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l'ayatollah du rock
23 février 2014

[Ebony Bones] invincible ?

Date : dimanche 23 février 2014

 

On peut imaginer qu’il y a des dates plus faciles pour remplir une salle, la Maroquinerie en l’occurrence, un dimanche soir de vacances scolaires d’hiver, alors on ne s’étonne pas trop de ne pas voir grand monde sur place, d’autant moins qu’en guise de première partie c’est un DJ set qui est annoncé. Alors on prend son mal en patience, on va re-tester la Delirium à la pression en attendant que les choses sérieuses commencent, car s’il s’agit d’écouter des disques on peut faire ça chez soi…

 

Visiblement, il se trouve finalement pas mal d’amateurs de pousse-disque, car la salle est bien remplie à l’heure où l’on redescend dans la salle, et on a du mal à croire à une génération spontanée de spectateurs, on constate que le public est globalement assez jeune, très mixte, et a priori assez éloigné du concept « Manif pour tous », cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu de couples homos masculins s’afficher aussi ostensiblement et à l’aise, ça fait plaisir de constater que la “Régression pour tous” n’a pas encore envahi les espaces de liberté que peuvent constituer les salles de concerts…

Lorsque les lumières s’éteignent, quasiment à 20h45 pétantes, on voit arriver sur scène un guitariste, un batteur, un (multi)claviériste, et deux danseurs-choristes à tête de cheval (ils opteront parfois pour l’œil à la Residents), et on entend la - très sombre - introduction ‘this is the sound of Ebony Bones’, qui permet à la toujours exubérante chanteuse anglaise d’arriver sur scène dans une ambiance chauffée à blanc, la - très blanche - robe à franges (on est plutôt proche de franges sans robe) rappelant que la donzelle est adepte des tenues improbables (celle-ci est-elle également de Castelbajac ?). Cela débute fort, donc, avec un enchevêtrement de titres de ses deux albums, le petit dernier trouvant aisément sa place parmi les titres toujours aussi explosifs du premier opus. On l’aura noté, il n’y a pas énormément de musiciens sur scène, mais les trois présents font autant de bruit qu’une fanfare (au hasard), avec une énergie toute punk, voire post-punk (les mânes de Delta 5 flottent au-dessus de certains morceaux), mixée à une électro de bon aloi, et si le public se fait un peu prier, il ne cesse de gigoter dès lors qu’on l’a un peu asticoté à s’agiter (gentiment) dans la fosse. Et on n’oubliera évidemment pas le couple déguisé (belles perruques !) invité, le temps d’un morceau, à gonfler le nombre de danseurs sur scène…

Hormis au moment de se changer (elle arborera successivement une très large - et toujours blanche - robe, de style ‘fantôme gothique’, puis une - extrêmement - large fraise autour du cou - et du reste du corps), Ebony ne cesse de s’agiter en tous sens, debout sur la scène comme au sol, ses musiciens sont à l’unisson, et la température dans la salle est sur le point d’atteindre des sommets lorsque la chanteuse remercie le public et file en coulisses, après… 45 petites minutes de set ! Alors bien sûr, on siffle, on applaudit, on fait (évidemment) revenir le groupe, mais on sent que la soirée ne va pas s’éterniser. Si le rappel débute par un… remix de la chorégraphie déjà exécutée, avec Ebony derrière les fûts, on s’attend au pire dès le titre suivant, puisque le public est invité à grimper sur la scène, ce que nombre de spectateurs s’empressent de faire (oui, on a déjà vu mieux des dizaines de fois, les adorateurs des Wampas vont hurler au plagiat !). Le groupe entame alors une reprise des Smiths (et non, je n’ai pas trouvé tout seul la reprise, je suis Smitho-incompatible !), un what difference does it make sans doute destiné à faire fuir le public en avance… quoique cette avance ne soit guère importante, puisque le groupe en finit rapidement, et quitte définitivement la scène après… 55 minutes de set !

 

Ainsi les sentiments sont partagés lors du débriefing post-concert : oui, c’était très bien (hormis les 5 dernières minutes), oui l’énergie que l’on avait déjà constatée sur scène avec le groupe lors de ses précédentes prestations est toujours omniprésente, mais peut-on se contenter d’un set aussi rachitique, sans première partie, après avoir déboursé plus de 23 euros ? D’aucuns me susurreront que c’est mieux que la plupart des concerts du Grand Rex, qualitativement itou, mais on reste tout de même un poil désemparé devant ce genre d’agissements… Et surtout, se pose la question existentielle : sera-t-on réellement tenté de se laisser arnaquer de reprendre une place la prochaine fois que la donzelle reviendra en concert à Paris ?

 

On prend une quinzaine de jours pour évacuer cette semi-déception, avant le retour des Craftmen Club au Nouveau Casino.

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