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l'ayatollah du rock
6 juillet 2013

[La Ferme Electrique] jour 2

Date : 6 juillet 2013

 

Après un premier aller-retour en voiture vendredi pour atteindre Tournan-en-Brie et son festival La Ferme Electrique, c’est par le RER que nous y retournons le samedi, ce qui permet de moins se limiter au niveau du bar, mais oblige à prévoir de ne pas assister à la totalité de la soirée...

Il est 18h20 lorsqu’on se pointe à la Ferme, et si les lieux sont toujours aussi accueillants, on remarque immédiatement que la moyenne d’âge du public est bien plus élevée que la veille, preuve que beaucoup ont tenu compte des avertissements concernant les horaires... En effet, le 2e jour du festival commence dès 18h30 (en réalité, ce sera 18h40) avec la reformation, totalement improbable il y a peu, des Olivensteins, légendaire groupe rouennais disparu corps et biens début 1980... Etant donné la discographie très réduite du groupe (un unique 45 T de leur vivant, un mini album compilatoire édité chez Born Bad il y a peu), et que finalement très peu des spectateurs de ce soir ont déjà assisté à des concerts du groupe à l’époque, une bonne partie de la set-list va être une découverte pour beaucoup, les quelques titres emblématiques (euthanasie ou fier de ne rien faire, repris de nombreuses fois) seront les seuls moments où le public bougera et chantera en chœur, le reste du temps chacun sera très attentif, voire très statique, ce qui se comprend tout en étant un peu dommage... Alors, de quoi s’agit-il ici ? Eh bien, à ceux qui s’attendent à un punk énergique et rentre-dedans, nous pouvons conseiller de passer leur chemin, car on est plutôt face à un groupe de pub-rock, à la Dr Feelgood si l’on doit citer un exemple, mais qui possède une attitude punk, rien que par les paroles de ses chansons : sous Giscard, il y a 35 ans, glorifier Patrick Henry (un peu de recherches ne vous fera pas de mal), hurler à l’euthanasie ou proclamer que l’on est fier de ne rien faire était d’une provocation hors normes, et n’est pas loin de le demeurer actuellement, au royaume du politiquement correct ! Emmené par un chanteur qui ne tient pas en place, et attire l’œil de manière incontrôlable, le quintet enquille gentiment les morceaux, prenant de plus en plus d’assurance au fil du set, et comme le son est suffisamment bon pour que l’on comprenne les paroles sans difficultés, le concert se déroule de manière très sympathique, avec des spectateurs bienveillants et émus d’assister à ce retour sur scène. On remarque que les morceaux inédits sont d’une valeur avoisinante de celle des classiques, tant dans les paroles que dans la musique, et si l’on ne peut décemment pas parler de public en délire, c’est bien à une nuée de sourires que fait face le chanteur, preuve que ce come-back est une réussite et que le travail (évident) du groupe pour préparer cette prestation porte ses fruits ! Cerise sur le gâteau, nous avons droit, après un set de 3/4 d’heure, à un rappel de 3 titres qui verra Tony Truant accompagner ses compatriotes, Gilles le chanteur se permettant un passage impromptu dans la fosse, ce qui donne des images bien sympa a posteriori. Car oui, vous pouvez trouver l’intégralité du set (presque 55 minutes) sur youtube, en quatre parties, histoire de vérifier (ou non) que vous avez raté quelque chose en snobant Tournan en cette fin d’après-midi...

Il semble difficile de se remettre à tenter des nouveautés, mais c’est tout de même le principe de ce festival, alors on se dirige vers la petite grange (cf. hier la configuration des lieux) pour écouter Le Death to Mankind, et là c’est une petite claque qui surgit, tant la configuration bizarroïde et barrée du trio peut intriguer : un guitariste à chant rauque, deux claviers de type boîte à rythmes, l’un des deux utilisé par une chanteuse-crieuse, le tout officiant dans le tout et n’importe quoi, parfois à la limite de l’indus, parfois très noise, mais la plupart du temps intéressant, dès lors qu’on veuille bien dépasser un a priori négatif à la première impression visuelle et auditive... Je ne dis pas que j’écouterais cela en boucle, mais en concert cela possède une force certaine, et cela constitue une découverte fort intéressante, ma foi !

