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l'ayatollah du rock
21 mai 2014

[Nits] ting

Date : mercredi 21 mai 2014

 

En ce mercredi soir, ceux qui ont attendu la fin des intempéries (sont restés chez eux) ou ont escompté une mise en route ralentie au Café de la Danse en ont été pour leurs frais, vu qu’à l’heure prévue, l’ensemble des places assises sont déjà remplies, et si le bar est plutôt tranquille, on peut supputer que l’âge moyen (très élevé) des spectateurs les incite à ne pas risquer de perdre leur place en allant commander une camomille... Fait assez étonnant, l’essentiel du concert verra les spectateurs installés dans la fosse en position assise également, ce qui est à la fois désagréable (je ne me plie pas facilement, et je ne parle même pas du dépliement), dommage (on est quand même mieux debout), et encore dommage (on a la sensation que le groupe sera assez décontenancé par cette attitude post-baba de ce mélange de vieux-vieux et de jeunes-vieux...).
 
Pas de première partie, il n’est pas encore 20h20 et les trois Nits arrivent déjà sur la scène, qu’ils connaissent bien puisqu’ils nous avaient offert ici une prestation inoubliable il y a un an et demi, et qu’on n’attend pas autre chose de ce retour parisien, et cela démarre d’ailleurs assez fort, avec un da da da de haute volée, suivi directement par un nescio qui ne peut que satisfaire le public, tant ce titre fait partie des incontournables dans les set-lists du groupe depuis bien longtemps. Il est vrai que le concert se situe dans une tournée célébrant les 40 ans de vie du groupe, et chacun attend avec impatience (ou anxiété) un extrait de son album favori (il y en a une bonne vingtaine au compteur), mais on restera tout de même dans une set-list presque classique, étant donné que le trio a pour habitude de ne pas se ménager sur scène... Trio donc, habituel, puisque le batteur Rob et le chanteur-guitariste Henk ont fondé le groupe, tandis que le claviériste Robert Jan les a rapidement rejoints, et on sentira tout au long du show une vraie cohésion et un réel plaisir à être sur scène, la position de Rob et Robert Jan, en opposition encadrant Henk, permettant de constater que les sourires entre les membres sont multiples et non feints. Rob, derrière sa batterie en plexiglas, réussit une fois de plus à émerveiller, par son inventivité, sa façon de surprendre en utilisant des instruments incongrus à l’occasion, et son alter ego aux claviers nous abreuve de petites sonorités, plus ou moins incongrues, et se permet de flirter en permanence avec le faux, cette manière de rester sur le fil du rasoir permettant de ne jamais relâcher son attention, si par hasard on en avait la moindre envie. Je dis ça, mais tant qu’à être honnête, avouons que l’on s’ennuie un (petit) peu sur l’extrêmement synthétique love locks, ou à un degré moindre sur the pizzeria, titre en hommage à Theo van Gogh, mais cela constituera les deux seules exceptions de la soirée, les titres les plus calmes tels 26a (clouds in the sky), pour lequel Henk s’installe au piano, réussissant à attirer l’oreille à force de simplicité mêlée de détails acoustiques toujours étonnants.
Henk emploie parfois un harmonica, comme sur j.o.s. days, mais c’est en enchaînant l’extraordinaire cars & cars et le superbe the house que le concert prend une réelle ampleur, même si l’ambiance dans la salle reste très feutrée, la moiteur du lieu pouvant passer comme une explication pas vraiment suffisante. Ting est l’occasion pour Henk de jouer du triangle, et lorsque le guitariste s’électrifie, c’est avec un claviériste qui s’empare d’un accordéon tandis que le batteur s’empare d’une... casserole, et c’est an eating house, titre toujours aussi aussi improbable, et objet de tous les délires possibles pour le groupe, qui calme légèrement le jeu avec le superbe sketches of spain, et on commence enfin à sentir le public entamer son processus d’éveil. Evidemment, personne ne résiste à in the dutch mountains, et lorsque le set s’achève sur port of amsterdam, tout le monde est debout, il était temps, cela ne fait qu’une heure et quart que je me tortille dans tous les sens en attendant de pouvoir me lever !
Pas de répit, le groupe revient très vite à la charge, personne ne se rassied, et c’est avec l’antédiluvien tent que le rappel démarre, cela fait plaisir d’enfin retourner dans les 70’s, on n’avait pas encore remonté le temps au-delà de “omsk” (1983) ! Deuxième titre en rappel, adieu sweet bahnhof est l’occasion (sempiternelle ?) de faire chanter le public, et hop on retourne en coulisses, et chacun en est à parier sur le nombre de rappels auxquels on va avoir droit.
Deuxième rappel, lorsque le groupe revient il décide de jouer totalement acoustique, chacun se retrouve sur son siège ou par terre, Robert Jan a repris son accordéon, Henk sa guitare acoustique débranchée, Rob une petite percussion, et c’est home before dark, simplement magnifique, mais qui s’avèrera rapidement comme la fin d’un set qui aura à peine dépassé les 90 minutes. Alors si le plaisir reste toujours identique, tant le trio nous emmène dans des mondes merveilleux en ne donnant jamais l’impression de se mettre en difficulté pour cela, ce soir on n’a pas eu l’impression d’avoir eu une prestation complète, la set-list était rétrécie par rapport aux autres concerts de la tournée, Henk n’a pas été bavard du tout, alors qu’il est plutôt loquace habituellement, et on se demande si le groupe ne s’est pas mis seul une pression trop importante en voulant célébrer un anniversaire alors que ses concerts “classiques” semblent lui offrir plus de liberté... Bref, c’était évidemment très bien, mais on sait le groupe capable d’encore mieux, et c’est pour cela qu’on y retournera dès que possible, en espérant également un public plus réactif.
 
 

Set-list :

  1. Da da da
  2. Nescio
  3. Radio shoes
  4. Tannenbaum
  5. 26a (clouds in the sky)
  6. Boy in a tree
  7. J.o.s. days
  8. Cars & cars
  9. The house
  10. The pizzeria
  11. The train
  12. Love locks
  13. Ting
  14. An eating house
  15. Sketches of spain
  16. In the dutch mountains
  17. Port of amsterdam
  18. Rappel : Tent
  19. Adieu sweet bahnhof
  20. Rappel 2 : Home before dark

 

La suite, ce sera dès samedi, avec le retour des Toy Dolls (au Bataclan), puis dimanche avec les Undertones (à la Clef).

 

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Commentaires
B
ce sont lesquels tes albums préférés à toi?
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B
Merci pour la chronique je n'ai pas pu y être, la set list est classe. Je te met le lien d'un article que j'ai fait récemment sur les Nits: http://www.versatile-mag.fr/2014/05/la-magie-pointilliste-des-nits-fete-ses-40-ans/
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l'ayatollah du rock
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