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l'ayatollah du rock
15 mars 2014

[Charles de Goal] accrochez-vous !

Date : samedi 15 mars 2014

 

En ce samedi soir pollué mais thermiquement agréable, Mains d’Œuvres a sonné le rappel des anciens mais aussi des modernes, on se retrouve ainsi avec un public aux têtes chenues, mais également à la jeunesse exubérante, ce qui est plutôt sympathique, d’autant que les plus jeunes (les moins de trente ans, pour être plus précis) ne seront pas les derniers à apprécier la soirée, si on en croit les visages ravis que l’on croisera au fil des concerts...
 
Cela commence avec une semi-révélation, puisque si les Animals & Men sont restés un (très) obscur groupe post-punk anglais entre 1979 et 1982, avant de céder aux demandes (improbables, il faut bien l’avouer) de reformation il y a peu. Alors, en dehors de ce nom emprunté à Adam and the Ants (a priori un proche du groupe), que penser de ce quatuor ? Pour commencer, expliquons que la chanteuse a un pied dans le plâtre, ce qui explique qu’elle reste sur sa chaise tout au long du set, ce qui ne fait qu’ajouter au côté statique du groupe, temporellement parlant... Car si la voix et la façon de chanter de la donzelle m’évoquent indiscutablement une certaine Patti Smith, la musique des morceaux est très datée, ce qui n’est pas désagréable du tout (cette période fait partie de mes références de base), quoique on ait assez vite une impression de redite, d’un titre à l’autre. Belle énergie, mais sans beaucoup de variations, nuancée d’une voix pour le moins particulière, on peut comprendre que les avis soient assez divisés à l’issue de cette première partie, qui dépasse à mon sens tout de même largement la majorité des groupes de première partie habituels, il faudra peut-être s’intéresser à la (courte) discographie du groupe pour trancher définitivement entre l’adoption et le rejet : 15 heures après, il m’est difficile d’avoir un avis arrêté sur ce groupe...
 
Heureusement, je n’ai pas ce genre de problèmes existentiels par rapport à ce qui suit : depuis qu’ils sont remontés sur scène (2006), les Charles de Goal ne m’ont jamais déçu (ils n’étaient pas responsables du son déplorable et douloureux qui accompagnait leur dernière prestation dans le même lieu), tout au long de la vingtaine de prestations auxquelles j’ai pu assister ! Alors quand on sait que ce soir il s’agit d’exécuter intégralement l’album initial “algorythmes”, à l’occasion de la re-sortie de celui-ci (bon, finalement il faudra attendre une quinzaine de jours, pas de bol !), et que des surprises multiples sont annoncées, c’est une vraie excitation qui s’est emparée d’une bonne partie du public...
Le groupe a anticipé de quelques minutes l’horaire annoncé, fait passer un message pour le moins cryptique (“Gisèle est absente”, quel sens caché donner à cette remarque préliminaire ?), et entame tambour battant (on notera le superbe t-shirt arboré par le batteur, dont cet “ORTF” rejoindra la superbe liste de créations dont il s’est fait le spécialiste, tel ce “Barre Confiance” qui en avait laissé plus d’un estomaqué à l’époque du retour du groupe) la réalisation du rêve de pas mal d’anciens, soit jouer l’album intégralement et dans l’ordre initial... On remarque que le bassiste a changé, qu’Etienne a donc été remplacé par Vinz Guilluy, dont les états de service sont pour le moins énormes, quoique dans d’autres styles (Holy Curse, 3 Headed Dog, Dimi Dero Inc., pour n’en citer que quelques uns), mais on ne sentira jamais la moindre anicroche dans les relations entre les anciens et le petit dernier, on sent que l’alchimie fonctionne, et cela donne encore plus d’envie pour les mois à venir ! Cela démarre donc avec exposition, un titre que l’on a déjà entendu bien des fois sur scène, et qui est donc sans doute plus facile à jouer, même s’il a pas mal évolué, comme tous les titres que l’on connaît qui prennent un bon coup de jeune ce soir... Un gros mélange de guitares acérées, de rythmique excitante, et de parties plus synthétiques mais sans dommages pour l’ensemble, cela fonctionne, le public bouge bien, cela pourrait friser le pogo, quoique certains seraient plus à leur place à l’opéra qu’à ce genre de rendez-vous, puisqu’on assistera à un échange rapide (mais totalement absurde) de claques entre une femme-pierre décidée à protéger son espace vital (au 2e rang !) par les moyens les plus incongrus, et une fan dansant comme il le faut, qui n’aura fait qu’effleurer les fragiles épaules de la première... Cela ne durera pas, mais certains devraient s’abstenir de venir voir des concerts punk s’ils ne peuvent supporter les contacts !
Titres connus, donc, toujours très excitants, mais cette soirée est également l’occasion d’assister à des premières, certains titres n’ayant jamais été joués sur scène, comme cet homme-pierre sauvé par quelques fulgurances guitaristiques (ce n’est pas le titre le plus excitant de l’album, avouons-le), ou encore ce ralentissement sur l’autoroute sur lequel Philippe Huart, membre d’origine de Charles de Goal, vient créer des nappes de guitares qui laissent un bon nombre de spectateurs, comment dire, légèrement sceptiques, ce titre ne faisant assurément pas partie non plus des plus chéris pas les fans du groupe. Mais on continuera à s’étonner que la reprise du hang on to yourself (Bowie) soit également une première sur scène, tant elle est réussie, énergique, et pourrait très bien s’intégrer aux set-lists des concerts classiques du groupe ! La salle manifestera énormément son enthousiasme tout au long de la prestation du groupe (bon, un peu moins sur l’homme-pierre et ralentissement...), et lorsque les 9 titres de l’album sont achevés, on se doute qu’il en faut encore un peu pour la route, alors on a droit à une autre énorme surprise, puisque c’est Philippe Ross qui déboule sur scène, pour un assaut en provenance de COMA (Clinik Organik Muzak Anatomik) groupe ayant précédé CDG. Cet assaut, totalement punk, montre à quel point Métal Urbain a pu être une référence pour Patrick B., et le pogo ne fait que s’intensifier dans la fosse désormais surchauffée. Alors, histoire de finir en beauté, après une ambiance répétitive hypnotique, ces 55 minutes s’achèvent sur un kling-klang toujours aussi réussi, et le groupe peut quitter la scène avec le sentiment du devoir (merveilleusement) accompli, il ne reste plus qu’à profiter du set du dernier groupe (the Monochrome Set) pour... rester à l’extérieur de la salle de concert et tenter de faire durer ce vrai moment de plaisir, dont on n’attend plus qu’une chose, c’est qu’il se renouvèle le plus tôt possible ! Car en ce samedi soir, c’est bien à Mains d’Œuvres qu’il fallait être, et on y était !
 
Set-list :
  1. Exposition
  2. Dans le labyrinthe
  3. Synchro
  4. L’homme-pierre
  5. Radio on
  6. Hang on to yourself
  7. Frédéric
  8. Ralentissement sur l’autoroute
  9. Modem
  10. Rappel : Assaut
  11. Ambiance répétitive
  12. Kling-klang
 
 
La suite, c’est dès mercredi à la Gaîté Lyrique avec les Blood Red Shoes.
 
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Commentaires
J
L'absence soulignée de Gisèle était-elle un clin d'oeil krypté à Bashung ("quand Gisèle clape dehors") ?
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