Aujourd’hui, on a décidé de ne pas faire l’impasse sur les frites maison, alors c’est plutôt Eddie 135 que l’on zappe allègrement, d’autant plus que le genre de “keyboards fight” n’est pas vraiment fait pour me plaire... On avoue qu’on a également raté la performance (équestre ?) d’Unika, en revanche on a assisté à la performance de Sidonie Deschamps, à base de gobelets d’eau, de peinture, de guitare électrique, d’élastique, bref comme hier avec GRT, on reste un poil circonspect, mais relativement impressionné par cette prestation.

On revient dans la petite grange, car Mr Marcaille a entamé son set, et là aussi c’est quelque chose à ne pas rater : imaginez un petit bonhomme, chevelu, barbu, en caleçon derrière son violoncelle (alto ?) et ses deux grosses caisses à pied, que l’on se souvient avoir vu et ouï plusieurs fois avec Violon Profond, et qui hurle, crache (sur lui-même comme sur le public) , boit, rote, chante parfois, fait chanter également, fait des reprises improbables, bref offre un condensé de mauvais goût qu’il ne faut pas avoir raté sous peine de le regretter éternellement... C’est là aussi proche du n’importe quoi, totalement foutraque, mais également très drôle et assez jouissif, et on ne peut que le conseiller, il tourne pas mal, n’hésitez pas à vous déplacer pour le voir si vous en avez l’occasion !

La suite, c’est une bonne purge, avec Aetherlone dans la grande grange, un quatuor qui oscille entre beaucoup de choses, et pas des meilleures : on pense à Supertramp, à Talk Talk, et paradoxalement également à plein de groupes de djeunz qui veulent faire du bruit sans penser à y insinuer des mélodies, bref de la pop brouillonne qui ne me touche pas du tout, ou alors juste pour me hérisser le poil !

On retourne donc chercher du meilleur son dans la petite grange, et on en trouve avec Headwar, un quatuor noise et mixte en provenance de la capitale du monde, qui est suffisamment décalé et non imbu de lui-même pour proposer quelque chose de rigolo et violent, de sérieux et amical, de bruitiste et bruyant, et surtout très plaisant, ce qui permet de terminer le festival sur une bonne note...

Car il est déjà 23h30, le dernier RER vers Paris va bientôt arriver (enfin, il arrivera, mais avec 20 minutes de retard, les correspondances prévues seront ratées, et il faudra un poil de chance pour éviter le tacos ou la marche à pied...), et comme on sait qu’on se passe aisément de Cheveu (et c’est un euphémisme), et qu’on ne sait pas grand chose des autres groupes, Bonne Humeur Provisoire, Jean Jean, Tout de Suite et Scorpion Violente, on se dit qu’on les testera sans doute à une autre occasion ! Mais on repart avec la ferme intention de revenir au festival le plus tôt possible, pour peu que l’affiche offre une ou deux choses intéressantes...

Set-list Olivensteins (avec des doutes sur certains titres...) :

  1. Vivement que je sois vieux
  2. Je hais les fils de riches
  3. J’ai craché mes amygdales devant ta porte cochère
  4. Je suis négatif
  5. Patrick Henry est innocent
  6. Né pour dormir
  7. Pourquoi penser à moi
  8. La nuit tragique
  9. Euthanasie
  10. Les catalogues
  11. Le spécialiste
  12. Fier de ne rien faire
  13. Grand chef
  14. Rappel : John Wayne
  15. Le vampire
  16. La colère monte


La suite, ce sera mardi soir au Trianon avec Morcheeba, ou comment changer totalement d’univers en 2 jours...

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Commentaires
S
Le compte rendu du set des Olivensteins est plutôt fidèle , la set list est la bonne mais par contre Dr Feelgood ??????????????????????????????,
Répondre
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