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l'ayatollah du rock
5 juin 2013

[Peter Murphy] a flat field

Date : 5 juin 2013

 

Mercredi soir presque estival, plutôt un temps agréable pour rejoindre le Trabendo, où on s’attend à suffoquer, même si le concert n’est pas annoncé complet.

Arrivés sur place, nous constatons que la foule n’est pas encore au rendez-vous, que la salle est respirable, et surtout qu’en guise de première partie c’est un DJ qui vient poser ses disques sur la scène : alors ce qu’il passe est plutôt agréable, je retrouve pas mal de choses que j’ai en stock, mais j’aurais préféré tester un vrai groupe, ou bien nous serions arrivés bien plus tard si nous l’avions su !
Menfin, après au minimum une bonne heure de poussage de disques, les lumières s’éteignent, on voit un écran vidéo qui descend sur la scène, et une petite dame vient nous annoncer que nous allons avoir l’insigne honneur de nous voir présenter une vidéo en guise de teaser pour le futur album de Peter Murphy, prévu pour l’automne, et sur lequel Youth a travaillé. Cela surprend un peu tout le monde, et effectivement nous avons droit à 5 extraits du futur album, le premier étant assez supportable pendant que les 4 autres annihilent toute envie de s’acheter la future galette, tant ils sont caricaturaux, dans l’aspect gothique outrancier de la musique, et donnent plus envie de rire que d’écouter... Bref, je suis tranquille, c’est encore un album de Peter Murphy que je n’achèterai pas !

