Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
5 juillet 2013

[La Ferme Electrique] jour 1

Date : 5 juillet 2013

 

Vendredi, fin d’après-midi, les vacances commencent, le week-end également, et les routes sont bien remplies pour échapper à la capitale. Tout petit rythme donc pour se rapprocher de la Brie, et plus précisément de Tournan, où le festival de La Ferme Electrique entame sa première soirée...

Arrivé au fin fond du bout du monde (version très parisianiste des choses...), on découvre un parking pour le moins champêtre, et largement surdimensionné, une option de camping (non retenue, personnellement) qui semble également offrir pas mal de places, et un lieu assez improbable : une ancienne ferme, totalement relookée, avec deux granges consacrées aux concerts, l’une semi-ouverte, l’autre un poil plus petite et totalement close, mais également des stands de merchandising, de bouffe (ah, les frites maison que l’on ne consommera pas ce soir !), de boisson (ah, la bière de la Licorne, que l’on consommera ce soir !), des canapés de toutes sortes installés sur des tapis dans la cour, des arbres à vinyles, des pissotières à vinyles, des décorations hallucinantes, et une organisation totalement sympa (j’oublie volontairement mon soupçon d’énervement après les 3 contrôles de billets en 4 mètres à l’arrivée...), bref au niveau du cadre ce n’est quasiment que du bonheur !

Le public est également disparate, puisqu’on trouve des rockers, venus de plus ou moins loin, mais également des habitants de la ville, de tous âges et de tous looks, ce qui rassure : on organise des choses sympa, et parfois cela intéresse les locaux... D’ailleurs, les préventes seront très vite parties, et les ventes sur place n’auront sans doute pas duré trop longtemps, en dépit d’autres festivals peu éloignés le même week-end.
Il faut également préciser que s’il s’agit d’un festival connoté '”rock”, le programme y est pour le moins varié, allant du très grand public au plus pointu, avec des groupes en pointe actuellement tandis que d’autres étaient jusqu’à présent restés pour le moins obscurs...

Alors, en arrivant peu après 20h00, on n’aura pas eu le loisir de tester Men Machines, ni FI/SHE/S, ni Drive with a Dead Girl, on ne dira donc de mal d’aucun de ces trois groupes, le premier semblant d’ailleurs être assez expérimental... Non, rien de tout cela, mais on arrive tout de même à l’heure pour tester Tue-Loup, dont on a entendu parler depuis bien longtemps, et qui est la première déception de la soirée : bien trop pop à mon goût, avec parfois des intonations de Cantat dans la voix qui ne sont pas niables tant elles sont prononcées, et globalement peu d’intérêt, je dois dire que je ne m’attendais pas à cela. Ce n’est pas grave, le programme à suivre est pour le moins copieux, et on aura sans doute l’occasion de se refaire la cerise assez rapidement...

Quand on dit rapidement, cela n’est pas non plus immédiatement, puisque le duo June et Lula (trio sur scène, puisqu’un batteur se joint aux deux chanteuses), s’il propose des harmonies vocales subtiles et parfois intéressantes, est un poil trop folk à mon goût... En sus, le choix de chanter en anglais est à mon sens assez décevant, et ne me permet pas de m’intéresser aux chansons par le biais de paroles que l’on ne comprend pas forcément, l’acoustique des lieux y étant peut-être également pour quelque chose !

Alors, on se dit qu’avec JC Satan, la soirée musicale va vraiment décoller, et on se précipite dans la grande grange pour voir ce que donnent ces Bordelais dont beaucoup nous rebattent les oreilles depuis de longs mois. Une chanteuse, un guitariste-chanteur, du clavier, de la batterie, visuellement tout va bien, il reste à écouter, et là, une fois de plus, c’est la déception qui l’emporte : les sonorités sont intéressantes, on oscille parfois entre the Fall et Help She Can’t Swim, en omettant d’autres références tout aussi excitantes, mais comment se fait-il que rien ne se passe émotionnellement ? Peut-être manque-t-on un peu d’énergie, peut-être au contraire la volonté bruitiste l’emporte-t-elle trop sur la musicalité, dans tous les cas je reste globalement assez froid devant la musique du groupe, et je n’attends d’ailleurs même pas la fin du set avant de retourner vers le bar, en attendant la suite, et commençant de désespérer de trouver chaussure musicale à son oreille, même si l’atmosphère générale empêche tout regret concernant notre présence ici ce soir !

