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l'ayatollah du rock
22 janvier 2014

[TV Smith] good times are back

Date : mercredi 22 janvier 2014

 

Le Petit Bain prend vraiment le temps de se remplir en ce mercredi soir, à croire que la pluie désagréable qui accompagne l’arrivée des spectateurs sur les coups de 19h en a rebuté plus d’un, et que le courage n’aura pris le dessus qu’après 20h. Ou bien certains ont délibérément manqué le début de la soirée...
 
Cela pourrait bien être une explication valable, car la soirée à haute teneur en punk démarre avec Sugar & Tiger, sous-titré la Wampas Family, et certains pourraient croire à une sorte de blague... En effet, débarrassé de ses contingences eratépiennes, Didier Wampas expérimente un peu dans tous les azimuts, du solo (accompagné par les Bikini Machine) au groupe (celui de ce soir), en abandonnant au passage les Wampas, et l’appellation “Wampas Family” n’est pas qu’une figure de style : si Didier gère une guitare, les chœurs et quelques chants, l’un de ses fils est derrière les fûts, Jean-Mi (des Wampas...) tient la basse, un deuxième fils s’occupe de la deuxième guitare, tandis que le chant principal (on ne parlera pas de danse d’accompagnement, on sent une certaine gêne/timidité à se retrouver sous les projecteurs) est pris en charge par sa jeune compagne. Et là, on peut se demander si le fait de chanter faux est sexuellement transmissible, tant on reconnaît cette capacité (à ce niveau, c’est au-delà du défaut), tout au long du set, à titiller les oreilles des mélomanes et à faire fleurir les sourires sur les visages environnants... Côté musique, pas de doute, on connaît le background de Didier, il se ressent totalement dans ce punk-pop très wampasique, et comme les textes sont également en français, et laissent imaginer que Didier y prend une bonne part, la seule surprise est donc cette voix féminine, ce qui peut au final évoquer une sorte de copie démasculinisée des Wampas : certains semblent apprécier, mais dans l’ensemble la demi-heure de set ne génère pas vraiment d’enthousiasme débordant, ce qui ne semble pas non plus gêner le groupe, qui est visiblement et simplement heureux de jouer et de s’amuser, ce qui est en soi tout à fait appréciable et honorable !
 
A peine un quart d’heure pour vider la scène, et TV Smith arrive avec sa bière et sa guitare acoustique, pas de pédales d’effets ici, on va jouer directement, et c’est parti pour 45 minutes d’une énergie et d’une intensité folles, le très largement quinquagénaire britannique pouvant en remontrer à pas mal de jeunes en matière de présence scénique et d’utilisation de l’espace... L’ancien chanteur des Adverts (étiquette un peu facile, étant donné que cela ne concerne que les deux ou trois premières des 36 dernières années !) s’exprime essentiellement en français entre les morceaux, se faisant largement comprendre d’un public pas forcément conquis d’avance, et pousse même jusqu’à interpréter en français the day we caught the big fish, le retitrant la grosse prise, ce qui est quelque peu limitatif ! Au programme, un passage en revue de l’ensemble de la carrière du très fin, voire malingre, Anglais, qui utilise ses pieds comme grosse caisse, qui joue de la guitare à vitesse grand V, et qui prend tout de même le temps d’expliquer ses chansons avant de les interpréter, avec toujours une bonne dose d’humour (le sourire ne quitte jamais son visage), ce qui ravit les spectateurs installés dans la fosse, qui se remplit peu à peu durant le set, d’ailleurs. Beaucoup d’échanges, quelques explications, et tous les titres recueillent les faveurs du public, qu’ils soient connus (les vieilleries des Adverts) ou encore inédits (the first one to sign up, par exemple). Si l’on s’attarde sur le cas des reprises des Adverts, puisqu’il ne faut pas se leurrer, ce sont les morceaux qui évoquent le plus de choses à la majorité des présents, la volonté d’accélérer le tempo sur chacun d’entre eux est manifeste (et réussie, au passage), no time to be 21 lui remémore l’époque où justement il avait 21 ans, mais c’est le trio final qui remue évidemment le plus, avec les trois “tubes” enchaînés gary gilmore’s eyes (ou que se passe-t-il lorsqu’un tueur fait don de son corps à la science) / bored teenagers (pas besoin de traduire, ni de s’étendre sur le sujet, éternel et intemporel) / one chord wonders, ce dernier titre permettant de se souvenir de la fameuse affiche de la tournée Adverts/Damned de 1977 qui annonçait 'The Damned Can Now Play Three Chords, The Adverts Can Play One, Hear All Four Of Them At...', signe que l’autodérision régnait (déjà) à l’époque. Alors, bien évidemment, on aurait aimé que cela dure bien plus longtemps, mais comme le bonhomme est d’une accessibilité à toute épreuve, il est présent au merchandising à peine le set terminé, et prend le temps de discuter avec qui le veut, indifféremment en français ou en anglais (en allemand également, pour ceux qui veulent), signe que ces presque 40 ans de musique et de tournées (120 concerts en 2013 !) n’ont en rien altéré son goût du dialogue, de l’échange, et du contact humain ! Bref, on attend avec impatience son retour dans nos contrées (ces dernières années, c’est presque tous les ans, chic !).
 
