Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ayatollah du rock
14 mai 2013

[Girls Against Boys] let them come back

Date : 14 mai 2013

 

Public de quadras en ce mardi au Nouveau Casino, avec un nombre de filles relativement restreint, des retrouvailles tout au long de la soirée, une ambiance chaleureuse, et une salle qui finira par être très bien remplie, si on veut bien oublier que l’étage a été condamné, soit une capacité de 25 personnes…

 

Pour une fois, la première partie est très attendue, avec beaucoup d’optimisme, car le premier album de Versari (non, ils ne sont pas Versaillais !) m’avait laissé un très bon souvenir. Et quand on voit la composition du trio, avec une ex-Candie Prune à la basse (accessoirement, elle œuvre également chez les Wobbly Ashes du grand Theo Hakola) et un batteur ancien Sloy et toujours en Zone Libre pour accompagner un chanteur-guitariste ancien Hurleurs (je frime, je frime, mais je n’ai aucune idée de ce que pouvait bien donner leur musique !), on se dit qu’il y a du potentiel… Alors, même s’il ne s’agit que du 3e concert du groupe sous cette forme, on sent tout de suite qu’une osmose certaine règne ici, et d’entrée de jeu la basse (énorme, peut-être cela ne s’est-il pas ressenti depuis toutes les parties de la salle, mais devant à gauche c’était frappant) et la batterie (métronomique, puissante) se montrent comme les éléments essentiels des morceaux, la guitare du chanteur étant moins chargée de créer des mélodies que d’enjoliver ce qui existe déjà. Un rythme puissant, des allures sombres, et un chant que l’on peut qualifier de décalé, car la plupart du temps il sera presque pop, uniquement en français, ne jouant pas uniquement sur les sonorités mais aussi sur le sens, et même parfois en duo avec la voix de la bassiste, le résultat étant sans doute légèrement déstabilisant pour ceux qui attendaient de la grosse voix ou du cri distordu… Cela n’empêche malheureusement pas forcément de ne pouvoir comprendre l’intégralité des paroles, on en sait trop si c’est le chant qui est en cause ou la balance, mais à force on s’y habitue, restant souvent impressionné par la capacité à maintenir l’attention avec le simple rythme vocal. Le tout oscille le plus souvent entre post-punk et indie-rock, on est en territoire connu et apprécié, et il n’y a pas de temps faible dans ce set d’une petite quarantaine de minutes (38, exactement) qui électrise les présents, ou au contraire les laisse perplexes, mais en tout cas ne laisse pas indifférent. Il ne reste donc plus qu’à vérifier ce que donne ce dernier album, et plus particulièrement le dernier titre du concert, cet hymne sur lequel le chant se permet de se rapprocher de celui d’un Bertrand Cantat, sans jamais le singer, la preuve est donc faite que le chanteur peut encore nous surprendre dans les derniers instants… à suivre, assurément !

 

