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l'ayatollah du rock
11 janvier 2014

[les Olivensteins] tragique, vraiment ?

Date : samedi 11 janvier 2014
 
Pour bien démarrer 2014, rien de tel qu’une petite soirée Gonzaï, la dernière nous ayant laissé sur le cul, on a tendance à avoir confiance dans celle-ci, toujours sise à la Maroquinerie, et qui a attiré beaucoup de monde (si ce n’est pas plein, ça y ressemble fortement...), avec une mixité évidente, tant dans la distinction masculin/féminin que dans celle jeunes/vieux. Il faut dire que l’affiche s’y prête bien, étant donné qu’on a un jeune groupe (comparativement, j’entends) sur la pente ascendante, et un groupe très ancien mais de retour depuis moins d’un an, qui effectue sa première date dans Paris intra-muros depuis pas loin de 34 ans...
 
Après avoir totalement raté la prestation de the Dictaphone, on entame directement (oui, ils entament leur set avant l’horaire annoncé !) les hostilités avec le retour du trio montpelliérain Marvin, qui a énormément évolué depuis ses débuts (en première partie de NoMeansNo, en ce qui me concerne), et dont le jeu très noise des débuts s’est très largement teinté de sonorités proto-hard depuis quelques mois... Alors, si l’énergie demeure omniprésente, tout au long du (très court, pas plus de 30 minutes !) set du groupe, certains morceaux, très imprégnés de voix vocodérisées par exemple, peuvent paraître un poil longuettes, preuve sans doute d’un éloignement de l’attirance initiale pour le son du groupe. Car une chose est certaine, c’est que le trio possède un son éminemment particulier, même en évoluant, et on ne peut lui reprocher cela. En revanche, on n’est pas forcé de s’enthousiasmer, le mélange grosses guitare/batterie (et parfois même voix) avec des synthés (bien plus présents qu’auparavant) ayant tendance à évoquer pour certains un mélange entre Led Zep et Air qui refroidira plus d’une âme pourtant bienveillante... On va donc sans doute continuer à s’éloigner du groupe, mais on peut paradoxalement miser sur une montée en puissance de sa fanbase, tant on a senti l’ensemble des spectateurs conquis par la prestation de ce soir, dans toutes les couches de la population concernées !
 
Le temps de changer les instruments sur la scène, et ce sont les Olivensteins qui déboulent, pile à l’heure, et qui entament une set-list très semblable à celle du BBMix il y a deux mois, mais on remarque très rapidement que les morceaux sont exécutés avec encore plus de tension, tant au niveau du chant (même si le son n’est pas toujours égal) que des instruments, et la fosse réagit immédiatement, avec un pogo endiablé qui ne connaîtra presque pas de cesse, y compris lors de la prise de bec entre un ancien arrogant et un jeune godelureau pas désireux de céder devant un putatif droit d’aînesse. Qu’on se rassure, cela n’ira guère plus loin qu’un vol de noms d’oiseaux, l’arrivée du cerbère de service coïncidant avec un abandon réciproque des griefs, et un retour immédiat dans la danse... Mêmes titres donc, mais réactions bien plus poussées du public (bien plus nombreux, par ailleurs), qui chante à l’occasion, qui agite des membres (bras et jambes, essentiellement), et qui fait plaisir au groupe sur scène ! Car il est évident ce soir que chacun, musicien ou spectateur, partage la même allégresse, les morceaux les plus connus suscitent des sourires à foison, les moins connus plus d’attention mais guère moins de sourires, et si certains perdront des litres de sueur dans la fosse, d’autres (les mêmes ?) y perdront des lunettes, une partie des boissons, sans jamais la moindre plainte.
On ne peut évidemment faire différemment que d’isoler LE fier de ne rien faire, objet de toutes les attentes et de pas mal de discussions post-concert, mais à mon sens c’est euthanasie qui est ce soir la preuve la plus évidente du durcissement du son du groupe, le morceau est également un poil étiré, et c’est un vrai crève-cœur de voir le groupe se retirer de scène immédiatement après son interprétation ! Heureusement, le quintet revient presque immédiatement, accompagné pour la totalité du rappel d’un Tony Truant toujours égal à lui-même, c’est-à-dire prêt à rajouter une couche de rock’n’roll à ce qui n’en manquait déjà pas beaucoup, et ce son de guitare inimitable (Dogs, Wampas, entre autres) vient booster cette prestation jusque là quasi idéale... Cerise sur le gâteau, le champagne arrive sur scène pendant la colère monte, pour l’anniversaire d’Alain, l’un des deux guitaristes du groupe, des coupes circulent même dans le public, avant de terminer en beauté avec un titre quasiment inédit jusqu’alors, un c’est trop fort qui pourrait très bien résumer l’impression laissée par le groupe de quinquas-sexas ! Car pendant ce set, si les “vieux” étaient conquis d’avance, ce sont les plus jeunes des spectateurs qui en ont pris plein la vue et les oreilles, et c’est l’unanimité à la sortie de la salle, après un set qui n’aura pourtant pas dépassé la durée d’une heure, mais dont la densité a largement compensé la (relative) brièveté.
Et tant qu’à en remettre une couche, je persiste et je signe : le groupe continue à s’améliorer concert après concert, et si les absents ont eu tort (ou pas le choix, vu que la soirée annonçait complet), ils peuvent espérer se rattraper dans les mois à venir, puisque le groupe n’est pas décidé à relâcher ses efforts ! Donc, tout simplement, vivement la prochaine fois !
 
Set-list :
  1. Vivement que je sois vieux
  2. J’ai craché mes amygdales
  3. Je suis négatif
  4. Patrick Henry est innocent
  5. Tueur à gages
  6. Les catalogues
  7. Le spécialiste
  8. Fier de ne rien faire
  9. Né pour dormir
  10. Je hais les fils de riches
  11. Grand chef
  12. Euthanasie
  13. Rappel : La nuit tragique
  14. Le vampire
  15. La colère monte (+ champagne)
  16. C'est trop fort
 
La suite, ce sera sans doute vendredi prochain, avec un gros doute : Tony Truant à l’Alliance, ou Warum Joe au Gibus Café ??
 
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