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l'ayatollah du rock
30 septembre 2014

[Jessica93] who cares

Date : mardi 30 septembre 2014

 

Remarqué sur scène lors du Festival La Ferme Electrique 2014, Jessica93 (je ne sais pas s'il faut séparer le prénom du nombre) a confirmé la claque initiale lors du Rock en Seine qui a suivi, et c'est donc avec un a priori très favorable que je découvre à rebours cet album paru en fin d'année dernière...


La pochette de cet album, quelque peu intrigante (une main, des plantes pas forcément au meilleur de leur forme, une écriture évoquant singulièrement le graff), ne donne guère d'indications sur ce qui va débouler dans nos oreilles, le verso confirmant le côté urbain, et précisant que ce CD va offrir non pas un mais deux albums, puisqu'en bonus c'est le premier opus "sans titre" qui occupera les 4 dernières plages. Le partage est d'ailleurs quasi parfait, puisqu'aux 38 minutes de "who cares" répondront les 36 minutes de "sans titre"...

Et d'entrée de jeu, avec away c'est une guitare bien acérée qui vient s'ajouter à une rythmique très répétitive, on n'est pas si loin de la référence évidente aux Sisters avec un genre de Dr. Avalanche un peu plus évoluée, un chant très réverbéré qui se place plutôt en arrière, et si ce n'est pas aussi sombre que chez Eldritch and Co., on peut y entendre un côté gothique certain. Comme en concert, les couches de guitares se superposent, et si on comprend assez difficilement les paroles, l'ensemble devient très hypnotique, la durée (8'30) permettant à l'auditeur de s'imprégner de l'ambiance pour n'en sortir qu'avec difficulté...
Mais il faudra bien s'y habituer, car hormis le dernier titre, d'une durée inférieure à 4 minutes, tous les autres dépassent plus ou moins allègrement les 5'30, ce qui permet à chaque fois de se faire prendre dans une transe obsédante, même si les différents morceaux possèdent chacun leur personnalité. En effet, si origine calme un peu le rythme par rapport à away, c'est pour créer avec la rythmique basse-batterie un rappel assez léger au "pornography" de Cure, rappel qui sera bien plus évident encore sur la suite de l'album, particulièrement avec la basse de french to the bones. La guitare, obsédante sur origine, déclenche le foudroyant poison qui s'appuie sur un rythme très saccadé et une basse bien lourde, tandis que le chant s'éclaircit un peu sur ce titre, tout en n'étant qu'un élément musical parmi les autres, il n'y a ici comme ailleurs pas de mise en avant du chant, ce qui permettra aux instrumentaux (sweet dreams, omar little sur "S/T") de ne jamais laisser un quelconque sentiment de vide.
french to the bones offre un texte globalement compréhensible, tout comme junk food, mais le morceau de bravoure de l'album est le très lourd et oppressant sweet dreams, un pur instrumental au titre en totale opposition avec ce que l'on entend, on est dans un cauchemar (sombre, mais totalement jouissif) dont on met 9 minutes à sortir, et la junk food terminale au son clair et rythmé, en dépit d'une basse toujours aussi lourde, et pour lequel la voix évoque un Dominic Sonic, permet de clore de manière presque gaie cet album qui peut également évoquer les Jesus and Mary Chain, entre autres, et confirme l'excellente impression que donne le bonhomme (ah oui, j'avais omis de préciser qu'il s'agit d'un one-man band !) sur scène !

En ce qui concerne le premier opus offert en bonus, les quatre titres (pas moins de 8 minutes par morceau...) montrent que Jessica93 a de la suite dans les idées, puisqu'on y trouvait déjà des références évidentes au Cure de la trilogie noire (le sombre seul contre tous) ou une voix toujours réverbérée et placée bien en arrière. On y dénichera également des choses diverses, telles ces sonorités orientalisantes (nepal) sur lesquelles une basse vient ronfler sur un son très clair, ronflement que l'on retrouvera sur dragon, moment incontournable de chacun des concerts, qui mélange petits sons aigrelets de guitare et sons bien plus acides, avant d'offrir une fausse fin après 5 minutes, pour un redémarrage après 4 minutes d'un atterrissage bruitiste plutôt décalé. Le dernier titre bonus s'ouvre sur une guitare très saturée, rejointe rapidement par une batterie lente et lourde, et on finira avec cet instrumental au mélange de guitares aigrelettes et plus claires, qui referme un "double" album bien dense, dont il est difficile de sortir, et qui à chaque écoute confirme le plus grand bien que l'on a pu penser de l'artiste sur scène.

Bref, sans jamais paraître décalé par rapport aux productions actuelles (le son n'est pas daté, par exemple), cet album offre tout de même un retour en arrière bluffant, et permettra aux malheureux qui n'ont pas encore pu assister à une de ses prestations scéniques de comprendre pourquoi Jessica93 et son album ne quittent plus que rarement mes oreilles !




https://www.facebook.com/thejessica93

 

jessica93





Tracklist


Away
Origine
Poison
French to the bones
Sweet dreams
Junk food
+
Seul contre tous ("S/T")
Nepal ("S/T")
Dragon ("S/T")
Omar little ("S/T")

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