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l'ayatollah du rock
15 mai 2013

[Mell] relationship

Date : 15 mai 2013

 

Donc il y a des salles qui vous laissent poireauter pendant des plombes (à l’intérieur ou à l’extérieur, suivant les goûts) si vous avez le malheur de suivre l’horaire annoncé, et d’autres qui sont d’une ponctualité diabolique. Exemple en ce mercredi soir, avec les 3 Baudets qui annoncent 20h, et Fred Raspail qui commence à 20h00. Pas de bol (euh… ça reste à vérifier !), asteur je suis encore dans les transports en commun, il faudra une autre occasion pour tester ce que vaut la musique du bonhomme…

 

Ça commence donc directement avec Eddy la Gooyatsh, que j’avais déjà aperçu sur scène il y a bien longtemps (Chirac était encore au pouvoir, vous imaginez ?), et qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable… Et ce soir, il faut bien avouer que c’est un peu la même chose : un chanteur, seul avec sa guitare électrique, qui nous propose des chansons gentillettes mais qui ne marquent pas les esprits, et qui semblent particulièrement sérieuses, et manquent singulièrement d’humour. Pourtant, lorsque l’Eddy profite des changements d’instruments (un ukulélé à la place de sa guitare) ou des phases de réaccordage (« même si c’est bourgeois ») pour bavarder avec le public, il est plutôt drôle, plutôt fin, mais cet aspect de sa personnalité a tendance à disparaître dès que la musique revient… En gros, il est plus rigolo en discours qu’en chansons, ce qui est un peu dommage ! Bref, on n’est toujours pas devenu aficionado ce soir, mais on n’en dégoûtera pas les éventuels adeptes.

 

De toute façon, ce n’est pas Eddy que je suis venu écouter/voir ce soir, c’est juste un dommage collatéral, car c’est bien Mell qui m’a attiré ici, près de deux ans après l’avoir vue pour la dernière fois, et quelques semaines seulement après la sortie de son nouvel album « relation cheap », dont je n’ai pas encore entendu une seule seconde… Alors on observe tout avec attention, la scène sur laquelle trône une grosse caisse à pied (enfin, je ne suis pas sûr que ce soit le terme consacré, c’est juste une grosse caisse que l’on active par des pressions du pied, si vous voyez ce que je veux dire…), entourée de quelques guitares, de pas mal de pédales, et de bidules inconnus placés au-dessus des enceintes, et qui permettront au fil du set de créer du gros son, voire du bruit… Et dès le premier titre, une reprise inattendue du succès fou de Christophe, on constate qu’il y a en sus des instruments non remarqués, par exemple l’utilisation d’une boîte à rythmes, qui permet de donner une certaine assise rythmique aux morceaux toujours très enlevés de notre nancéenne préférée. Et surtout, ce qui est évident c’est ce son de guitare, très rockabilly, qui instinctivement file une pêche d’enfer, d’autant que comme toujours la façon de jouer de Mell est tout sauf sérieuse, et qu’il n’y a aucune tension dans la salle. Attention, je dis que la façon de jouer n’est pas sérieuse, c’est pour signifier qu’elle agrémente de petites touches improbables chacun des morceaux, faisant semblant de galérer avec son instrument, mais ce n’est pas le cas, bien évidemment : la technique est là, certaine, et permet donc de délirer sur des bases solides ! Un départ étonnant donc, suivi d’autres titres tout nouveaux tout chauds, qui ont une sacrée bonne gueule, en concert au moins, avec une utilisation régulière mais raisonnée des boucles, au niveau des guitares mais également parfois au niveau des voix. Le thème général est souvent celui de l’amour, avec ou sans majuscule, mais jamais sous la version gnangnan qu’on peut retrouver chez d’autres, l’humour est toujours présent, tout comme une certaine acidité (un certain cynisme ?) qui font tout le sel des chansons de la donzelle. Le titre le plus calme de la soirée sera la réinterprétation de contre-courant, dans une version vraiment très changée par rapport à d’habitude, à tel point qu’il faut quelques instants avant d’être sûr que les paroles connues correspondent bien à la musique moins maîtrisée. On a l’impression sur le coup d’avoir une grosse influence Lloyd Cole, ou plutôt ses Commotions, car c’est bien la musique qui étonne, et non la voix ! On enchaîne avec du connu, et un yeah yeah yeah ouh ouh (si vous croyez que c’est simple à transcrire !) sur lequel Mell oublie purement et simplement les paroles, démarre, doit s’arrêter, reprend, toujours dans la bonne humeur et sous les rires communs du public et de la chanteuse… Le public participe avec ferveur aux chœurs sur ce titre incontournable, puis c’est un medley porcherie / débile qui maintient le niveau, avant d’arriver à l’avant-dernier album, qui se retrouve bien représenté (sur 14 titres, 8 proviennent du dernier album, et 3 de l’avant-dernier, les trois autres albums sont réduits à la portion congrue), mais est celui pour lequel les morceaux ont le moins évolué, ce lisa est donc joué de manière classique. Suit alors ce que je considèrerais comme le morceau le plus tubesque de la soirée, un oh mon amour à la fois rythmé, plaisant, et aux paroles qui restent aisément en mémoire. Je ne suis pas sûr non plus d’être le plus qualifié en détermination de potentiel tubesque… Deux nouveaux titres plus tard, on remange des chips à la banane, avec le même constat que pour lisa, avant un pied dans le vide, aux sonorités très Suicide, en version nom propre pour la musique et nom commun pour les paroles… Voilà, ça fait donc 50 minutes de set, il est temps de s’arrêter, alors Mell disparaît sous les applaudissements nourris du public pas forcément nombreux mais pour le moins attentif…

Moins de 2 minutes plus tard, Mell revient, essoufflée car « les loges sont au sous-sol, et j’ai voulu remonter en courant », puis nous propose deux derniers titres (le set est limité à 1h00), qui permettent de quitter la salle avec le nouvel album sous le bras, et l’envie d’en reprendre une petite couche, on avait presque oublié à quel point ça faisait du bien un concert de Mell !

 

 

 

Set-list :

 

1. Succès fou

2. Cheap cheap

3. What’s your name again

4. Contre-courant

5. Yeah yeah yeah ouh ouh

6. Porcherie / Débile

7. Lisa

8. Oh mon amour

9. Keskimapri

10. Sur le départ

11. Chips à la banane

12. Un pied dans le vide

13. Rappel : Avenue Kennedy

14. Elle rêve

 

Une grosse semaine de repos avant de retourner au Trabendo avec le festival Villette Sonique et plus particulièrement the Intelligence.

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