Il y a 6 ans, j’avais pris une énorme claque avec la prestation des Américains de Girls Against Boys (ou Girls vs Boys, si vous préférez) à la Maroquinerie, sans jamais avoir rien entendu précédemment, et ce soir je n’ai pas beaucoup plus d’expérience du groupe, à la fois culte et assez méconnu dans nos contrées, dont les albums (peu nombreux) ne sont pas aisés à dénicher, mais on compte bien se rattraper par le biais de cette tournée « venus luxure n°1 baby 20 years tour » célébrant comme vous l’aurez traduit le 20e anniversaire du 2nd album… Après une changement de plateau agrémenté de l’écoute de « combat rock » (un peu de Clash ne nuit jamais), le quatuor débarque sur scène et s’installe dans sa configuration habituelle, soit un batteur qui ne laisse pas sa part aux chiens, un bassiste sans micro, un chanteur-guitariste, et un deuxième bassiste (j’ai bien dit bassiste !) qui gèrera les chœurs, certaines parties vocales et les rares parties de synthé. D’entrée, on remarque la voix hyper éraillée du chanteur, qui l’éloigne totalement de l’ombre tutélaire de celle de Jaz Coleman que j’avais cru malin de noter lors de la dernière prestation, ce soir on a bien l’impression d’avoir entendu cette voix, mais sans jamais trouver une comparaison réellement correcte, ce qui prouve finalement une vraie personnalité vocale ! Le premier titre est semble-t-il un morceau de chauffe, le son est encore moyen, on n’en prend pas encore plein des oreilles ni le sternum, mais dès le deuxième titre, on constate que l’apport d’une deuxième basse n’est pas un coup publicitaire, mais une vraie trouvaille mélodique, car les deux basses se complètent sans jamais empiéter l’une sur l’autre, et comme le guitariste réussit à faire entendre sa guitare de manière à avoir une certaine harmonie mélodique, tout est pour le mieux. Certains se plaindront éventuellement d’un niveau sonore global pas très élevé, en tout cas dépendant de la localisation dans la salle, je ne nie pas par exemple qu’au niveau des ingés son et lumière on puisse s’entendre converser, mais paradoxalement cela valide la qualité des compositions du groupe, qui réussit à rendre extrêmement puissants des titres qui ne sont pas très forts… Que le groupe joue avec deux basses, ou avec une seule basse et un clavier (bulletproof cupid, go be delighted par exemple), on ne sent pas de différence dans les vibrations générées au niveau du plexus, ce concert est très physique, et si le jeu de scène est limité, le public est d’une concentration maximale, et réagit avec de généreux cris et applaudissements à la set-list qui nous est proposée. Il faut également dire que l’album déjà cité est largement représenté, et que la set-list évolue d’un soir à l’autre, au moins dans l’ordre des morceaux si ce n’est dans leur choix. Les échanges avec le public ne sont pas légion, même si quelques titres sont présentés, que quelques remerciements parsèment le set, et surtout on ressent que le groupe est réellement heureux d’être sur scène, sinon à Paris, mais qu’il n’y a pas de temps à perdre, le timing est serré ! Un titre plus calme que les autres, le bien nommé satin down, histoire de reposer un brin les esgourdes et les esprits, et ça reprend de plus belle, on oscille suivant les avis entre post-rock, noise, indie-rock ou post-punk, peu importe l’appellation, c’est du très haut niveau, et on apprécie tout ce qui nous est offert ! Alors bien sûr, certains vont se plaindre (le « certains », ça pourrait bien être moi !) que les sonorités du clavier soient très prononcées sur (i) don’t got a place, mais cela reste du détail, et cela ne gâche pas l’ensemble, qui se termine au bout d’une heure qui donne l’impression d’avoir duré bien plus longtemps, tant le plaisir a été grand.

 

Bien sûr, il n’est pas question de s’arrêter là, alors le groupe revient pour un rappel de trois titres aussi puissants que les autres, et le chanteur s’offre même le luxe d’un petit stage diving (en continuant à chanter !) avant d’en finir, preuve qu’il a confiance dans son public, et qu’il souhaite s’amuser autant que nous. Trois titres, donc, mais on se doute qu’il en reste encore en stock, alors le public reste sur place, il faut dire aussi que les lumières ne se sont pas rallumées, et effectivement le quatuor revient une seconde fois, et nous interprète (la proximité du 18 mai ? une simple habitude ?) un she’s lost control de toute beauté, extrêmement tendu, assez dur, et qui se rapprocherait plutôt de Warsaw que de l’original de Joy Division, avant de clore définitivement les hostilités sur un rockets are red de toute beauté, au bout de 85 minutes assez inoubliables (pour info, ils n’étaient censés jouer que 70 minutes…), et on ne peut donc qu’espérer qu’ils reviennent dans nos contrées avant 2019… Pour ceux qui ne connaissent pas, cela vaut le coup d’oreille !

 

 

Set-list :

 

    1. In Like Flynn
    2. Super-Fire
    3. Thekindamzkyoulike
    4. Bulletproof Cupid
    5. Go Be Delighted
    6. Tucked-in
    7. Cash Machine
    8. Satin Down
    9. Learned It
    10. Basstation
    11. It's a diamond life
    12. (I) Don't Got a Place
    13. Kill the Sexplayer
    14. Let Me Come Back
    15. Rappel : Sharkmeat
    16. Disco 666
    17. Psychic Know-How
    18. Rappel 2 : She's Lost Control
    19. Rockets Are Red

 

La suite, c’est directement ce soir (d’ici deux heures, en gros) avec le retour de Mell aux 3 Baudets, avec un nouvel album que je n’ai même pas encore entendu…

Publicité
Publicité
Commentaires
l'ayatollah du rock
Publicité
Archives
Pages
Derniers commentaires
Newsletter
17 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 92 217
Publicité