27 septembre 2014
[les Olivensteins] plaire (ou pas)
Date : samedi 27 septembre 2014
Samedi soir à la température estivale, après l'éclatante victoire de Kilkenny contre Tipperary (en hurling, pour ceux qui ne suivent pas les sports intéressants), c'est vers le Centre Barbara Fleury que nous nous dirigeons, un lieu municipal à l'entrée du quartier de la Goutte d'Or, on traverse un marché sauvage nocturne avant d'arriver sur les lieux, un tout petit accueil pour aboutir à une toute petite salle, un genre de cube tel que le 104 ou la Gaîté Lyrique, mais à la capacité n'excédant pas les 250 spectateurs, autant dire que l'ambiance va être sympa, d'autant que le nombre de têtes connues est bien plus important que pour les concerts habituels...
La soirée vient juste de démarrer, avec le duo synth-punk Master Master Wait, composé d'un chanteur et d'un responsable des claviers et machines, et que l'on requalifiera rapidement d'électro sans punk... Le chanteur, qui aurait selon des sources bien informées œuvré dans les Johnny Boy (aperçus, sans laisser guère de souvenirs, en première partie des Thugs il y a 6 ans à la Maro), ne tient pas en place, il utilise largement la grande surface de scène, mais si cela est relativement écoutable, on se dit régulièrement qu'une guitare pourrait amener ce supplément d'âme punk auquel certains seraient bien plus sensibles dans le public. Plus étonnamment, c'est Norma Loy qui apparaît également comme référence plus ou moins lointaine, preuve (pour moi, bien sûr !) que le groupe a des capacités et de l'intérêt, mais qu'il faudrait encore un peu de travail pour réussir à me mettre totalement en transe...
Le temps de changer un brin la configuration de la scène, et ce sont les plus anciens Olivensteins qui se pointent devant nous, emmenés par un Gilles Tandy flamboyant dans sa veste classieuse, et on remarque très vite qu'il y a un nouveau bassiste dans le quintet, dont l'intégration musicale est évidente et immédiate, et qui ne dépare donc pas au sein du groupe phare et mythique dans l'histoire du punk en France. Reformé depuis un peu plus d'un an, après un hiatus de près de 35 années, le groupe rouennais a profité de la réédition par Born Bad de sa (maigre) discographie pour reprendre la route, mais il ne s'endort pas sur ses lauriers, puisque pour la quatrième prestation à laquelle j'assiste, c'est encore une set-list bien renouvelée qui nous est proposée, ainsi que des évolutions orchestrales qui font vivre des titres plus que trentenaires... Bien sûr, on regrettera que l'inaugural vivement que je sois vieux soit largement gâché par un son oubliant de mettre en avant les guitares, mais par la suite cela s'arrange rapidement, et s'il y a quelques sautes de sons au fil du set, elles resteront très limitées et ne causeront plus de dégâts irréparables vis-à-vis de l'un ou l'autre des morceaux exécutés ce soir. Le public, à la moyenne d'âge relativement élevée (si, si, il y a des moins de quarante ans dans la salle !), réagit assez bien aux titres emblématiques (fier de ne rien faire, repris par la quasi-totalité des groupes de rock en France, mais aussi également je hais les fils de riches ou l'inénarrable euthanasie), mais est également très attentif aux morceaux plus obscurs, qu'il s'agisse de ceux que l'on maîtrise désormais (les catalogues, je suis négatif, grand chef...), ou de "nouveautés", qu'il s'agisse d'inavalable, de pourquoi penser à moi ou de plaire. Nouveaux titres, donc aux dépens de certains que l'on pensait incontournables : patrick henry est innocent passe ainsi à la trappe, mais peu importe, la set-list est cohérente, mélangeant titres pêchus et d'autres plus calmes, souvent introduits de manière délectable, quoique parfois avec une once de cynisme, par un chanteur toujours en mouvement, c'est une véritable pile électrique, qu'il ait les mains vides, ou avec ses maracas, ou son harmonica, il habite la scène, et laisse ainsi à ses musiciens la possibilité de se concentrer sur leur jeu sans avoir en sus à gérer le relationnel avec le public. Ce public, d'ailleurs, se permet (d'accord, cela se limite à deux personnes !) de grimper sur scène pour chanter avec le (à la place du ?) chanteur, ce qui semble moyennement lui plaire, au passage, et également de conserver un tambourin pour en jouer jusqu'à la fin du set, on frise le crime de lèse-majesté, mais comme c'est dans un bon esprit, il n'y a pas de remarques qui fâchent, au contraire c'est presque un hommage de voir des jeunes connaître par cœur des textes écrits bien avant leur naissance !
Alors on rappellera que le côté punk tient plus en l'attitude et aux textes qu'en une musique plutôt pub-rock (au sens noble du terme), et le guitariste lance désormais certains sons synthétiques à la pédale pour une réussite qui n'est pas toujours évidente, mais hormis de rares récriminations estimant que cela est un peu 'mou du genou', la plupart des spectateurs sont enchantés par ce qui leur est proposé, et comme souvent le seul reproche que je peux faire au groupe est d'avoir limité le set à 52 petites minutes, et on attend donc désormais l'officialisation de l'annonce d'un prochain concert parisien dans un lieu encore tenu secret mais qui pourrait bien remplir nos estomacs d'aficionados...