Quand la tête d’affiche arrive sur scène, il ne s’est pas écoulé plus de 20 minutes depuis le départ de TV, mais les UK Subs n’ont guère besoin de temps pour se mettre en place, il s’agit d’aller droit au but, soit un punk frisant avec le hardcore, assez basique, parfois on craint que le guitariste du soir ne nous emmène vers le métal, mais cela reste toujours dans les limites du raisonnable. On parlait de la longévité de TV Smith, que dire de celle de Charlie Harper, le très bientôt septuagénaire chanteur (et seul membre inamovible) du groupe, qui est encore plus en forme qu’il y a quelques années, il ne relâche guère ses efforts pour suivre ses jeunes compagnons de tournée (on parle musique, bien évidemment), et les morceaux s’enchaînent très rapidement, on en reconnaît certains au passage (emotional blackmail, warhead, bien sûr), mais pas tous, parfois cela frise un peu la bouillie... Petite déception, stranglehold est livré dans une version presque méconnaissable et pour tout dire ratée, alors vu que c’est le titre qui m’a fait connaître la musique du groupe, j’y tiens comme à la prunelle de beaucoup ! Mais la surprise est que le groupe se retire après seulement 45 minutes, avant de revenir pour un rappel qui satisfait tout le monde, moi y compris, puisque vont se succéder c.i.d., i live in a car et party in paris, ce qui contenterait n’importe quel punk à chien sur la surface de la Terre... Un second départ après 53 minutes, puis le groupe revient pour un dernier rappel, qui inclut limo life et new york state police, et c’est après 63 toutes petites minutes que les lumières se rallument, ce qui occasionne quelques grincements de dents au milieu de pas mal de visages béats. De mon côté, hormis la déception sus-citée, pas vraiment de surprise, c’est à peu de choses près ce à quoi je m’attendais, les UK Subs venant très régulièrement chez nous (au moins une fois par an), on commence à savoir ce qu’ils sont capables de nous offrir.
Au bilan général de la soirée, on retiendra une très bonne ambiance, deux concerts gentillets entourant une performance de haut vol, et absolument aucun regret de s’être déplacé jusqu’à la Seine pour assister à cela !
 
Set-list TV Smith :
  1. Only one flavour
  2. No time to be 21
  3. Coming in to land
  4. The first one to sign up
  5. Expensive being poor
  6. Immortal rich
  7. You saved my life then ruined it
  8. The day we caught the big fish (version française : La grosse prise)
  9. Good times are back
  10. In the arms of my enemy
  11. Lion and the lamb
  12. Gary Gilmore’s eyes
  13. Bored teenagers
  14. One chord wonders
 
On se repose une bonne grosse quinzaine de jours, avant de reprendre avec Mell, et de (très) belles choses à suivre : 999, Ebony Bones, Craftmen Club, Charles de Goal, Blood Red Shoes, Savages, Frustration, Jello Biafra, les Toy Dolls, et tout cela jusqu’à fin mai, avec en final le retour des Sheriff !
 
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Commentaires
S
Hello MatttBrrr, pour info c'est moi qui écrit toutes nos merveilleuses paroles!
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J
De sacrées belles perspectives en effet. Espérons que certaines de ces belles choses viendront jusqu'à Lille ...
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