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l'ayatollah du rock
25 juillet 2013

[Warum Joe] le jour se lève

Date : 25 juillet 2013



La Miroiterie est une nouvelle (dernière ?) fois sous la menace d’une expulsion, pour le 15 août ce coup-ci, et c’est donc l’occasion d’organiser des concerts de soutien à... d’autres lieux autogérés ! En ce jeudi soir (et le lendemain itou), c’est le Centre Artistique Paul Eluard qui est censé ramener du monde, ce qui n’est pas vraiment le cas à l’heure prévue sur les flyers (19h15, c’est le grand vide), et c’est même la panique une heure plus tard, puisque les deux groupes censés jouer en première partie de soirée ont décidé d’annuler leur venue au dernier moment... Pas cool, ça en énerve beaucoup, et il faut donc patienter beaucoup avant d’entendre les premières notes de guitare...

Histoire de sauver un peu les meubles, c’est David Stygmate qui occupe la salle, accompagné de sa seule guitare sèche et d’une chanteuse à la voix très agressive, pour reprendre en version allégée les titres de son groupe. On a également droit à une reprise, celle de pas assez de toi de la Mano (sauf erreur de ma part, bien sûr), qui agite les personnes présentes dans la salle pas encore totalement surchauffée... Le tout tombe bien, les spectateurs sont bienveillants, l’ambiance est bonne, et si on est loin du gros son auquel David nous habitue avec ses autres combos, ça permet de se mettre un poil dans l’ambiance des concerts, et surtout de patienter, car il y aura par la suite plus d’une heure d’attente, à discuter en sirotant de la bière tiède... On s’y fait, mais il ne faut pas trop en abuser !

Heureusement, sur les coups de 22h35, après avoir récupéré l’intégralité du groupe, Warum Joe peut enfin entamer son set, on est en configuration habituelle avec les musiciens habituels (pas comme aux Combustibles il y a quelques mois), et la set-list va osciller du très ancien au beaucoup plus récent avec le même bonheur, celui des spectateurs étant au passage total. Bien sûr, on est à la Miroiterie, le son est loin d’être parfait (euphémisme), le groupe est parfois en mode foutoir, mais si on prend, au hasard, la réinterprétation d’un béryllium tremens, à l’intro méconnaissable, on sent qu’il y a de la recherche, et qu’il ne s’agit pas de se reposer sur ses lauriers... Alors on peut se dire que la set-list oublie datcha ou dactylo ? OK, mais il y a el condor et sun tsu... Et encore, pendant la prestation (une heure d’un bloc, sans rappel), on ne réfléchit pas à ce qui pourrait manquer, on ne s’occupe que du plaisir à être là, même si c’est foutraque, à voir des djeunz slammer et pogoter devant la scène, à voir quelques plus anciens se mêler à leurs danses et à observer partout les mêmes sourires. Le fait d’assister au retour sur scène du clavier, visiblement fatigué mais heureux d’être là, de constater que la Miroiterie s’est finalement bien remplie pendant l’attente, beaucoup n’étant venus QUE pour Warum Joe, tout cela permet de passer un vrai bon moment, même si le retour at home dans des vêtements imbibés d’odeur de fumée nous ramène quelques années en arrière, à une époque qu’on pensait avoir oubliée, pour le meilleur ! Tout cela est donc un mélange d’atmosphère bon enfant et de sérieux musical, le punk à boîtes du sextet persistant à défier le temps grâce autant aux musiques (les musiciens ne sont pas des manches, et le tout est sacrément entraînant) qu’aux paroles, uniquement en français, parfois acides, parfois cyniques, jamais mièvres en tout cas, et qui pourraient être reprises en chœur par l’intégralité de l’assistance. Et un groupe qui demande à son public de se mettre à poil (on en verra plusieurs torse nu, mais cela n’ira pas plus loin, que les âmes sensibles se rassurent, et cela est également dû à l’atmosphère devenue rapidement étouffante) prouve qu’il opère en pleine confiance, et c’est bien plaisant aussi de sentir cette communion, totalement areligieuse. Vous le sentez, je ne suis pas vraiment objectif, j’apprécie ce set en dépit de ses petits défauts, mais c’est justement cette humanité qui donne de la vie aux concerts, se retrouver devant une machine trop bien huilée ne présentant selon moi guère d’intérêt. Cela explique également pourquoi j’ai d’ores et déjà envie de réserver la date du 4 octobre, qui devrait proposer une affiche alléchante Fab Mods / Warum Joe à Montreuil...



Set-list probable :

  1. Sang famille
  2. Le camionneur
  3. Peine totale
  4. Al tarma
  5. Love me tendo
  6. Peste noire
  7. El Condor
  8. Tchang
  9. Beryllium tremens
  10. Sun tsu
  11. Loto critique
  12. Carpates show
  13. Mauser fucker
  14. Utah bitch
  15. A.I.D.
  16. Bloody Mary
  17. Les avortons
  18. Ballroom au Ritz
  19. Le jour se lève
  20. Idi Amin

La suite, ce sera sans doute au Glaz’Art le 13 août avec le retour de Jello Biafra et son GSM.

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