On change un poil de style avec les Tits (pas d’infos sur le groupe), un quatuor qui fait dans le rock violent (quelqu’un a prononcé le mot “bourrin” ?), et ce n’est sans doute pas mon humeur du moment, puisque je ne résiste pas à l’envie de profiter de la température extérieure plutôt que de me ruiner les tympans en restant dans la petite grange à les écouter...

Petit intermède performing avec une action du GRT, qui voit un homme se gratter jusqu’au sang avant de se jeter la tête la première dans une baignoire sans eau, c’est pour le moins étonnant mais cela ne laisse pas indifférent !

Il ne faut pas traîner dehors à vérifier s’il ne s’est pas trop fait mal, puisqu’on a entendu les Frustration entamer leur set dans la grange principale, et que depuis de longs mois il n’y a pas beaucoup de groupes qui peuvent se targuer d’arriver à la cheville des Franciliens sur scène, ce que l’on avait constaté à la Maroquinerie il n’y a pas si longtemps et ce en dépit de lourds problèmes techniques... Ce soir, on peut se rassurer, les seuls incidents techniques se limiteront à quelques grésillements lorsque des fans grimperont sur scène et marcheront là où il ne faut pas (généralement, éviter les fils...), pour le reste la démonstration sera pour le moins impressionnante : en un peu plus d’une heure, on aura droit à la même set-list qu’à la Maro (deuxième rappel faster en moins), mais avec une intensité encore supérieure, puisque les titres s’enchaînent quasiment sans discontinuer, que le groupe est encore une fois hyper carré, que les quelques pains sont pris avec une bonhomie démontrant que le groupe ne se prend toujours pas pour ce qu’il n’est pas, et le public ne s’y trompe pas, enthousiasmé qu’il l’est pas une offrande d’un tel niveau ! Alors effectivement on retrouve pas mal de spectatrices qui viennent danser sur la scène, Fabrice joue avec les enceintes (on parle ici de hauts-parleurs), le clavier persiste à pratiquer le stage diving, au grand plaisir des spectateurs, et si on persiste à penser que uncivilized est un morceau qui devrait faire partie des programmations de toutes les bonnes radios, s’il en reste, tant sa progression peut donner de frissons, le reste du set est au même sommet, nous sommes ici devant un concert sans point faible, et il va sans dire que cela est compliqué de remettre les pieds et les oreilles sur terre lorsqu’il faut se résoudre à laisser le groupe se retirer de scène... Que ceux qui n’ont pas encore leurs places le fassent d’urgence : le 24 octobre, il est tout à fait possible que Frustration fasse la leçon aux Buzzcocks à la Cité de la Musique !

Difficile de passer après une telle tornade, mais les Infecticide tentent de relever ce défi, et dans son genre le trio ne doit pas être si loin de se montrer raisonnablement à la hauteur : dans une optique électro-punk délirante, on peut soit rentrer dedans et trouver cela génial, soit passer totalement à côté... Il est vrai que le titre bagarre générale est un exemple de réussite quasi parfaite dans ce style, et certains auraient préféré voir Infecticide plus tôt dans la soirée, histoire de mieux pouvoir en profiter...

Avant de songer à rentrer sur Paname, il reste à tester Le Réveil des Tropiques, un des multiples projets de Stéphane Pigneul (Object, Norma Loy...), et une fois de plus on espérait autre chose ce soir, puisque le post-rock proposé se rapproche plus du prog-rock que du post-punk auquel on aurait préféré assister : des morceaux qui s’étirent jusqu’à l’asphyxie, et surtout pas l’excitation attendue, bref on peut partir sans trop de regrets, sans assister aux prestations de Syracuse et Machi, car si on veut revenir en forme demain, et on tient à revenir en forme demain, il faut songer à reprendre quelques forces, en espérant dormir mieux dans son lit qu’au camping... Et si la soirée ne fut pas musicalement aussi excitante que prévu, peu importe, il est possible qu’on se retrouve accro à ce festival dans les années à venir !


Set-list Frustration :

  1. worries
  2. around
  3. for them no premises
  4. as they say
  5. midlife crisis
  6. it’s gonna be the same
  7. premeditation
  8. just wanna hide
  9. uncivilized
  10. we miss you
  11. no trouble
  12. assassination
  13. angle grinder
  14. too many questions
  15. cos you ran away
  16. blind
  17. dying city



La suite, c’est directement le deuxième jour du festival, le samedi soir...


Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 252
Publicité