Set-list, approximative (et incomplète ?) :
La suite, ce sera, d'ici une grosse semaine, le retour du Legendary Tiger Man à la Maro, sous réserve de réussir à faire passer mon lumbago d'ici-là...
La soirée vient juste de démarrer, avec le duo synth-punk Master Master Wait, composé d'un chanteur et d'un responsable des claviers et machines, et que l'on requalifiera rapidement d'électro sans punk... Le chanteur, qui aurait selon des sources bien informées œuvré dans les Johnny Boy (aperçus, sans laisser guère de souvenirs, en première partie des Thugs il y a 6 ans à la Maro), ne tient pas en place, il utilise largement la grande surface de scène, mais si cela est relativement écoutable, on se dit régulièrement qu'une guitare pourrait amener ce supplément d'âme punk auquel certains seraient bien plus sensibles dans le public. Plus étonnamment, c'est Norma Loy qui apparaît également comme référence plus ou moins lointaine, preuve (pour moi, bien sûr !) que le groupe a des capacités et de l'intérêt, mais qu'il faudrait encore un peu de travail pour réussir à me mettre totalement en transe...
Le temps de changer un brin la configuration de la scène, et ce sont les plus anciens Olivensteins qui se pointent devant nous, emmenés par un Gilles Tandy flamboyant dans sa veste classieuse, et on remarque très vite qu'il y a un nouveau bassiste dans le quintet, dont l'intégration musicale est évidente et immédiate, et qui ne dépare donc pas au sein du groupe phare et mythique dans l'histoire du punk en France. Reformé depuis un peu plus d'un an, après un hiatus de près de 35 années, le groupe rouennais a profité de la réédition par Born Bad de sa (maigre) discographie pour reprendre la route, mais il ne s'endort pas sur ses lauriers, puisque pour la quatrième prestation à laquelle j'assiste, c'est encore une set-list bien renouvelée qui nous est proposée, ainsi que des évolutions orchestrales qui font vivre des titres plus que trentenaires... Bien sûr, on regrettera que l'inaugural vivement que je sois vieux soit largement gâché par un son oubliant de mettre en avant les guitares, mais par la suite cela s'arrange rapidement, et s'il y a quelques sautes de sons au fil du set, elles resteront très limitées et ne causeront plus de dégâts irréparables vis-à-vis de l'un ou l'autre des morceaux exécutés ce soir. Le public, à la moyenne d'âge relativement élevée (si, si, il y a des moins de quarante ans dans la salle !), réagit assez bien aux titres emblématiques (fier de ne rien faire, repris par la quasi-totalité des groupes de rock en France, mais aussi également je hais les fils de riches ou l'inénarrable euthanasie), mais est également très attentif aux morceaux plus obscurs, qu'il s'agisse de ceux que l'on maîtrise désormais (les catalogues, je suis négatif, grand chef...), ou de "nouveautés", qu'il s'agisse d'inavalable, de pourquoi penser à moi ou de plaire. Nouveaux titres, donc aux dépens de certains que l'on pensait incontournables : patrick henry est innocent passe ainsi à la trappe, mais peu importe, la set-list est cohérente, mélangeant titres pêchus et d'autres plus calmes, souvent introduits de manière délectable, quoique parfois avec une once de cynisme, par un chanteur toujours en mouvement, c'est une véritable pile électrique, qu'il ait les mains vides, ou avec ses maracas, ou son harmonica, il habite la scène, et laisse ainsi à ses musiciens la possibilité de se concentrer sur leur jeu sans avoir en sus à gérer le relationnel avec le public. Ce public, d'ailleurs, se permet (d'accord, cela se limite à deux personnes !) de grimper sur scène pour chanter avec le (à la place du ?) chanteur, ce qui semble moyennement lui plaire, au passage, et également de conserver un tambourin pour en jouer jusqu'à la fin du set, on frise le crime de lèse-majesté, mais comme c'est dans un bon esprit, il n'y a pas de remarques qui fâchent, au contraire c'est presque un hommage de voir des jeunes connaître par cœur des textes écrits bien avant leur naissance !
Alors on rappellera que le côté punk tient plus en l'attitude et aux textes qu'en une musique plutôt pub-rock (au sens noble du terme), et le guitariste lance désormais certains sons synthétiques à la pédale pour une réussite qui n'est pas toujours évidente, mais hormis de rares récriminations estimant que cela est un peu 'mou du genou', la plupart des spectateurs sont enchantés par ce qui leur est proposé, et comme souvent le seul reproche que je peux faire au groupe est d'avoir limité le set à 52 petites minutes, et on attend donc désormais l'officialisation de l'annonce d'un prochain concert parisien dans un lieu encore tenu secret mais qui pourrait bien remplir nos estomacs d'aficionados...
Set-list, approximative (et incomplète ?) :
- vivement que je sois vieux
- j'ai craché mes amygdales
- les catalogues
- né pour dormir
- je suis négatif
- inavalable
- fier de ne rien faire
- le spécialiste
- pourquoi penser à moi
- je hais les fils de riches
- grand chef
- euthanasie
- Rappel : plaire
- c'est trop fort
- la nuit tragique
La suite, ce sera, d'ici une grosse semaine, le retour du Legendary Tiger Man à la Maro, sous réserve de réussir à faire passer mon lumbago d'ici-là...
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