Après cette mise en bouche insipide (au mieux), on attend encore une éternité que les lumières se ré-éteignent, pour se retrouver dans une totale obscurité (on omettra les lumières du bar) et entendre enfin de la musique, avec king volcano qui entame cette soirée “Mr. Moonlight Tour”proposée par Peter Murphy pour fêter les 35 ans de Bauhaus... L’avantage de cette intro, c’est qu’on constate que certains continuent à filmer, même dans le noir complet, ce qui laisse pour le moins dubitatif sur l’intérêt porté par ceux-ci au spectacle proposé, puisqu’ils préfèrent regarder le concert à travers un écran ridiculement petit... On constate que la musique se rapproche à la note près à la version originale sur album, ce qui me gêne légèrement (si c’est pour écouter l’album, pas besoin de dépenser 30 euros...), et cette gêne perdurera au moins sur la demi-douzaine de premiers titres ! Alors on constate que la voix de Peter n’évolue pas vraiment, ce qui est un compliment, et dans le même temps que son comportement pour le moins cabot sur scène n’évolue guère non plus, ce qu’on accepte car cela fait partie du personnage... On apprécie tout de même beaucoup cette entrée en matière, comme le kingdom’s coming qui suit, même baigné dans un éclairage rouge vif, et encore plus l’enchaînement double dare / in the flat field, car même copies conformes des originaux, ces titres conservent une puissance certaine. Un peu plus tard, Peter décide de jouer avec la lumière, utilisant sur boys et silent hedges des genres de lampes de poche, qui permettent de rendre les visages effrayants, bouh j’ai peur ! Bon, c’est un jeu de scène, pas du plus évolué, mais pourquoi pas... Enfin, à partir de kick in the eye, les morceaux s’éloignent un peu des originaux, les musiciens (que Peter se sent obligé de nous présenter pour nous dire “ce ne sont pas les musiciens de Bauhaus, ce sont mes musiciens depuis 7 ans”, comme s’ils avaient le moindre air de ressemblance avec Daniel Ash ou David J...) s’autorisent un peu de liberté, et ça me rassure un brin, on voit ainsi Peter s’essayer au melodica, et sur le morceau qui suit (il me semble d’ailleurs que le contrat n’est pas respecté, a strange kind of love me semble être de Peter Murphy et non de Bauhaus...)le bassiste joue du violon, Peter de la guitare, et l’effet le plus étonnant du morceau est une introduction toute légère à bela lugosi’s dead, en version pour le moins décalée, qui ne dure pas longtemps et effraie ainsi les aficionados : le morceau de bravoure du groupe anglais va-t-il être escamoté en 30 secondes ? Que nenni, on se rassure toute de suite, c’est une version classique qui suit immédiatement, bien étirée en longueur, sur laquelle Peter Murphy se charge d’une petite boîte à rythmes/sonorités diverses, ouf !
Malheureusement, the passion of lovers, qui suit, est exécuté de manière assez molle, il y a manque justement de la passion, et c’est ainsi l’un de mes chouchous qui est sacrifié ! Ceci, d’autant plus qu’on entend la confirmation que les chœurs sont pour le moins limite, le bassiste ayant une voix qui me semble totalement inadapté à la musique de Bauhaus ! On se rendra compte un peu plus tard dans la soirée que la voix du guitariste ne vaut pas mieux, au passage... Heureusement, avec she’s in parties, on retrouve un niveau de jeu plus que correct, tandis que Peter retrouve son melodica, et termine sur les percussions. Il reprend sa guitare pour une très bonne nouvelle version de stigmata martyr, et c’est avec un dark entries extrêmement puissant que se termine le set, après à peine un peu plus d’une heure...
Le public trépigne, siffle, crie, histoire de faire revenir le groupe, ce qui se passe après une petite attente, et Peter arbore un grand morceau de tissu très coloré pour entamer burning from the inside, histoire de ne pas totalement sombrer dans l’imagerie goth, peut-être ? Il n'empêche que ce n’est pas le public qui insiste pour que les lumières soient majoritairement blanches et noires... La suite, c’est une reprise, incontournable (?), celle du ziggy stardust de Bowie, et qu’on se le dise, elle est très largement décevante, bien trop lourdingue pour passionner, et c’est presque avec soulagement qu’on voit le groupe quitter définitivement la scène, après juste 1h17 de set ! On se demande alors s’il faut partir tout de suite, ou bien attendre encore un peu, vu que les lumières n’ont pas encore été rallumées, et on voit le groupe revenir, saluer tels des comédiens de théâtre, on se dit que c’est fini, et pourtant non, ils reprennent leurs instruments ! Alors, alors ? Eh bien, c’est sans doute le clou de la soirée, un titre que je ne reconnaîtrai jamais, pourtant il s’éternise, avec Murphy au clavier, le bassiste au violon, le guitariste qui peut enfin assumer ses velléités hard-rock, et le batteur, qu’on a senti toujours à la limite de la rupture tout au long de la soirée, peut se défouler en frappant au maximum sur ses fûts, il sait que l’écurie est proche, et qu’il est bientôt débarrassé de cette corvée...
Car c’est bien la sensation qui domine, après un concert d’1h25 tout mouillé (je vous le rappelle, pas de première partie, 30 euros...), celle d’avoir un groupe qui profite de la notoriété de son chanteur pour remplir des salles, en réinterprétant sans aucun génie des morceaux qu’ils pourraient aussi bien remplacer par du Goldman ou du Judas Priest, et ce n’est pas le stand de merchandising qui changera cette impression de vache à lait : 25 euros le t-shirt, mais surtout 20 euros le poster signé (même pas dédicacé !), ça sent la pompe à fric... Plus que tout, cela me conforte dans mes certitudes d’avant-concert que dans Bauhaus, il y avait des musiciens doués, leurs carrières post-Bauhaus le prouvent, et un chanteur dont le talent vocal aura caché toutes les déficiences pendant quelques années, et que je ne retournerai jamais voir en solo ou dans ce genre de pseudo-hommage, seule une (totalement improbable) nouvelle reformation de Bauhaus me donnerait envie de le réécouter en live.



Set-list incomplète :
  1. King Volcano
  2. Kingdom’s Coming
  3. Double Dare
  4. In The Flat Field
  5. God in an Alcove
  6. Boys
  7. Silent Hedges
  8. Kick in the Eye
  9. A Strange Kind of Love / Bela Lugosi’s Dead
  10. Bela Lugosi’s Dead
  11. The Passion of Lovers
  12. She’s in Parties
  13. Stigmata Martyr
  14. Dark Entries
  15. Rappel : Burning From the Inside
  16. Ziggy Stardust
  17. Rappel 2 : ??


La suite, ce sera jeudi prochain, avec le retour de Frustration, à la Maroquinerie.

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