout de même bigrement intéressante ! Car sous de faux airs de rockers new-wave typés 80's, du genre de ce que l'on peut retrouver par exemple sur la compilation "rose bonbon", de Lili Drop à Ici Paris, on a affaire à de rusés et efficaces musiciens, avec des paroles souvent chantées en français, et qui atteignent la plupart du temps leur but : de la chanson "dédiée à Civitas" à costume de merde, on oscille souvent entre gouaille je-m'en-foutiste et dénonciation cynique, le second degré étant une arme meurtrière lorsqu'elle est utilisée aussi finement que le groupe en est capable ! On a même droit à une adaptation mi-français mi-anglais du pablo picasso des Modern Lovers, plutôt réussie car bien appropriée, et si on finit tout de même par se lasser un brin, c'est seulement au bout de 3/4 d'heure, et cela tombe bien car c'est avant les 50 minutes que le groupe décide de laisser la place à ses aînés, à croire que tout cela est calculé... Bonne première partie donc, mais dont il ne faut pas trop abuser, et qui aura bien lancé la soirée.
Un gros quart d'heure de changement de scène, et les 5 musiciens des Olivensteins se casent tant bien que mal dans l'espace qui leur est dédié, et entament rapidement un set qui, s'il est assez semblable (au niveau de la set-list) à celui de leur dernière prestation parisienne, possède tout de même d'assez notables différences musicales, par exemple dans le fait qu'il n'y a ce soir pas d'ajouts synthétiques inopportuns, ce qui permet d'avoir un son assez brut (les musiciens ne s'entendent pas vraiment eux-mêmes) qui convient totalement à la soirée ! Pas de problème technique particulier d'entrée de jeu, c'est un sacré plus, mais de récurrentes pertes de micro sèmeront un peu de pagaille au fil du concert, sans que cela ne semble perturber un Gilles Tandy bien en forme, qui passera plusieurs fois dans la fosse (la scène n'est pas bien haute...) au milieu de spectateurs très en jambes, où un genre de pogo soft s'établira souvent, même si on peut regretter que cela soit souvent au détriment d'un soutien vocal que le groupe semble parfois attendre... Dès l'excellente pourquoi penser à moi, Gilles emploie avec justesse son harmonica, instrument qui ne quittera que rarement les mains du chanteur avant la fin du set, et après un né pour dormir dédié aux limiteurs de son/bruit, on en vient aux classiques qui agitent encore plus le très dense public, je suis négatif et fier de ne rien faire étant séparé par le très bon inavalable, titre découvert il y a peu et qui commence à prendre une sacrée ampleur sur scène. Ceux qui trouvaient que la dernière prestation du groupe était un peu "molle du genou" en seraient pour leurs frais ce soir, c'est extrêmement pêchu, sans doute le concert le plus rentre-dedans du groupe depuis sa reformation, et s'il y a un faux départ sur je hais les fils de riches, cela ne remet nullement en cause la qualité d'agressivité du morceau, les musiciens dont l'eau a peut-être été chargée ou échangée contre quelques gouttes d'alcool sont au taquet, et l’euthanasie très étendu permet aux guitaristes de montrer de leur savoir-faire sans tomber dans le solo héroïque insupportable, ces hommes ont un goût très sûr, et le groupe peut achever son set après une grosse cinquantaine de minutes très réussies, qui auront enthousiasmé les jeunes et les moins jeunes, puisque le public est clairement un mélange de populations pas forcément habituées à se rencontrer lors des concerts...
La durée prévue du set est atteinte, mais finalement on sent qu'il y a unanimité sur et hors scène pour en remettre une couche, alors les musiciens repartent à l'abordage avec une envie évidente, et ce patrick henry est innocent qui nous avait fait défaut la fois dernière est lui aussi inoubliable, mais c'est également le cas pour les deux autres titres du rappel, la colère monte et le vampire prouvant que le groupe continue encore à améliorer ses interprétations, ce qui laisse une belle part de rêve pour les concerts des mois à venir... Mais tant qu'à dépasser l'heure de set, il n'est plus question de s'arrêter, alors le batteur retourne derrière ses fûts, les basse et guitares sont rebranchées, et c'est reparti pour un second rappel, avec un c'est trop fort qui précède une relecture (que j'ai ressentie plus efficace) du fier de ne rien faire, et là il faut en finir, on en a eu pour 72 minutes de pur bonheur, et étant donné ce qui nous est désormais infligé par le DJ, il devient plus que temps de quitter les lieux pour ne pas voir noyés dans la bouillie sonore ce qui est censé rester un excellent souvenir musical. En bref, les Olivensteins continuent à nous surprendre, concert après concert, et on se demande si cela ne vaudrait pas le coup que le groupe passe par un studio d'enregistrement, histoire de conserver trace du niveau d'excellence qui est le sien depuis sa réémergence...
Set-list :
- vivement que je sois vieux
- j'ai craché mes amygdales
- les catalogues
- pourquoi penser à moi
- né pour dormir
- je suis négatif
- inavalable
- fier de ne rien faire
- plaire
- le spécialiste
- je hais les fils de riches
- grand chef
- euthanasie
- la nuit tragique
- Rappel : patrick henry est innocent
- la colère monte
- le vampire
- Rappel 2 : c'est trop fort
- fier de ne rien faire
La suite, ce sera dès mardi à Mains d'Oeuvres avec le retour des Members, avant un week-end bien chargé, avec successivement the Experimental Tropic Blues Band, les Anteenagers MC, Jesus and Mary Chain puis les Einstuerzende Neubauten !
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